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Diaspora

Les immigrés libanais en Suisse présents dans de nombreux secteurs

Si le Liban a bien souvent été considéré comme la Suisse du Moyen-Orient, beaucoup de ses ressortissants ont choisi de s'établir en Suisse et sont présents notamment dans les finances, la bijouterie, le commerce...
Le Liban a été longtemps considéré comme la « Suisse du Proche-Orient », vu que jusqu'en 1975, il y avait une incontestable prospérité économique, bien qu'inégalement répartie. Le Liban constituait une puissance financière, avec un système bancaire libéral considéré comme l'un des plus performants du monde. À cela s'ajoutaient sa population multiculturelle et pluriconfessionnelle, ainsi que ses touristes et ses montagnes couvertes de neige pendant l'hiver, donnant lieu à cette comparaison avec la Confédération helvétique, qui redevient d'actualité.
Dans l'histoire de l'émigration libanaise, les Libanais sont aussi partis vers la Suisse, pays européen qui possède quatre langues nationales - l'allemand, le français, l'italien et le romanche -, ayant formé l'identité du pays. La première vague de l'émigration libanaise vers la Suisse a débuté dans les années 1960, provenant des milieux aisés du Liban. Elle fut suivie par trois autres, touchant toutes les catégories sociales libanaises, dans les années 1970, au début de la guerre du Liban, puis en 1980, alors que la guerre continuait à ravager le pays du Cèdre, et enfin en 1990, en raison de la précarité de la situation économique et politique dans le pays. Ces émigrés se sont bien intégrés dans la société suisse, formant aujourd'hui une communauté d'environ 10000 personnes, toutes confessions confondues. Ils sont répartis sur tout le territoire suisse, avec une plus forte concentration à Zurich, Genève et Lausanne, et sont particulièrement présents dans la finance, la bijouterie, le commerce, les arts, l'hôtellerie et la restauration.
La communauté libanaise en Suisse cherche à garder la proximité avec le Liban et à défendre son unité, formant plusieurs associations, dont l'Union libanaise culturelle de Suisse (ULCS) -
www.ulcs.org - fondée en 1992. L'ULCS est présidée par Me Joseph Najm et édite une revue à Genève, Liban l'aimant. L'association Amis du Liban -
www.amisduliban.org -, créée en 2006, a comme président Paul Atallah et comme vice-président Simon Farsah.
La Maison libanaise en Suisse (MLS) -
www.maisonlibanaise.com - a été fondée en 2007 par MM. Reda Saad, Adnan Abou Abbas, Samer Hojeij et Hadi Moucheimech. Think Lebanon - www.thinklebanon.ch - est une association créée aussi en 2007, ayant dans son comité d'action de jeunes dames : Céline el- Debs, Noha Gomaa, Martine Cascio, Nayla Naydakian, Nadine Osseirane, Tamara Morgado-Stambuli et Karen Sabti. Ces associations ont pour but de réunir les Libanais de Suisse, et de consolider les relations amicales et culturelles entre les deux pays, en organisant notamment des manifestations socioculturelles dont les bénéfices sont reversés à des associations caritatives libanaises. Citons enfin l'association Solidarité Liban-Suisse -
www.solisu.org/solisu.php - la plus ancienne, créée en 1988 à Stans (Nidwald), avec comme objectif essentiel l'aide aux enfants et aux jeunes Libanais gravement traumatisés par la guerre et nécessitant des soins psychologiques, et qui est présidée par le professeur Charles Gallo, avec comme délégué aux contacts externes M. Yamine.

