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La porte-parole de la Finul souligne la détermination de l’ONU à faire respecter la 1701 À Qasmieh, deuxième attentat contre les Casques bleus en moins d’un mois Patricia KHODER

Pour la deuxième fois en moins d’un mois, la Finul a été la cible d’un attentat. Hier, peu avant onze heures, un engin piégé a explosé à Qasmieh, à quelques mètres d’un poste fixe du contingent tanzanien. La charge, de faible puissance, n’a pas fait de victimes. Elle a occasionné de légers dégâts matériels à la jeep des Casques bleus. La porte-parole de la Finul, Yasmina Bouziane, a indiqué dans un entretien avec L’Orient-Le Jour que les explosions au sud du Litani constituent une atteinte à la stabilité de toute la zone, qui a retrouvé son calme depuis l’adoption de la 1701. Elle a également souligné la détermination des Casques bleus à faire respecter la résolution onusienne suite à laquelle le calme a été rétabli dans la zone. Un 4x4 de la police militaire de la Finul « a été touché en matinée par une faible charge explosive placée à quelques mètres du véhicule », a indiqué dans un communiqué la force de maintien de paix de l’ONU. L’explosion « a légèrement endommagé le véhicule. Aucune victime n’est signalée », a précisé Mme Bouziane, soulignant « qu’une équipe d’enquêteurs de la Finul a été envoyée sur place. L’armée libanaise est également sur les lieux ». L’armée libanaise a immédiatement bouclé les lieux de l’explosion, sur le pont de Qasmieh, qui enjambe le Litani. Les Casques bleus y ont installé depuis plusieurs mois un poste d’où ils contrôlent les véhicules de la Finul traversant le fleuve. L’explosion a eu lieu à une dizaine de mètres donc au nord du Litani, à quelques centaines de mètres d’un barrage de l’armée libanaise. Une fois le pont de Qasmieh traversé, la zone dépend sur le plan sécuritaire de la Finul – commandée dans ce secteur par le contingent italien – et de l’armée libanaise. Le poste de contrôle visé est le premier point sur le littoral tenu par les Casques bleus. Au sud du Litani, il existe plusieurs dizaines de points de contrôle fixes dépendant de la police militaire de la Finul, semblables à celui qui a été la cible de l’attentat hier. Cette police militaire est composée de plusieurs nationalités, dont les Tanzaniens, et relève directement du commandement général à Naqoura. L’engin piégé a été placé au bord de la route, entre des herbes folles, à quelques mètres du véhicule onusien. C’est vers 14h que la jeep endommagée a été transportée de Qasmieh jusqu’à une base proche du quartier général de la Finul à Naqoura. Les lieux de l’attentat étaient toujours bouclés par les soldats libanais de la douzième brigade et des Casques bleus italiens. Des officiers et des enquêteurs de la Finul de nationalités italienne, française et espagnole se trouvaient toujours sur place. Précautions sécuritaires Selon des sources militaires onusiennes, l’explosion a eu lieu dans une zone dépendant, sur le plan sécuritaire, de l’armée libanaise, à quelques mètres du fleuve Litani. Le sud du Litani, connu sous l’appellation de secteur ouest, est pris en charge par les Italiens, ce contingent comptant le plus d’hommes dans la zone. Toujours selon des sources militaires onusiennes, depuis qu’il est arrivé au Liban en février dernier, le contingent tanzanien est responsable durant la journée du point de contrôle fixe visé par l’attentat. En fin de matinée hier, on ne pouvait pas confirmer si l’engin piégé avait été actionné à distance. On ignorait également le poids exact de la charge et le genre d’explosifs utilisés. Hier, la Finul avait intensifié ses patrouilles sur le littoral, alors que l’armée libanaise avait installé quelques barrages supplémentaires, inspectant minutieusement les voitures se rendant de Qasmieh vers Tyr et Naqoura. À Naqoura, la parole-parole de la Finul, Yasmina Bouziane, n’a pas voulu se prononcer sur l’attentat, indiquant qu’elle voulait attendre la fin de l’enquête. Elle a souligné que « depuis la dernière attaque contre le contingent espagnol, le 24 juin dernier, la Finul a pris des précautions sur le plan sécuritaire pour