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Une synthèse de Pierre-Louis Gatier Clôture à l’USJ du colloque « Sanctuaires du Liban hellénistique et romain » May MAKAREM

La clôture du colloque consacré aux « Sanctuaires du Liban hellénistique et romain » a été marquée par une synthèse de Pierre-Louis Gatier, chercheur au CNRS, Hisoma - Maison de l’Orient et de la Méditerranée. Organisée par les Mélanges de l’Université Saint-Joseph-Bibliothèque Orientale, en partenariat avec l’Institut français du Proche-Orient, la Direction générale des antiquités, l’équipe Hisoma de la Maison de l’Orient et de la Méditerranée de Lyon et la revue « Topoi » qui publiera les Actes, la réunion scientifique, qui a mobilisé un grand nombre de spécialistes, a permis de mettre en valeur les problématiques récentes et de présenter la documentation nouvelle concernant cette région géographique et culturelle. Quant on évoque les temples de l’époque romaine au Liban, on pense à juste titre aux célèbres sanctuaires de Baalbeck dont le gigantisme est exceptionnel non seulement pour le Liban, mais pour l’ensemble du monde romain. Il n’en reste pas moins qu’il existe aussi pas moins d’une soixantaine de temples répartis sur tout le territoire libanais, dont certains sont particulièrement conservés, comme Aïn Hirché, Dakwé, Bziza, Sfiré, etc. La plupart de ces temples relèvent des communautés villageoises, comme Niha, Yanouh ; d’autres, placés en hauteur, comme Sfiré, Hardine, Kneissé, semblent plutôt correspondre à des hauts lieux ou des centres de pèlerinage. Cette documentation exceptionnelle avait été réunie dans un ouvrage d’une grande qualité scientifique par les savants allemands D.M. Krencker et W. Zschietzschmann, Römische Tempel in Syrien, Berlin-Leipzig, 1938. L’ouvrage a été « la base fondamentale des études sur l’ensemble de cette région », a souligné Paul-Louis, ajoutant toutefois que les fouilles récentes menées à Chhim, Hardine, Yanouh et Beyrouth ont considérablement enrichi la documentation. Celle-ci s’articule principalement autour des « fouilles stratigraphiques qui sont absolument indispensables pour assurer la chronologie des constructions et retracer l’évolution des temples d’une part, des sanctuaires d’autre part. Car contrairement à nos prédécesseurs, il ne s’agit plus de privilégier les temples, c’est-à-dire la partie centrale du complexe cultuel, mais de s’intéresser à l’ensemble du bâtiment et par conséquent au sanctuaire », a expliqué Gatier. Les inscriptions constituent également une source importante. Elles permettent d’étoffer les informations sur les divinités adorées, et sur les phases de construction des bâtiments que l’étude architecturale peine à discerner quand les bâtiments sont bien conservés. « Donc là encore l’épigraphie est indispensable et des grandes entreprises de publications ont été confiées à des collègues jeunes et dynamiques. » La nouveauté se trouve aussi dans la documentation iconographique et les photographies anciennes correspondant à un état de site disparu, ou correspondant aux différentes étapes d’une fouille. Elles constituent « une documentation irremplaçable », a dit le spécialiste. Abordant certaines questions et problématiques soulevées lors des deux journées du colloque, Gatier fait observer que « la reconstitution chronologique complète de certaines constructions, à Chhim par exemple, est l’aboutissement de nombreuses années de travail. Et souvent nous affrontons des documents que nous avons beaucoup de peine à dater ». D’autre part, les lieux ayant une histoire très longue. Les chercheurs d’aujourd’hui, plus que leurs prédécesseurs, se sont penchés sur les différentes phases d’évolution d’un site. Là encore, prenant à titre d’exemple Chhim où « le travail a été de très longue haleine », Gatier relève que les sanctuaires de l’époque romaine ne sont pas une création ex nihilo. « Les spécialistes ne peuvent pas se focaliser sur une seule période. Ces temples ont une plus longue histoire, et par conséquent le problème des origines cultuelles et architecturales se pose. » Les spécialistes se sont également penchés sur la question de l’identité des divinités. Les différentes communications ont, en effet, invité les chercheurs à traiter la question « sur des bases nouvelles » et « à raisonner plus subtilement » sur des dieux qui ont des particularités semblables mais des noms différents, sur les traditions locales qui « ne sont pas univoques », les influences méditerranéennes grecques et romaines, sur la chronologie de la création des villages « car, là aussi, une question fondamentale se pose », a dit Gatier : « Le temple est-il l’émanation d’une communauté existant déjà ou a-t-il au contraire entraîné autour de lui la formation de nouvelles structures ? » Ou encore, « dans quelle mesure les villes créent des temples et comment se constitue ce réseau avec les temples extra-urbains (le temple d’Echmoun à Sidon, par exemple) ? » Les études ont aussi porté sur les diverses réutilisations d’une construction religieuse, un « ancien vénérable » qui n’a été ni profané ni saccagé, mais souvent intégré à une nouvelle installation, a ajouté en substance Paul-Louis Gatier, soulignant que contrairement à une vision passéiste, la documentation des études antiques n’est pas figée, « elle s’accroît constamment. Les dernières recherches ont permis de faire progresser le sujet ».
La clôture du colloque consacré aux « Sanctuaires du Liban hellénistique et romain » a été marquée par une synthèse de Pierre-Louis Gatier, chercheur au CNRS, Hisoma - Maison de l’Orient et de la Méditerranée. Organisée par les Mélanges de l’Université Saint-Joseph-Bibliothèque Orientale, en partenariat avec l’Institut français du Proche-Orient, la Direction générale des...