Mourir faute de médicaments

Depuis trois ans, je commande chaque mois à une pharmacie, située assez loin de mon domicile, un médicament spécial qui ne se trouve pas dans toutes les officines.
Quel est mon étonnement ce mois-ci de voir mon pharmacien refuser de me faire livrer ce précieux produit, indispensable pour ma santé. En général, ceux qui se font servir à domicile sont ceux qui ne peuvent se déplacer facilement.
Il paraît que l'ordre des pharmaciens a décidé d'interdire toute livraison à domicile et toute réduction sur des produits qui, hélas, peuvent être indispensables à un malade.
Merci, Monsieur le ministre de la Santé, merci à l'ordre des pharmaciens pour ces décisions qui laissent les malades mourir sans médicaments.
Dans tous les pays civilisés, la livraison à domicile est permise à n'importe quelle heure du jour et de la nuit. Quelle mouche a piqué notre ministre, en général très préoccupé par la santé du public, pour qu'il empêche les livraisons à domicile ? Il reste quelques Libanais qui ne sont pas morts des bombardements, de la faim ou d'énervement. Voilà une nouvelle loi qui permettra l'élimination de pas mal de malades, qui sont un poids pour la Sécurité sociale. Comment peut-on permettre une monstruosité de ce calibre ?

Raymond NAHAS