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La Turquie fait un geste en direction de Chypre, immédiatement rejeté par Nicosie

L’UE a annoncé hier que la Turquie lui avait proposé d’honorer en partie ses engagements en ouvrant un port aux navires chypriotes grecs, une offre immédiatement rejetée par Nicosie qui a estimé qu’elle « bafouait » l’Union. «La Turquie a informé la présidence finlandaise (de l’UE) de son intention d’ouvrir provisoirement un port important aux navires chypriotes », a indiqué hier le ministre finlandais des Affaires étrangères, Erkki Tuomioja. La présidence avait dans un premier temps parlé d’un port et d’un aéroport, mais il s’agit en fait d’un port et « probablement » d’un aéroport, a précisé un porte-parole finlandais. À 4 jours d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE qui doivent se prononcer sur une suspension partielle des négociations d’adhésion de la Turquie à l’UE, le ministre chypriote grec des Affaires étrangères, George Lillikas, a immédiatement rejeté cette proposition qui « bafoue l’UE parce qu’elle est dépourvue de tout contenu sérieux ». « Nous avons clairement dit à l’UE que ce n’était pas négociable », a-t-il ajouté, soulignant que la Turquie devait appliquer le protocole d’Ankara. Les Turcs ont signé en 2005 ce protocole qui étend son union douanière avec l’UE aux 10 États entrés dans le bloc européen en 2004. Mais ils refusent toujours de l’appliquer à la partie grecque de Chypre, dans le sud de l’île divisée depuis 1974, en lui ouvrant leurs ports et aéroports. En raison de ce refus, la Commission européenne a recommandé le 29 novembre la suspension de 8 des 35 chapitres qui jalonnent les pourparlers d’adhésion turcs. Les autres États membres ont été plus positifs que Chypre sur l’offre turque. Français et Grecs, parmi les moins enthousiastes face à une entrée de la Turquie dans l’UE, ont réclamé des clarifications d’Ankara. Mais Italiens, Allemands, Néerlandais et Finlandais, tout comme la Commission, ont estimé qu’elle pourrait éventuellement être une avancée importante. « Si la Turquie est prête à ce geste inconditionnel, cette étape positive influera sur les discussions » des ministres lundi, a ainsi déclaré M. Tuomioja. « Si ce pas se confirme, c’est évidemment un pas très important dans le sens de l’application complète du protocole d’Ankara », a dit le président de la Commission, José Manuel Barroso. Ankara a refusé de son côté de commenter officiellement cette offre. Mais un responsable turc a assuré que son pays était prêt à ouvrir un port et un aéroport pendant un an, mais attendait dans ce laps de temps la résolution globale du problème chypriote sous l’égide de l’ONU. À Bruxelles, beaucoup de responsables européens s’interrogeaient, comme M. Tuomioja, sur les conditions qui pourraient accompagner cette offre. Selon une source européenne, elle paraît « unilatérale et sans condition », ce qui constituerait alors « certainement un développement nouveau ». D’autres sources diplomatiques soulignaient que l’offre était « en partie conditionnée ». Selon elles, les Turcs demandent en particulier la reprise du commerce direct entre l’UE et le port chypriote turc de Famagouste, et l’ouverture de l’aéroport chypriote turc d’Ercan. Les Chypriotes grecs, qui posent systématiquement leur veto à des mesures commerciales en faveur de la partie nord et sont les plus hostiles à une adhésion de la Turquie, ont insisté hier sur le fait qu’il était « hors de question » pour eux d’ouvrir l’aéroport d’Ercan. Les Finlandais s’étaient heurtés à ces difficultés en tentant ces derniers mois de trouver un compromis avec Ankara et Nicosie, avant d’annoncer la semaine dernière qu’ils jetaient l’éponge. Les ambassadeurs des 25 à Bruxelles doivent se réunir à nouveau aujourd’hui pour éclaircir la question avant la réunion ministérielle de lundi.
L’UE a annoncé hier que la Turquie lui avait proposé d’honorer en partie ses engagements en ouvrant un port aux navires chypriotes grecs, une offre immédiatement rejetée par Nicosie qui a estimé qu’elle « bafouait » l’Union.
«La Turquie a informé la présidence finlandaise (de l’UE) de son intention d’ouvrir provisoirement un port important aux navires chypriotes...