Les lecteurs ont voix au chapitre

Les médias français et la visite d'État de Sleiman

Nous reproduisons ci-dessous la lettre qu'une lectrice, Mme Marianne Zeenny, a adressée aux médias français ainsi que la réponse de la chaîne TF1 :
« Le président libanais, M. Sleiman, est en visite officielle en France les 16, 17 et 18 mars, c'est-à-dire depuis hier.
« Il a été reçu par M. Sarkozy au palais de l'Élysée, descendu les Champs-Élysées avec la garde républicaine, rencontré M. Sarkozy et plusieurs ministres, fait des discours, signé des accords.
« Et je m'étonne que tout cela n'ait pas été rapporté dans les journaux télévisés, n'ait pas figuré sur les sites Internet des chaînes d'info.
« Aucun média français n'y fait allusion, ne serait-ce qu'une minute à l'écran, qu'un interligne !
« C'est aberrant. Quelle en est la raison ? »
Voici la réponse de Jean-Marc Pillas, de TF1 :
« La raison en est très simple. La visite du président libanais s'inscrit dans le cadre des relations bilatérales normales franco-libanaises et ne constitue qu'un événement institutionnel indépendant de toute "actualité libanaise" particulière. Quoi qu'en disent certains, les médias ne couvrent pas systématiquement l'agenda très chargé du chef de l'État. »

Arc-en-ciel

L'autre jour, sur les Champs-Élysées, les drapeaux du Liban m'ont éblouie. Toute la plus belle avenue était bordée du mariage entre le bleu-blanc-rouge et le cèdre vert.
En traversant le rond-point des Champs, soit la médiane entre l'arc de triomphe et la Concorde, je ne peux m'empêcher de contempler les quatre couleurs qui s'étalent jusqu'au plus loin que peut couvrir mon champ de vision, à gauche puis à droite, et je continue mon chemin.
Mais voilà qu'en avançant, des idées moins colorées me traversent l'esprit. Libanaise à Paris, voilà presque un an que j'essaie de trouver un emploi. J'ai déjà essuyé deux refus et, pour cause, ces quatre couleurs ne se marient pas tellement bien après tout... Des procédures coûteuses, longues et engageantes sont à mettre en œuvre par une entreprise désireuse de choisir le vert plutôt que le classique tricolore. À croire que l'État préfère rester célibataire pour toujours plutôt que de s'enrichir avec de nouvelles couleurs. Et c'est dommage, d'autant plus que toute la beauté d'un arc-en-ciel réside dans la diversité de ses couleurs.
Arrivée à Concorde, avant de dévier de ce magnifique tapis rouge, je réalise que ce mariage exhibé avec tant d'insistance n'est finalement qu'image, mais que le fond de cette avenue, de ce pays, de cette patrie restera de couleur unie.

Nayla HADDAD