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Un doctorat en physiothérapie : quelle utilité ?

C’est l’histoire d’un parcours ambitieux visant à promouvoir le niveau de la physiothérapie au Liban qu’évoque M. Mohammad Halimi, physiothérapeute et enseignant à l’USJ. Orienté tôt vers l’enseignement, M. Halimi, estimant que le bagage acquis en tant que physiothérapeute ou moniteur cadre n’est pas suffisant pour enseigner son métier et le pratiquer, décida de pousser plus loin sa formation personnelle. Il y a deux ans, il présente ainsi son doctorat en génie biomédical à Compiègne, en France, sur base d’expérimentations réalisées au Liban. En quoi un tel diplôme l’aide-t-il à avancer dans sa pratique professionnelle ? Avant d’y répondre, il est important déjà de savoir que l’étude qu’il expose au cours du congrès de l’OPTL n’est autre que le fruit mûri et retravaillé de sa thèse d’origine en génie biomédical. « Ce doctorat m’a élargi les horizons tant au niveau de l’enseignement que de la pratique professionnelle, d’autant que je peux me baser sur mes propres expériences dans le domaine et les difficultés que j’ai moi-même rencontrées, souligne M. Halimi. Ainsi, je suis mieux placé pour aider mes étudiants à surmonter tout obstacle rencontré lors de leur travail de recherche. » La question qui se pose à ce niveau est celle de savoir s’il existe des moyens susceptibles de faciliter la tâche des physiothérapeutes chercheurs au Liban ? « Il y a exactement deux ans, un laboratoire de recherche a vu le jour à l’Institut de physiothérapie de l’USJ, note M. Halimi. Ce n’est encore qu’un embryon. Nous espérons toutefois le voir grandir grâce au mastère de recherche qui démarre en septembre 2007. Il est adressé aux professionnels libanais et étrangers, souhaitant poursuivre leurs études supérieures et obtenir un doctorat en physiothérapie à l’USJ. Nous sommes la première université au Liban à instaurer ce cursus. » Rappelons que dans le cadre des travaux de l’édition 2005 du congrès de l’OPTL, les chercheurs ont souligné que la majorité des références dont ils disposaient leur étaient principalement fournies par l’Europe, l’Australie, le Canada ou encore les États-Unis. Ils se sont alors interrogés sur le fait de savoir si celles-ci étaient valables pour toutes les cultures et en particulier pour le Liban. « Nous n’en sommes pas sûrs, affirme M. Halimi, d’autant que plusieurs facteurs rentrent en jeu, tels que le mode de vie, le climat ou la race humaine. » Établir des normes pour les sujets sains libanais devient alors une nécessité, voire même un devoir. « Cette unité de recherche mettra à notre disposition des outils de mesures fiables et quantifiables dans plusieurs domaines touchant à la physiothérapie, l’évaluation de l’équilibre debout, de la marche humaine ou encore de la force musculaire, à titre d’exemple, poursuit-il. Nous pourrons enfin créer notre propre base de données. » La kinésithérapie, c’est mieux que rien  « Lors d’un entretien avec M. Éric Viel, ancien directeur de l’École de cadre de Bois-Larris, en France, il me révéla que la Sécurité sociale en France demande actuellement des preuves que le recours à la kinésithérapie est mieux que de ne pas en faire », signale M. Halimi. Expliquant qu’à certains niveaux, cette profession est soupçonnée de ne rien faire, il affirme : « Il s’agit alors de montrer à l’aide de preuves d’évidence que mon patient va mieux grâce à ma rééducation et non pas par hasard, ni par la force du temps ou encore grâce à l’évolution de la pathologie elle-même allant de toute manière vers la guérison. » C’est pour toutes ces raisons que M. Halimi a choisi de présenter, lors du congrès de l’OPTL, « un test simple, facilement reproductible et quantifiable, qui va me permettre de faire la part des choses et de savoir par conséquent avec précision si mon amélioration résulte de l’effet de ma rééducation ou pas », conclut-il.
C’est l’histoire d’un parcours ambitieux visant à promouvoir le niveau de la physiothérapie au Liban qu’évoque M. Mohammad Halimi, physiothérapeute et enseignant à l’USJ. Orienté tôt vers l’enseignement, M. Halimi, estimant que le bagage acquis en tant que physiothérapeute ou moniteur cadre n’est pas suffisant pour enseigner son métier et le pratiquer, décida de pousser...