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Actualités - OPINION

Éclairage La crise économique n’a pas de couleur politique

Les organismes économiques ont une préoccupation majeure : éviter au pays un effondrement économique généralisé. Un effondrement qui emporterait dans son sillage toutes les catégories sociales du pays, loyalistes et opposants sur un même pied d’égalité. Le marasme ne ferait aucune discrimination entre les Libanais. En dénonçant le recours à la rue, les organismes économiques ont voulu défendre le climat d’investissement au Liban sans prendre parti pour un camp politique contre l’autre. Ceux qui prônent la dissociation de l’économique du politique ne peuvent pas se permettre de pécher en s’alignant sur les positions des uns ou des autres. S’ils ont soutenu le retour à la table de concertations, c’est qu’ils sont persuadés, selon leurs propres termes, que le dialogue est le prélude à toute entente et que toutes les parties trouveront leur compte dans un gouvernement d’entente nationale. L’action de sensibilisation des cercles du pouvoir que les organismes économiques mènent tous azimuts est « légitime et juste ». Bien sûr, ceux qui tiennent les rênes du pouvoir économique défendent a priori leurs intérêts, soit la pérennité de leur entreprise, mais ils défendent également la continuité de l’emploi de centaine de milliers de salariés. À ce niveau, les intérêts des deux des composantes des forces de production se rejoignent. Si l’ordre de grève décrété vendredi et samedi derniers n’a pas été suivi par le secteur commercial, c’est parce que ce secteur est de tous le plus vulnérable au niveau des liquidités. Son comportement ne devrait pas être politisé. Le secteur commercial, comme les secteurs bancaire, financier (qui se sont conformés totalement à l’ordre de débrayage), agricole ou touristique sont acquis au principe de la nécessité de tirer la sonnette d’alarme et d’aller encore plus loin qu’un avertissement à l’adresse de la caste politique. Aujourd’hui, il y a un accroissement des créances douteuses qui représenteraient plus de 3,5 milliards de dollars, soit 19 % du total des crédits à caractère commercial et économique en dépit des garanties prises en contrepartie de l’octroi de ces crédits. Il y a des secteurs qui cherchent de nouvelles sources de financement pour faire tourner à un niveau minimal leurs entreprises et maintenir un nombre minimal d’employés. Il y a des secteurs dont les entreprises sont dans l’impossibilité d’honorer leurs engagements et sont considérées comme en cessation de paiement. Il y a d’autres secteurs où les établissements ont comprimé leurs coûts opérationnels y compris une révision à la baisse des salaires et des prestations sociales. Comme l’a si bien dit un pionnier du métier de la banque, un effondrement économique aboutirait à la disparition du salaire tant de l’employé chiite, sunnite, druze ou maronite que de celui du partisan du 8 ou du 14 Mars. Liliane MOKBEL
Les organismes économiques ont une préoccupation majeure : éviter au pays un effondrement économique généralisé. Un effondrement qui emporterait dans son sillage toutes les catégories sociales du pays, loyalistes et opposants sur un même pied d’égalité. Le marasme ne ferait aucune discrimination entre les Libanais.
En dénonçant le recours à la rue, les organismes...