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Nos Lecteurs ont la Parole

Stop aux insultes

Karl BOU NADER
Ce que les Libanais et surtout les chrétiens doivent comprendre, c'est qu'entre Michel Aoun et Samir Geagea, il n'existe pas un traître d'un côté et un sauveur de l'autre. Aucun des deux n'est un imposteur. Ils ne sont ni payés pour leur choix ni soumis comme certains, par faute d'arguments politiques, le prétendent un peu trop vite. Ils sont en effet maîtres de leur politique : la raison de leurs différences est que chacun d'entre eux a une vision différente du bien du pays/des chrétiens.
C'est pourquoi s'insulter, fouiner pour un moindre reproche à chaque phrase dite, n'est que preuve d'immaturité politique, que ce soit chez les politiciens ou bien chez un civil normal. Un partisan des Forces libanaises traitant Aoun d'aliéné l'est pour la mauvaise raison. Il en est de même pour un partisan du mouvement patriotique libre traitant Geagea de meurtrier.
Aujourd'hui, M. Aoun est publiquement affilié à l'axe syrien-iranien.
En premier lieu, il l'est pour faire face à l'axe américain-saoudien soutenant le courant de Hariri, qu'il voit comme un danger pour les chrétiens.
Ensuite, il l'est par prévention, parce qu'il les considère comme les gagnants du conflit régional et ainsi pense protéger les chrétiens d'un probable accord à leurs dépens.
En résumé, la politique de ce dernier le conduit à faire passer, par méfiance des autres, les intérêts des chrétiens avant ceux du Liban. Ce qui le met sous le feu d'accusations d'antinationaliste et de prosyrien.
D'un autre côté, pour Samir Geagea, le salut des chrétiens passe d'abord par celui du Liban, d'où son alliance avec les forces soutenants la souveraineté libanaise. Cependant, il ne fait partie d'aucun des deux axes mentionnés (oui, il n'en fait pas partie), et parle aussi de neutralité avec une certaine ouverture envers les Nations unies.
Il faut savoir qu'être neutre ne veut pas dire ne pas avoir de principes ou d'idéologies, bien au contraire. La raison pour laquelle Samir Geagea s'oppose aussi farouchement à cet axe syrien-iranien est la contradiction de leurs valeurs avec ceux des chrétiens libanais traditionnels, dont l'indépendance, la souveraineté, la modernité, la stabilité, l'ouverture aux autres, la prospérité de l'économie et de l'investissements, de l'industrie, de l'éducation, du tourisme...
Bref, des valeurs qui ne pourront jamais être totalement réalisées tant que l'on reste un outil entre les mains des forces régionales tels que les Iraniens, par l'intermédiaire de leur branche armée au Liban-Sud.
Maintenant, il se peut que le raisonnement des Forces libanaises, qui est aussi celui du patriarche et des autres chrétiens du 14 Mars, soit le mauvais et celui du Courant patriotique libre le bon. Il se peut même que chez les deux il y ait une certaine proportion de vérité.
Dans tous les cas, la décision nous reviendra le 7 juin, et pour faire le bon choix, soyons d'abord objectifs ; ne basons pas nos votes sur des rumeurs ou bien sur des jugements primitifs, puis essayons de comprendre le raisonnement des autres avant de les juger, ou même d'éprouver pour eux du mépris.

Karl BOU NADER
Ce que les Libanais et surtout les chrétiens doivent comprendre, c'est qu'entre Michel Aoun et Samir Geagea, il n'existe pas un traître d'un côté et un sauveur de l'autre. Aucun des deux n'est un imposteur. Ils ne sont ni payés pour leur choix ni soumis comme certains, par faute d'arguments politiques, le prétendent un peu trop vite. Ils sont en...

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