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PARUTION - « Illustrated Flora of Lebanon » au CNRS La carte « verte » du Liban avec Georges et Henriette Tohmé

« Illustrated Flora of Lebanon » (« La flore illustrée du Liban »), signé Georges et Henriette Tohmé et édité par le CNRS, est l’aboutissement des efforts soutenus de ces deux enseignants et chercheurs scientifiques. Élaboré, minutieux et riche, le travail vient compléter les œuvres pionnières et reflète la passion de ce couple qui, en transmettant son savoir, ne cesse de lutter contre l’ignorance. Après avoir publié L’écologie du Liban (1985), alors que le mot n’était pas encore courant, Les mammifères sauvages (1985), Les coquillages terrestres du Liban (1988) et Les oiseaux du Liban (1986), Georges et Henriette Tohmé, insatiables biologistes, passionnés de nature et d’enseignement, reviennent à la charge en répertoriant et photographiant dans cet ouvrage 2 600 plantes libanaises sauvages. Chaque pays se distingue par sa propre flore. Ainsi, au Liban, 52 % des plantes n’existent pas en Europe et l’on dénombre 1 185 qui sont particulières à la région du Moyen-Orient, dont plus de 90 endémiques. Par monts, plaines et vallées, parcourant le pays en toutes saisons et époques, sondant la terre pour demeurer à l’écoute des différents stades de croissance des plantes, le couple a pu finalement achever ce travail laborieux de répertoire, couronné par cet ouvrage. Depuis leurs études à l’Université libanaise, leur combat commun pour respecter la faune et la flore locales, leurs recherches (toujours communes) et leur contribution à plusieurs études et recherches, infatigables, les Tohmé nourrissaient ce projet . « Poursuivre et enrichir les travaux de Mouterde, Boissier, Blanche ou Post a toujours été un rêve que nous avons finalement pu réaliser. Il est doublé d’un plaisir immense, celui de faire connaître aux Libanais en termes simples, mais précis, le patrimoine naturel de leur pays », confie Henriette Tohmé. Après A Thousand and One Flowers, réalisé en 2002 et illustré par des photos argentiques, le projet a « refleuri » et s’est enrichi d’espèces nouvelles (plus d’une cinquantaine) ainsi que de photos numériques à caractère pédagogique. « On prenait le soin de mettre l’accent sur les caractéristiques de la plante et non sur son aspect esthétique », souligne Georges Tohmé. La mémoire et le critique Rédigé en anglais pour son caractère scientifique et pour être accessible internationalement, l’ouvrage est probablement le seul, sinon l’unique dans le monde arabe à être illustré de la sorte. « Seul en Arabie saoudite, où les chercheurs ont profité de fonds substantiels, on a pu réaliser un pareil travail, mais à part cela, ni la Syrie ni la Jordanie ou même l’Égypte ne peuvent s’enorgueillir d’avoir un répertoire illustré de sa flore nationale », disent en chœur les deux scientifiques. Et d’ajouter : « Il nous a fallu 12 ans de recherches, de comparaisons, de voyages à Paris, au Musée d’histoire naturelle, pour enfin achever ce catalogue et présenter les noms des plantes. » « C’est Georges qui est la mémoire du couple, s’amuse à dire Henriette Tohmé, mais c’est moi le critique. » Et lui de renchérir : « Il a fallu beaucoup de temps pour choisir l’appellation finale. Et c’est grâce à mon épouse que nous y sommes arrivés. Si nous avons douté quelquefois, nous ne nous sommes jamais trompés. » À l’aide d’un scalpel et d’une loupe, les plantes ont été étudiées minutieusement dans leur cadre naturel, puis prélevées afin de compléter un herbier offert au CNRS. Classée par ordre alphabétique, chaque plante a sa nomenclature en latin, français et arabe (appellation commune). Enfin des signes distinctifs, comme les mois de la floraison et d’autres détails, tels que « la visite » des abeilles, le caractère médicinal ou comestible de la plante, viennent compléter cette étude approfondie. Chaque plante a son histoire et reflète les changements géographiques et sociaux du pays du Cèdre. Les découvertes des chercheurs français, l’agglomération urbaine, la pollution des eaux sont autant de facteurs qui sont venus enrichir ou appauvrir cette flore que le couple Tohmé a tenté de reconstituer pour faire connaître aux jeunes le patrimoine naturel de leur pays. « En prenant de l’âge, souvent les personnes se mettent au jeu de cartes. Quant à nous, nous avons choisi de jouer aux animaux et aux plantes », concluent Georges et Henriette Tohmé en rigolant. Un jeu néanmoins sérieux, puisqu’il est fait pour perdurer dans l’histoire et être transmis aux générations futures. Colette KHALAF
« Illustrated Flora of Lebanon » (« La flore illustrée du Liban »), signé Georges et Henriette Tohmé et édité par le CNRS, est l’aboutissement des efforts soutenus de ces deux enseignants et chercheurs scientifiques. Élaboré, minutieux et riche, le travail vient compléter les œuvres pionnières et reflète la passion de ce couple qui, en transmettant son savoir, ne...