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Actualités - ANALYSE

Analyse Scepticisme sur la capacité des Irakiens à prendre la relève

La capacité des forces de sécurité irakiennes à prendre rapidement la relève de l’armée américaine pour assurer la sécurité de l’Irak, comme le recommande le rapport Baker, laisse sceptiques des experts américains, alors que ce transfert de responsabilités suscite beaucoup d’espoir aux États-Unis. « Ces types ne sont pas prêts pour le “prime time” », affirme Ed O’Connell, expert au centre de réflexion Rand Corporation, utilisant une métaphore du monde de la télévision. « Il leur faut encore trois à cinq ans pour arriver à quelque chose qui ressemble à une armée », ajoute-t-il. Les forces de sécurité irakiennes (armée et police) comptent environ 323 000 membres actuellement. La commission indépendante estime que d’ici au premier trimestre 2008, « toutes les brigades de combat américaines pourraient être retirées d’Irak ». Selon elle, « la mission principale des forces armées américaines en Irak devrait évoluer vers un soutien apporté à l’armée irakienne, qui devrait prendre en charge les opérations de combat ». Mais Loren Thompson, directeur du Lexington Institute, estime qu’un retrait des forces de combat américaines d’Irak d’ici au début 2008 est « complètement irréaliste ». Dans le cadre de se recommandations, la commission préconise toutefois un accroissement du nombre d’instructeurs américains. Actuellement, des équipes comptant chacune 11 instructeurs militaires sont intégrées dans des bataillons irakiens. C’est trop peu pour bien faire le travail, selon des experts. Ils n’ont « pas les moyens d’être là où un bataillon irakien mène des opérations », souligne John Martin, un colonel à la retraite, expert à l’École de guerre de l’armée de terre à Carlisle (Pennsylvanie, Est). L’armée américaine prévoit d’étoffer ces équipes d’instructeurs militaires pour leur permettre d’aller sur le terrain avec des unités irakiennes de la taille d’une compagnie. Mais cela ne sera peut-être pas suffisant pour transformer les forces de sécurité irakiennes en forces efficaces. L’état actuel des forces de sécurité irakiennes n’est en effet pas encourageant. Selon la commission Baker, l’armée de terre irakienne est mal dirigée et sous-équipée. « Des questions importantes subsistent sur la composition ethnique et l’allégeance de certaines unités irakiennes, notamment si elles mènent des opérations au nom des intérêts du pays ou en fonction d’un ordre du jour confessionnel », souligne le rapport de la commission. La police irakienne est dans un état bien pire. « La police irakienne ne peut pas contrôler la criminalité et est impliquée régulièrement dans les violences confessionnelles », estime la commission Baker. Dans ces conditions, les experts estiment qu’il y a un grand risque que le retrait des forces de combat américaines précipite une bataille pour le pouvoir entre les milices, les insurgés et le crime organisé. « Je pense que nous devons reconnaître honnêtement que si nous réduisons le nombre de troupes comme le préconise la commission et que l’armée irakienne n’est pas prête pour supporter cette responsabilité, la situation va imploser un peu plus », a affirmé sur CNN Larry Diamond, un expert de la Hoover Institution et un conseiller de la commission Baker. Mais maintenir la stratégie actuelle n’est pas forcément mieux et pourrait entraîner une détérioration supplémentaire, a-t-il admis. Jim MANNION/AFP
La capacité des forces de sécurité irakiennes à prendre rapidement la relève de l’armée américaine pour assurer la sécurité de l’Irak, comme le recommande le rapport Baker, laisse sceptiques des experts américains, alors que ce transfert de responsabilités suscite beaucoup d’espoir aux États-Unis.
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