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Le chef-d’œuvre de Michel Platini en 1984

Neuf buts en cinq matches, dont deux triplés, un but décisif en demies et un en finale, des gestes de classe pure, une âme et un charisme de chef : Michel Platini survole l’Euro 1984 et remporte, devant son public, le premier titre de l’équipe de France. Aucun joueur, hormis Maradona au Mondial suivant (victoire de l’Argentine en 1986), n’a à ce point incarné son équipe ni donné l’impression de gagner presque tout seul un tournoi majeur. Avant le coup-franc en finale contre l’Espagne (2-0), passé sous le ventre du malheureux gardien Luis Arconada, « Platoche » avait déjà – quasiment – tout fait sur le chemin de la victoire. Il avait délivré tout un pays, empêtré avec ses joueurs dans la toile danoise, en marquant à 12 minutes de la fin d’un match d’ouverture crispé que les Bleus étaient en train de rater (France-Danemark : 1-0). Le Ballon d’or 1983 avait ensuite plastiqué la défense belge en signant un triplé à Nantes (France-Belgique : 5-0) avant de réussir un « vrai » coup du chapeau (pour les puristes : un but de la tête, un du droit, un du gauche en une seule mi-temps sans autre buteur intercalé) contre la Yougoslavie en un quart d’heure (59, 61, 76) à Saint-Étienne (3-2 pour la France). Ballon d’or presque à l’unanimité En demi-finales (introduites par l’UEFA en 1984) contre le Portugal, s’il doit partager la vedette avec l’arrière gauche Jean-François Domergue, auteur d’un doublé, Michel Platini se réserve le geste vainqueur, ajoutant un but plein de sang-froid à sa collection, son huitième du tournoi. À quelques secondes des tirs au but (le score est de 2-2), à la réception d’un ballon de Jean Tigana qui s’est arraché côté droit pour centrer, Platini contrôle là où tout footballeur aurait tiré directement, laisse les défenseurs et le gardien portugais mordre dans la feinte, et pousse la balle dans le but. Les Français échappent à la cruelle séance de « pénos » et laissent endormi le traumatisme de celle de la demi-finale de Séville, perdue deux ans plus tôt contre la RFA (3-3, 3-4). Ce tournoi parfait vaut à Platini un deuxième Ballon d’or (il le recevra aussi en 1985), presque à l’unanimité (128 points sur 130 possibles), et sauve un Euro 1984 appauvri par l’absence de l’Italie et de l’Angleterre et par la présence d’une RFA méconnaissable, qui n’a marqué que face à la surprise roumaine (2-1). Cet Euro révèle aussi le football danois et des joueurs comme Preben Elkjaer-Larsen, dit « le Bison », ou Michael Laudrup, battus en demi-finales aux tirs au but (1-1, 5-4 pour l’Espagne). Le Danemark n’a plus ensuite raté un seul Euro (il sera absent en Autriche et Suisse pour la première fois depuis 1980), et remportera même à la surprise générale l’édition 1992.
Neuf buts en cinq matches, dont deux triplés, un but décisif en demies et un en finale, des gestes de classe pure, une âme et un charisme de chef : Michel Platini survole l’Euro 1984 et remporte, devant son public, le premier titre de l’équipe de France.
Aucun joueur, hormis Maradona au Mondial suivant (victoire de l’Argentine en 1986), n’a à ce point incarné son équipe...