Les concerts se succèdent, le centre-ville reprend vie

Dans le but évident d’accélérer le retour à la vie du centre-ville, Solidere organise depuis le début de la semaine une série d’activités artistiques et culturelles. L’évènement « Beyrouth, centre des stars » est la première des activités organisées par la société qui gère le centre-ville. Hier, mercredi, et mardi, le centre-ville a ainsi connu une atmosphère dont il n’avait pas été le théâtre depuis plus d’un an et demi. Et bien que le paysage reste le même de prime abord, les barrages qui coupent l’accès à la place des Martyrs à partir de la descente de Sodeco reflètent une ambiance tout à fait nouvelle. Car les barrages sont là cette fois-ci pour assurer la sécurité des citoyens venus assister au premier concert de l’évènement « Beyrouth, centre des stars ». De plus, ces barrages sont gardés par des soldats de l’armée libanaise au visage souriant et à l’humeur gaie. Ce qui tape le plus à l’œil, c’est cette transformation rapide qui est survenue en moins d’une semaine. La scène occupe la place de ce qui était, il y a encore une semaine, une zone occupée par des tentes. Les spectateurs remplacent les manifestants, les haut-parleurs diffusent la musique à la place des discours politiques, et les photos des différents leaders de l’opposition ont cédé la place à un seul portrait consensuel, celui du président élu. Celui qui s’est rendu à l’un des concerts de « Beyrouth, centre des stars », dont le premier s’est tenu mardi et le dernier a lieu ce soir, jeudi, a sans doute remarqué les mesures de sécurité qui ont été prises. Du contrôle par l’armée de toutes les entrées qui mènent à la place des Martyrs à la présence de gardiens de sécurité d’une société privée autour de la scène, en passant par la fouille par les soldats des personnes qui veulent y accéder, les mesures de sécurité sont très strictes. Mais cela n’a pas empêché les gens de venir célébrer « le retour à la vie de Beyrouth », comme le souligne une spectatrice. Bien que le public soit formé majoritairement de jeunes, la diversité n’a pas manqué. Des fans des chanteurs et chanteuses qui se produisaient, des parents accompagnant leurs enfants pour une promenade, des jeunes étudiants, des touristes, des journalistes et même de simples passants curieux étaient présents pour partager le sentiment de joie et de célébration qui dominait le spectacle. Pour David, un professeur de nationalité canadienne, en visite pour une mission à l’AUB, il s’agit d’être « témoin de l’histoire ». Une histoire qui a l’air de bien finir, du moins nous l’espérons. En attendant, le centre-ville retrouve son animation rapidement et, selon une source de Solidere, les préparatifs pour une fête de la Musique « spectaculaire » ont déjà commencé. D’ici là, les activités ne manquent pas. Ce soir aura lieu le dernier concert de l’évènement « Beyrouth, centre des stars ». Vendredi et samedi, des concerts de différents jeunes groupes, de genres musicaux variés, sont prévus, et cerise sur le gâteau, la chanteuse Magida el-Roumi se produira dimanche. Une fin de semaine qui semble très prometteuse pour le centre-ville et les admirateurs de la musique dans tous ses styles. Nadine MANSOUR