Le Parlement « a pris en main » le dossier de la suspension d'une journaliste de la BBC, assure Yacoubian

Paula Yacoubian, députée de la contestation, a affirmé jeudi que le Parlement « a pris en main » le dossier de la suspension de la journaliste de la BBC, Nada Abdelsamad, après une prise de position de celle-ci sur les réseaux sociaux sur le « Déluge d'al-Aqsa » du 7 octobre 2023.

Mme Abdelsamad a travaillé pour la BBC Arabic pendant 27 ans et est connue pour son livre Wadi Abou Jmil, dans lequel elle dresse un rare portrait des personnes qui vivaient autrefois dans le quartier juif de Beyrouth. Elle a été suspendue de son poste en octobre 2023 en raison d'un tweet sur l'attaque menée par le Hamas contre Israël.

Elle avait alors partagé sur X une vidéo montrant des citoyens israéliens se mettant à l'abri. Le tweet original avait été publié par Jaber al-Harmi, rédacteur en chef du journal al-Sharq, et faisait référence aux combattants du Hamas comme « la résistance » et aux citoyens israéliens comme des « colons ».

La journaliste a expliqué à L'Orient Today qu'elle avait partagé cette vidéo car elle donnait un aperçu de « l'ampleur » de l'opération du Hamas. Elle et six autres journalistes travaillant pour la BBC en arabe ont été ensuite suspendus pour avoir apparemment enfreint les directives de la chaîne.

« Le cas de Nada Abdelsamad avec la BBC est important et le Parlement l'a pris en main », a déclaré Mme Yacoubian lors d'une conférence de presse organisée après l'audition de Mme Abdelsamad devant la commission parlementaire des Médias et des Télécoms.

La commission a discuté de cette affaire en présence du ministre sortant de l'Information, Ziad Makari. « Cette cause ne sera pas abandonnée, afin que les choses ne se dégradent pas au point que des journalistes soient suspendus de leur travail à cause d'un tweet », a également lancé Paula Yacoubian, ajoutant que la commission assurerait le suivi de l'affaire.

Pour sa part, Mme Abdelsamad a affirmé avoir été suspendue de son travail en raison de ce qu'elle a qualifié être une "plainte israélienne". « J'ai considéré que ce qui m'était arrivé était une diffamation à l'égard de mon travail », a-t-elle affirmé. Le 27 novembre dernier, la journaliste avait porté plainte contre la BBC pour diffamation.

Le Committee for Accuracy in Middle East Reporting and Analysis (CAMERA), un organisme de surveillance américain connu pour ses positions pro-israéliennes, a révélé le 16 octobre que certains de ses membres avaient alerté la BBC au sujet des messages publiés par des journalistes sur les réseaux sociaux. Selon le CAMERA, ces messages justifiaient les meurtres de civils israéliens par le Hamas, décrivaient l'attaque du 7 octobre comme un « matin d'espoir » ou encore se moquaient des parents d'une grand-mère israélienne enlevée par le Hamas.