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Actualités - CHRONOLOGIE

Pour encourager les initiatives citoyennes, les 101 histoires du PNUD Entre Houston et le Chouf, Helping Hands vient en aide aux têtes blanches Patricia KHODER

Le rapport national du PNUD sur le développement humain devrait être publié cet été. Ce document présentant des données et des chiffres exclusivement locaux s’inspire du rapport international du PNUD qui est rendu public chaque année. La prochaine édition de ce document local aura pour thème la citoyenneté. Et pour que ce thème ne reste pas abstrait, la chef du projet du rapport national du PNUD, Maha Yéhia, a lancé plusieurs initiatives parmi lesquelles 101 histoires. Dans ces 101 histoires, la voix est donnée à des personnes qui ont décidé de changer le quotidien de leurs compatriotes, mettant en pratique des idées pour que le monde qui les entoure devienne meilleur. Ces histoires rassemblées par le PNUD devraient être publiées en marge du rapport national. Helping Hands figure parmi les histoires sélectionnées par l’équipe chargée de la rédaction du rapport national du PNUD. Il s’agit de l’histoire de Tina Suki, une jeune adolescente libanaise vivant aux États-Unis, et de sa grand-mère, Hiam Abi Saïd. Toutes les deux font du bénévolat au centre de soins pour les personnes âgées relevant de l’établissement de santé de la communauté druze à Aïn wa Zein. Tina, présente à Houston, au Texas, effectue des collectes de fonds pour l’achat de matériel pour les pensionnaires du troisième âge du centre, alors que sa grand-mère Hiam, qui vit au Liban, est depuis de longues années volontaire auprès de ce même centre. L’histoire de Helping Hands a commencé il y a quatre ans. Tina, qui avait déjà rendu visite avec sa grand-mère au centre, alors qu’elle passait ses vacances d’été au Liban, a voulu aider les personnes du troisième âge. C’est que à Houston, Tina, âgée à l’époque de huit ans, n’avait pas oublié les têtes blanches qu’elle avait rencontrées au centre de Aïn wa Zein ; elle a commencé à économiser de l’argent. Elle a aussi confectionné des objets qu’elle a revendus à l’école. Puis, elle a demandé conseil à sa grand-mère maternelle sur le moyen d’utiliser à bon escient l’argent ainsi économisé. Hiam lui a donc envoyé les portraits de deux personnes du troisième âge : Hassan et Amaly. Elle a suggéré à sa petite-fille d’envoyer des vêtements. Et Tina a choisi des cadeaux personnalisés, envoyant des cartes de vœux aux deux pensionnaires du centre ainsi qu’un pull et des chaussettes à Amaly, et un foulard et des chaussettes à Hassan. L’été qui a suivi, Tina est rentrée au Liban. L’une de ses premières activités était de se rendre au centre de soins pour les personnes âgées de Aïn wa Zein. Elle a été très surprise de voir que Hassan avait précieusement gardé la carte qu’elle avait envoyée des États-Unis. De plus, cet année-là, Tina a pris activement part au grand déjeuner que sa grand-mère, Hiam, organise chaque été chez elle, invitant un grand nombre des pensionnaires du centre de soins. De retour aux États-Unis, elle n’avait plus qu’une seule idée en tête : aider le centre. Âgée alors de neuf ans, Tina a commencé son travail. Elle a commencé à fabriquer des collages, des objets confectionnés à la main et même des biscuits pour les vendre et rassembler des fonds pour le centre. D’autres jeunes se sont joints à elle. Il s’agit pour la plupart d’enfants d’émigrés d’origine libanaise : Sirine Abdel Baki, Maya Abou Chibl, Karen et Carole Abou Saab, Mira et Karam Abilmona, Leen et Omar Baassiri, Yasmine, Chafic et Marwan Charafeddine, Maya et Andrew Duna, Samantha et Hala el-Mactoub, Samy et Mathew Ghaoui, Bassel Najjar, Diane Sabra, ainsi que Yara et Zeina Suki. De la lavande et du savon À la suggestion de sa grand-mère, l’enfant et ses amis confectionnent des sacs de lavande. Les fleurs sont arrivées de la montagne du Chouf jusqu’à Houston dans la valise de Hiam. Les sacs et leurs décorations ont été préparés par Tina, sa sœur aînée, Yara, et leurs amis. Ces sacs de lavande, ainsi que les pickles et les