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Actualités - CHRONOLOGIE

RÉchauffement climatique - Les ministres poursuivent leurs négociations marathons malgré leur difficulté à trouver un accord À Bali, Al Gore suggère un accord mondial sur l’environnement sans les États-Unis

Face à l’impasse des discussions sur le climat à Bali, le prix Nobel de la paix, Al Gore, a suggéré hier aux ministres de l’Environnement de conclure un accord sans les États-Unis. «Je ne suis pas un responsable officiel et je ne suis pas soumis aux convenances diplomatiques », a lancé l’ex-vice-président américain, célèbre pour sa campagne de sensibilisation au changement climatique. « Je vais donc vous dire une vérité qui dérange : mon propre pays, les États-Unis, est le principal responsable de l’obstruction à tout progrès ici à Bali », a-t-il poursuivi sous les applaudissements. « Vous pouvez vous sentir en colère et frustrés et vous retourner contre les États-Unis. Ou décider de progresser et d’abattre tout le travail difficile », a-t-il ajouté en suggérant de « laisser un blanc avec une note en bas de page » de l’accord. L’Administration américaine a vivement réagi aux propos d’Al Gore – qui ne fait pas partie de la délégation officielle américaine. « Je crois qu’il se trompe », a déclaré la porte-parole de la Maison-Blanche, Dana Périno, tentant de minimiser cette déclaration en faisant valoir qu’elle ne semblait pas refléter la position officielle de l’Union européenne. Reste que la proposition d’Al Gore est venue confirmer les difficultés des ministres à trouver un accord. Ils poursuivaient hier soir leurs négociations marathons, exhortés par les ONG à surmonter les blocages, mais sans toucher à l’essentiel qui devait être renvoyé aux ministres aujourd’hui, sans doute jusqu’à la 25e heure. L’hypothèse d’un échec général de la conférence, désormais plongée dans le pessimisme, était réelle. Des délégués européens évoquaient la probabilité d’un texte final « a minima » : « C’est le choix de certaines délégations plutôt que pas d’accord du tout », regrettait l’un d’eux. « Je suis très inquiet », a déclaré aux journalistes le patron de la Convention-climat de l’ONU, Yvo de Boer. L’objectif principal de la réunion de Bali est de tracer une feuille de route de négociations, que les ONG veulent ambitieuse, afin d’assurer une deuxième période d’engagements du protocole de Kyoto au-delà de 2012 et réduire drastiquement les émissions des gaz à effet de serre (GES) responsables du réchauffement. Interrogé sur la possibilité de geler les discussions pour les reprendre plus tard en 2008, M. de Boer a répondu : « Je ne crois pas que nous pouvons nous offrir le luxe d’une (conférence) bis. » Ses propos ont fait écho aux préoccupations des principales ONG présentes dans l’île indonésienne, qui ont dénoncé hier la « dynamique destructrice » des États-Unis, désormais seul pays industrialisé à n’avoir pas ratifié Kyoto. Parmi les principaux points d’achoppement figurent l’éventuelle mention en « ligne directrice » dans le texte de clôture d’une baisse de 25 à 40 % d’ici à 2020 des émissions de GES dans les pays développés. Cette préconisation des experts sur le climat du GIEC suscitait encore l’opposition des États-Unis, du Canada, du Japon ou de l’Australie. L’Union européenne a engagé à ce sujet « un bras de fer » avec les États-Unis, selon l’expression de Greenpeace, et prévenu que, sans accord à Bali, elle ne se rendrait pas à la réunion des principaux pays émetteurs de gaz à effet de serre qu’organisent les États-Unis en janvier à Hawaï. « Cela n’aurait aucun sens », a estimé le secrétaire d’État portugais à l’Environnement, Humberto Rosa, après une réunion de calage avec les États membres de l’Union que son pays préside jusqu’à la fin de l’année.
Face à l’impasse des discussions sur le climat à Bali, le prix Nobel de la paix, Al Gore, a suggéré hier aux ministres de l’Environnement de conclure un accord sans les États-Unis.
«Je ne suis pas un responsable officiel et je ne suis pas soumis aux convenances diplomatiques », a lancé l’ex-vice-président américain, célèbre pour sa campagne de sensibilisation au changement...