La gastronomie bien représentée
La communauté libanaise en Suisse est bien présente et a ses références : on trouve ainsi plusieurs restaurants libanais où l'on déguste des mets typiques en écoutant de la musique orientale. À Genève se trouve aussi un espace culturel oriental, la librairie arabe de l'Olivier, fondée par Alain Bitar à la fin des années 1970, qui souligne que « Genève est un des lieux où les Libanais de toutes obédiences se sont retrouvés ». Dans le domaine des arts, citons le grand pianiste Pierre Doueyhi, né en Suisse d'un père libanais et d'une mère suisse, qui se produit dans le monde entier et qui a déjà joué plusieurs fois au Liban. L'artiste Mahmoud Turkmani, compositeur libano-suisse jouant du oud et de la guitare, est né à Halba, au Liban-Nord, et a émigré en 1989 en Suisse, pays d'origine de sa femme. Hafis Bertschinger, né à Bhamdoun, au Mont-Liban, de père suisse et de mère libanaise, est un artiste peintre citoyen du monde, vivant en nomade et créant des œuvres « voyageuses ». Sur un autre plan, Georges Khalil a fui la guerre au Liban et a rencontré son épouse suisse Verena Zimmerli, avec laquelle il vit avec leurs deux enfants au bord du lac des 4 Cantons, sur l'alpage « Tritt ». Ils possèdent une vingtaine de vaches et font du fromage dans leur domaine, où ils accueillent également des randonneurs.
Le dessinateur de presse Patrick Chappatte, né au Pakistan d'un père suisse et d'une mère libanaise, est aussi reporter et photographe. Il signe dans plusieurs célèbres quotidiens internationaux comme le New York Times et l'International Herald Tribune. Parmi ses reportages dessinés figure Au pays du Hezbollah, réalisé après le départ des soldats israéliens du sud du Liban en 2000. L'entrepreneur libano-suisse Nicolas Georges Hayek, né à Beyrouth en 1928, de père américain et de mère libanaise, est président du groupe horloger Swatch Group. Il est également l'inventeur du concept de la minivoiture Smart et a créé une nouvelle entreprise, Belenos Clean Power, qui vise à mettre à profit l'énergie solaire. Dans une interview à Swissinfo le 25 mai 2008, il a répondu ainsi à la question de savoir ce qui a réveillé sa conscience environnementale : « Il y a très longtemps, je me suis rendu compte que je ne suis qu'une toute petite fourmi sur une toute petite planète, dans un tout petit système solaire, dans un très grand univers. La planète Terre est un espace très vulnérable. Nous y faisons des trous, défonçons les portes et faisons tout pour la détruire. Je suis un des passagers, et j'essaye d'aider. »

La Suisse au Liban
La Suisse est aussi présente au Liban où l'on compte environ 800 Suisses, pour la plupart des binationaux. Un premier club suisse existait avant la guerre de 1975. Récemment, en 2008, a été fondé le club des Amis de la Suisse au Liban - www.clubsuisse.org - qui regroupe des ressortissants helvètes ainsi que des amis de ce pays. L'idée est venue du consul de Suisse au Liban, M. Mauro Gobbo, et de Mme Astrid Fischer Khalifé, qui préside ce club soutenu par l'ambassade de Suisse au Liban, et plus particulièrement par l'ambassadeur François Barras. Mme Fischer précise : « L'objectif est de devenir une vitrine culturelle de la Suisse au Liban, avec l'organisation de concerts, d'expositions, de projections de films, de conférences, d'excursions et de randonnées, de soirées à thème et de repas conviviaux. Toutes ces activités culturelles se déroulent dans la bonne humeur, et l'espoir de notre club est bien sûr de croître dans un Liban définitivement pacifié ! » Parmi les membres du comité des Amis de la Suisse figurent également Issam Salameh, Samar Jreidi, Ghassan Haddad et Nayef Imad. Il existe aussi à Beyrouth le Swiss Business Council Lebanon, SBCL - http://sbc-l.com/home - créé en 2007 et œuvrant comme une chambre de commerce pour promouvoir des relations durables entre les sociétés suisses et les entreprises libanaises, ainsi que d'autres organisations.
Pour la petite histoire, citons celle du missionnaire laïc Theophil Waldmeier, né en Suisse en 1832 et décédé à Beyrouth en 1915. Il arriva au Liban en 1867 au poste d'inspecteur des écoles de la mission britannique British Syrian School, fondée en 1860, puis devint membre de la Société religieuse des amis (Quakers) en 1873. Il résida avec sa femme et ses enfants à Broummana, où il acquit un terrain pour bâtir la Broumana High School -
www.bhsosa.net/about.aspx - une des plus importantes de la région. Theophil Waldmeier était aussi un dessinateur, à l'aquarelle et à l'encre. Dans ses carnets de croquis des années 1875-1876, on trouve la vie des villageois du Mont-Liban. Il était aussi passionné par les arbres, et fit planter un grand nombre de pins et de sapins, exprimant déjà son inquiétude quant à la disparition des cèdres du Liban.
Le Liban n'est pas seulement un territoire de 10 452 km², il est bien plus vaste et possède un grand potentiel dans l'émigration. Il a juste besoin d'un « port sûr » pour recevoir cette richesse, car des milliers d'émigrés libanais veulent contribuer au développement durable de leur pays.
Le Liban a été longtemps considéré comme la « Suisse du Proche-Orient », vu que jusqu'en 1975, il y avait une incontestable prospérité économique, bien qu'inégalement répartie. Le Liban constituait une puissance financière, avec un système bancaire libéral considéré comme l'un...