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Économie - Coopération

Des entreprises libanaises invitées à explorer le potentiel de la Pologne

Une délégation d'hommes d'affaires libanais participe à Budma, le plus grand Salon de la construction d'Europe centrale et de l'Est.
À l'initiative de l'ambassade de Pologne au Liban, une délégation d'hommes d'affaires libanais issus du secteur de la construction a été invitée à explorer le potentiel de l'économie polonaise, de Varsovie à Cracovie, en passant par Poznan, où se déroule chaque année le plus grand Salon de la construction d'Europe centrale et de l'Est. Fadi Matta, de la société Jacques Matta, Imad Esta, du groupe Jean Esta, Bernard Missir, du Salon Project Lebanon, Stephan Kayal, de Kayal Group, et le consultant Rachid el-Solh ont ainsi représenté le Liban au Salon Budma, le rendez-vous annuel des entreprises de la construction et du bâtiment de la région.
À cette occasion, les entreprises libanaises ont constaté le dynamisme du secteur de la construction en Pologne. Certes, la crise économique mondiale a assombri quelque peu les perspectives, mais selon les derniers chiffres disponibles (ceux de novembre 2008), la production dans le secteur de la construction en Pologne a augmenté de 7 % sur un an, contre une baisse de 4,2 % dans l'ensemble de l'Union européenne. Selon les représentants polonais, interrogés par L'Orient-Le Jour, les effets de la crise financière mondiale ne commenceront à se faire sentir en Pologne qu'au second semestre de l'année. « Même si les banques polonaises n'ont pas été directement touchées par la crise des subprimes, le resserrement du crédit dans le monde affectera certains projets en Pologne », a reconnu un chef d'entreprise polonais. « Mais ce ralentissement sera compensé par un regain d'activité dans les travaux publics », a-t-il ajouté.
En effet, au niveau des infrastructures, le chantier ne risque pas de s'arrêter alors que la Pologne doit accueillir dans trois ans le championnat d'Europe des nations de football, l'Euro 2012, en partenariat avec l'Ukraine. Outre la nécessité de construire des dizaines d'hôtels et deux nouveaux stades à Varsovie et à Gdansk, la Pologne doit mener un vaste projet de développement de ses réseaux routier et ferroviaire. Quelque 1 100 kilomètres d'autoroutes et de voies rapides doivent ainsi être réalisées avant 2012. Globalement, d'ici à 2020, « 2 000 kilomètres de routes doivent être construites, sur la base de contrats BOT ( build, operate and transfer) ou de partenariats public-privé dont la moitié à déjà été allouée », a indiqué un responsable de l'agence d'information et des investissements étrangers en Pologne, Bartosz Komasa. « Nous devons également moderniser notre réseau ferroviaire qui est le plus dense au monde après celui de l'Inde », a-t-il ajouté. Plus d'une dizaine d'aéroports devraient aussi voir le jour pour accompagner l'explosion du trafic aérien, passé de 7 millions de passagers en 2003 à 19,1 millions en 2007, et prévu à plus de 22,3 millions en 2009.
Les organisateurs de l'Euro 2012 ont exprimé à plusieurs reprises leur frustration devant le retard accumulé en matière d'infrastructure, mais pour les entreprises polonaises, il ne fait aucun doute que les travaux seront achevés à temps.
Au total, le coût du chantier est estimé à plus de 33 milliards de dollars, largement financé par l'Union européenne qui a consacré à la Pologne une enveloppe de 110 milliards de dollars entre 2007 et 2013, dont 41 % alloués aux infrastructures et à l'environnement.
La réalisation de ces travaux devrait également atténuer les effets de la crise économique mondiale sur la Pologne. Depuis la chute du bloc communiste, la Pologne a largement compté sur les investissements directs étrangers (IDE), dont le volume est passé de 3,3 milliards de dollars en 2000 à 22,9 milliards en 2007 pour doper sa croissance, estimée à 5,8 % au premier semestre 2008. Une grande partie de ces fonds a été investie dans les secteurs de l'automobile, des équipements électroniques et de l'électroménager qui ont capitalisé sur une main-d'œuvre à bas coût. Mais dans un contexte de chute de la demande mondiale, surtout pour les produits durables, la Pologne n'échappe pas aux vagues de licenciements massifs annoncées par les groupes multinationaux.
Désormais, les autorités polonaises entendent donc diversifier leur économie en misant notamment sur des secteurs porteurs, comme celui des technologies de l'information qui représente environ 11,3 milliards de dollars et qui devrait croître de 100 % d'ici à 2012.
Parallèlement, la Pologne craint la raréfaction des flux d'IDE dont plus de 85 % proviennent des pays de l'Union européenne, frappés de plein fouet par la crise. D'où la nécessité de diversifier les partenaires économiques et d'encourager les investissements hors UE. À cet égard, M.Komasa a plaidé pour un développement des relations avec les pays arabes, dont le Liban, en exposant les diverses incitations proposées. « La Pologne a besoin d'entreprises ayant une expérience à l'étranger et qui respectent les normes européennes » a-t-il expliqué.
Pour le moment, les entreprises libanaises qui s'exportent semblent toutefois privilégier le marché régional. Mais certaines d'entre elles sauront sans doute aussi saisir les opportunités là où elles se présenteront.
À l'initiative de l'ambassade de Pologne au Liban, une délégation d'hommes d'affaires libanais issus du secteur de la construction a été invitée à explorer le potentiel de l'économie polonaise, de Varsovie à Cracovie, en passant par Poznan, où se déroule chaque année le plus grand Salon de la construction d'Europe...
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