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Actualités - CHRONOLOGIE

BIOLOGIE SYSTÉMIQUE - Le BaSysBio, un programme mobilisant quinze organismes de recherche et une université Efforts accrus pour lutter contre les bactéries pathogènes

Pour la première fois, des chercheurs européens de spécialités très différentes vont travailler ensemble, sous l’égide de l’Institut national français de la recherche agronomique (INRA), pour lutter contre des bactéries pathogènes, telles que la maladie du charbon (anthrax) ou certaines maladies nosocomiales. Baptisé BaSysBio, le programme, présenté vendredi au siège de l’INRA à Jouy-en-Josas (Yvelines), va mobiliser quinze organismes de recherche européens et une université australienne pendant quatre ans pour mettre au point des techniques dites de «biologie systémique», a expliqué Philippe Noirot, coordinateur pour l’INRA de ce projet. La biologie systémique est une discipline très jeune qui consiste à faire travailler ensemble différents spécialistes scientifiques et technologiques pour mieux comprendre un fonctionnement biologique. Ainsi, des mathématiciens vont se joindre à des biologistes, des ingénieurs et des bio-informaticiens, a souligné Jacques Remacle, au nom de la Commission européenne qui finance ce projet, d’une valeur de 12 millions d’euros. Dans un premier temps, les chercheurs vont disséquer le fonctionnement de la bactérie Bacillus subtilis, qui présente la particularité d’avoir des ressemblances avec la bactérie pathogène Bacillus anthracis (qui cause la maladie du charbon ou anthrax), mais aussi avec le staphylocoque doré, responsable de diverses pathologies et souvent contracté dans les hôpitaux (maladies nosocomiales). Une fois que les chercheurs auront analysé le Bacillus subtilis et intégré ses millions de données, dans un deuxième temps, celui-ci servira «d’organisme modèle» à BaSysBio, en contribuant au développement de nouveaux biomarqueurs pour détecter les réactions virulentes des bactéries pathogènes, a fait valoir Pierre Legrain, chef d’un des sept départements de biologie du Commissariat à l’énergie atomique (CEA). Il s’agit aussi d’explorer de nouvelles pistes pour les médicaments anti-infectieux «car il faut bien avoir conscience que les bactéries deviennent de plus en plus résistantes aux antibiotiques et qu’il faut chercher en amont comment détruire ces bactéries avant qu’elles ne deviennent nocives», a expliqué à l’AFP Claude Gaillardin, professeur de génétique à l’INRA. Cette approche exigeante en compétences multidisciplinaires et coûteuse nécessite des investissements lourds qui sont jusqu’à présent l’apanage des institutions américaines. Selon l’INRA, BaSysBio est une des premières initiatives de recherche d’envergure susceptible de concurrencer les Américains dans ce domaine. Les retombées industrielles ne sont toutefois pas à attendre avant quelques années, mais l’INRA a «résolument choisi le parti de l’Union européenne pour participer à la construction d’un espace européen de recherche», a affirmé Marion Guillou, PDG de l’institut. D’autres projets de même envergure sont déjà dans les tuyaux. Et le 22 décembre, un appel d’offres sera lancé pour quatre travaux en biologie systémique à l’horizon 2007-2008 dont l’un permettant de comparer les études faites sur des cellules souches différentes (souris, homme, levure...) et un autre pour comprendre la raison pour laquelle, dans certains cas, les cellules lymphocytaires T, qui doivent normalement s’activer dans le corps en cas de problème pathogène, restent inactives (comme dans la maladie de la sclérose en plaques).
Pour la première fois, des chercheurs européens de spécialités très différentes vont travailler ensemble, sous l’égide de l’Institut national français de la recherche agronomique (INRA), pour lutter contre des bactéries pathogènes, telles que la maladie du charbon (anthrax) ou certaines maladies nosocomiales.
Baptisé BaSysBio, le programme, présenté vendredi au siège...