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L’Afghanistan dévoile ses trésors au musée Guimet à Paris

Bijoux en or de princesses nomades, délicats gobelets de verre gréco-romains, déesses indiennes d’ivoire... L’Afghanistan dévoile des trésors archéologiques que l’on croyait perdus, symboles de la richesse et la diversité d’une culture millénaire. «Afghanistan, les trésors retrouvés. Collections du Musée national de Kaboul» présente à partir d’aujourd’hui et jusqu’au 30 avril 2007 au musée Guimet à Paris 220 pièces datant de -2000 avant J-C jusqu’au IIIe siècle de notre ère, aussi exceptionnelles par leur qualité que par leur histoire récente mouvementée. Car le diadème cliquetant de pastilles d’or, les gobelets de métal précieux ou les magnifiques poissons de verre soufflé présentés au Musée des arts asiatiques n’ont été miraculeusement retrouvés, avec des milliers d’autres pièces, qu’en 2004, enfouis dans les coffres de la Banque centrale d’Afghanistan. Le régime communiste les y avait cachés en 1989, dans le plus grand secret. La porte de la chambre forte était «fermée par sept clefs, détenues chacune, selon la tradition afghane, par une personne différente», explique le directeur du musée, Jean-François Jarrige. Les talibans tenteront en vain, en 2001, de faire sauter les coffres avant que la rumeur de la survie de ces trésors ne coure, quelques années plus tard, puis qu’on les redécouvre et les inventorie. Le musée Guimet a alors proposé d’organiser la restauration des œuvres et leur exposition dans le droit fil d’«Afghanistan, histoire millénaire», présentée en 2002 à Paris. «Nous avons voulu mettre en lumière quatre découvertes archéologiques majeures qui montrent que l’Afghanistan a été un point de rencontre de civilisations et de cultures différentes», explique M. Jarrige à la presse. «On passe de trésor en trésor», résume Pierre Cambon, cocommissaire de l’exposition, en découvrant quatre sites – Fullol, Aï-Khanoum, Tillia-Tepe et Begram – qui furent autant de découvertes archéologiques majeures au long du XXe siècle. Des bols en or de l’âge du bronze, décorés de sangliers et de taureaux, évoquent l’art des steppes. Aï-Khanoum, à la frontière du Tadjikistan, «est une ville grecque face au monde nomade», dit-il, satellite de Bactres où, dit-on, Alexandre le Grand épousa Roxane. «Nous avons ainsi eu confirmation que les Grecs étaient en Bactriane», ajoute M. Cambon, avec pour preuves des statues d’Heraklès, un socle de pierre gravée de maximes de Delphes ou un chapiteau corinthien. La salle suivante est plongée dans la pénombre. N’y luit que l’éclat de l’or. Le trésor de Tillia Tepe n’a jamais été exposé, dit M. Cambon. Et ce que l’on croyait n’être qu’une citadelle de l’âge du fer a révélé en 1978, lors de fouilles afghano-soviétiques, six tombes princières contenant les restes d’un homme et de cinq femmes, âgés de 25 à 30 ans. Aux côtés de ces princes nomades du Ier siècle gisait un trésor fabuleux de 21 618 pièces, si l’on compte la moindre pastille. Des colliers évoquant l’or des Scythes, un peigne en ivoire indien, des bijoux incrustés de pierres du Rajasthan ou de Chine témoignent du fait «qu’on est à la croisée des routes» qui vont vers les steppes, la Chine ou le Sud, dit-il. Fouillé par les Français, Begram près de Kaboul révéla également son trésor. Là aussi, les laques chinois voisinent avec des ivoires indiens et des verres gréco-romains datés du Ie siècle, les plus anciens connus. Fabienne FAUR (AFP)

Bijoux en or de princesses nomades, délicats gobelets de verre gréco-romains, déesses indiennes d’ivoire... L’Afghanistan dévoile des trésors archéologiques que l’on croyait perdus, symboles de la richesse et la diversité d’une culture millénaire.
«Afghanistan, les trésors retrouvés. Collections du Musée national de Kaboul» présente à partir d’aujourd’hui...