biscuits confectionnés et vendus par les enfants ont rapporté 133 dollars. Les fonds ont été utilisés pour l’achat de cinq cannes et de trois « walkers » aux personnes du troisième âge du centre de Aïn wa Zein. Trois dollars sont restés de la somme rassemblée par les membres de Helping Hands. « J’ai suggéré à Tina de garder cet argent dans la caisse de l’association pour que ça porte bonheur, pour que cela soit comme une levure qui fera lever le pain plus tard », raconte Hiam. Menée par Tina Suki, l’équipe de Helping Hands n’a pas arrêté son travail. Et ce sont des produits libanais que les enfants ont continué, entre autres, à vendre aux États-Unis. Également et à la suggestion de Hiam Abi Saïd, après les lavandes de la montagne, les enfants ont vendu du savon à l’huile d’olive vierge en provenance du Liban. En effet, grâce à ses amis et connaissances, la grand-mère de Tina parvient à assurer à l’association du savon à l’huile d’olive vierge. Dans ce cadre, elle se rend au village de Amatour auprès d’Adib Abou Chacra, qui lui assure 40 litres d’huile d’olive. Sachant que l’huile sera utilisée dans le cadre d’œuvres de bienfaisance, Abou Chacra fait don du produit. L’huile est ensuite utilisée pour la confection traditionnelle du savon. Hiam se souvient : « J’ai rempli une grande valise, rien qu’avec du savon à l’huile d’olive… C’est comme si un ange veillait sur le voyage de cette valise de Beyrouth à Houston. À aucun aéroport, elle n’a été fouillée ». Aux États-Unis, les enfants s’occupent à empaqueter et enrubanner chaque savon en vue de le rendre plus attirant et le vendre. Les membres de Helping Hands écoulent rapidement la marchandise. C’est qu’ils participent à toutes sortes de kermesses et de foires. Ils vendent aussi des biscuits et des pickles jusque dans les garages sales… Dernièrement, ils ont réussi à rassembler 2 500 dollars. Fiers d’eux, leurs parents y ont ajouté une somme équivalente et ainsi 5 000 dollars ont été remis par le biais de Hiam Abi Saïd au centre de gériatrie de Aïn wa Zein. Depuis plus de dix ans, la grand-mère de Tina se rend une fois par semaine au moins à Aïn wa Zein pour assurer des heures de bénévolat. Hiam aime faire la cuisine et prépare, tous les vendredis, un repas aux personnes âgées. Si Tina, qui a douze ans aujourd’hui, a trouvé sa voie, c’est un peu grâce au chemin balisé par sa grand-mère. C’est un brin de fierté dans la voix que Hiam parle de sa petite-fille qui trouve toutes les occasions bonnes pour rassembler des fonds au centre de Aïn wa Zein. Elle parle également du centre qui assure maintes activités aux personnes âgées, notamment des loisirs. Dans ce cadre, chaque année le centre célèbre, le 29 juin, la fête des grands-parents. Des personnes du troisième âge, venues d’autres établissements, sont également invitées. C’est ce dimanche donc que la fête sera célébrée dans le jardin du centre avec chanteurs, musique, danses et, bien sûr, repas copieux. Le centre de Aïn wa Zein est équipé d’un matériel moderne pour être au service des têtes blanches. De plus, il est situé à une dizaine de mètres de l’hôpital qui porte le même le nom, facilitant ainsi la situation des pensionnaires qui tombent malades. En septembre 2004, la construction de nouveaux bâtiments pour agrandir le centre a été entamée. Le Dr Chaoukat Beaini, directeur du centre, indique que les nouveaux bâtiments, dont le coût s’élève à dix millions de dollars, devraient permettre l’accueil de 312 personnes. La première étape de la construction devrait s’achever en 2009 alors que le centre devrait être entièrement achevé en 2011. Il précise également que ce centre de gériatrie est le seul à desservir le Chouf, le Metn, Aley et Iqlim el-Kharroub.
Le rapport national du PNUD sur le développement humain devrait être publié cet été. Ce document présentant des données et des chiffres exclusivement locaux s’inspire du rapport international du PNUD qui est rendu public chaque année. La prochaine édition de ce document local aura pour thème la citoyenneté. Et pour que ce thème ne reste pas abstrait, la chef du projet du rapport...