minimiser autant que possible les risques ». La porte-parole de la Finul a mis l’accent sur le fait que ces mesures sont prises conjointement avec l’armée libanaise. Elle a également noté : « Nous prenons en compte toutes les menaces et leur nature, et nous déterminons les mesures à prendre sur le terrain. » Notant que l’explosion d’hier a « eu lieu dans la zone d’opérations de la Finul », elle a indiqué que « l’attaque ne vise pas uniquement les Casques bleus mais aussi la stabilité dans toute la région. Elle est ciblée contre tout le peuple libanais qui a eu la possibilité de bénéficier d’un environnement très stable depuis l’adoption de la 1701 ». En réponse à une question, Mme Bouziane a indiqué que « toutes les parties libanaises ont signé l’accord de cessation des hostilités, acceptant la présence des Casques bleus ». « Nous sommes ici à la demande des autorités libanaises et nous aidons l’armée libanaise », a-t-elle martelé. « Nous sommes déterminés à poursuivre notre mission, nous ne laisserons pas ces menaces nous empêcher de faire notre travail », a-t-elle dit, soulignant encore : « C’est la coopération qui fonctionne bien entre la Finul, l’armée libanaise et la communauté qui menace certaines personnes. Ces attaques prouvent que la 1701 a réussi à stabiliser le Liban-Sud et qu’il y a toujours des individus qui œuvrent pour déstabiliser la zone. » Les armes de la troupe et de la Finul Dans ce cadre, Mme Bouziane a donné en exemple l’incident du 17 juin, quand des roquettes ont été tirées à partir du Liban-Sud sur la Galilée. « Il y a quelques années, un tel incident aurait pu déclencher une escalade. Le mois dernier, ça n’a pas été le cas. Des discussions immédiates ont été déclenchées, le commandant de la Finul, le général Claudio Graziano, prenant contact avec l’armée libanaise et l’armée israélienne », a-t-elle expliqué. Interrogée sur les réunions tripartites, relancées grâce à la 1701, la porte-parole des Casques bleus a indiqué que des progrès ont été effectués en ce qui concerne le marquage de la ligne bleue. Des discussions sont également en cours sur les modalités techniques du retrait israélien de Ghajar. Revenant sur la détermination de la Finul à mener sa tâche, Mme Bouziane a indiqué que « malgré le fait que nous ayons perdu six hommes, tous les pays contributeurs, notamment la France, l’Italie et l’Espagne, se sont engagés à poursuivre leur mission au Liban-Sud. Des soldats coréens arrivent incessamment dans la zone ». Énumérant diverses clauses de la 1701, la porte-parole des forces de maintien de la paix a indiqué que l’armée libanaise a réussi son déploiement au Liban-Sud après plus de trente ans d’absence, et que seules les armes qui circulent au sud du Litani appartiennent à l’armée libanaise et à la Finul. Interrogée sur les armes du Hezbollah au sud du Litani, Mme Bouziane a indiqué que « la Finul a trouvé parfois des caches d’armes et des tranchées. Elles ont été remises à l’armée libanaise. C’est la troupe qui en dispose ». Soulignant encore l’importance du travail effectué par la Finul, elle a mis l’accent sur le nettoyage du Liban-Sud des bombes à sous-munitions conjointement avec UN-Macc. Ce travail devrait s’achever au début de 2008. Elle a également évoqué les emplois assurés par les Casques bleus aux habitants de la zone. « La Finul est l’un des plus importants employeurs du Liban-Sud », a-t-elle dit. Elle s’est aussi penchée sur les activités humanitaires assurées par tous les contingents. Dans le secteur est, les soldats espagnols dispensent des cours de langue, ils construisent des routes et des pompes à eau… Le 24 juin dernier, le contingent espagnol de la Finul avait été visé par un attentat à la voiture piégée à Khiam. Trois soldats espagnols et trois colombiens avaient été tués.
Pour la deuxième fois en moins d’un mois, la Finul a été la cible d’un attentat. Hier, peu avant onze heures, un engin piégé a explosé à Qasmieh, à quelques mètres d’un poste fixe du contingent tanzanien. La charge, de faible puissance, n’a pas fait de victimes. Elle a occasionné de légers dégâts matériels à la jeep des Casques bleus. La porte-parole de la Finul, Yasmina...