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Actualités - OPINION

Humeur Sept sur sept Nahi LAHOUD

Dieu seul sait pourquoi tout est programmé par le chiffre sept. Les jours de la semaine, les péchés capitaux, les piliers de la sagesse, les femmes de Barbe-Bleue, les nains de Blanche-Neige, les samouraïs de Kurosawa, les mercenaires de John Sturges, les merveilles du monde, et les plaies du… Liban ! Oui, chers lecteurs, les plaies du Liban. En fait, elles sont beaucoup plus nombreuses, mais j’en ai choisi les plus importantes. Sinon les plus calamiteuses. Alors, plutôt que de les laisser perdre et les abandonner à la métaphysique incertaine des cauchemars, je les ai réunies sur l’étagère aux tristes souvenirs, époussetées, classées, rangées par ordre dégradant. D’abord les politiciens qui accaparent le pouvoir, les miliciens qui terrorisent la population, les fanatiques qui bafouent la religion, les commerçants qui vampirisent le consommateur, les médias qui propagent des rumeurs mensongères, les chanteurs qui défigurent la musique et les chauffards qui écrasent le piéton… Entre eux, c’est comme un concours de séduction. C’est à qui fera le plus flipper les naïfs les plus sots. Ces sept espèces d’énergumènes me donnent froid dans le dos – un dos d’âne, oui ! Ils sont porteurs de décadence. Ils provoquent en moi sept sentiments des plus négatifs : la répulsion, le mépris, le ridicule, la légèreté, l’effroi, l’angoisse et l’épouvante. Et pourtant, je suis un assoiffé d’émotions brutes. Je me sens aussi à l’aise sur les Champs-Élysées que dans le désert d’Arabie (heureuse). Dans un bidonville que dans une suite de palace. Dans une limousine de milliardaire que sur un vélo de globe-trotter. Je suis capable de comprendre Staline comme Stallone. D’aimer Lénine ou Lennon, de ne pas apprécier Chirac ou Sharon, ou d’admirer Poutine et Patton. Je suis un Don Quichotte qui brasse à tout vent, je ne joue pas les héros (qui, au Liban, sont synonymes de zéros). Je suis englué dans un dilettantisme saugrenu, je suis un mercenaire de la littérature, un collectionneur du danger, un frelateur de vertiges. Un condottiere du frisson inédit, du hasard heureux. Mais je suis quand même un amoureux… d’amour, de paix, de fraternité, de beauté, de liberté, de coexistence et d’indulgence, sept baumes qui se font rares au Liban, mais qui (si on les retrouve) seraient susceptibles de cicatriser les malheurs, les tragédies, les sottises, les douleurs, les blessures, les horreurs et les magouilles qui ravagent le pays du Cèdre. Là aussi, le chiffre sept émerge. Quelle coïncidence ! Décidément, je n’y échappe pas, je suis obsédé par le Sept. Non, je suis un anti… septique, un type très « branché ». Je vous reçois… sept sur sept ! Nahi LAHOUD Producteur de théâtre Article paru le vendredi 14 novembre 2008
Dieu seul sait pourquoi tout est programmé par le chiffre sept. Les jours de la semaine, les péchés capitaux, les piliers de la sagesse, les femmes de Barbe-Bleue, les nains de Blanche-Neige, les samouraïs de Kurosawa, les mercenaires de John Sturges, les merveilles du monde, et les plaies du… Liban !
Oui, chers lecteurs, les plaies du Liban. En fait, elles sont beaucoup plus...