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Actualités - CHRONOLOGIE

La monnaie unique a atteint son plus haut niveau depuis 20 mois face au dollar Le spectre de l’euro fort revient planer sur l’eurogroupe

Les ministres des Finances des douze pays de la zone euro se réunissent hier soir à Bruxelles, alors que la monnaie unique a atteint son plus haut niveau depuis 20 mois face au dollar, ce qui pourrait handicaper la croissance, selon des économistes. La monnaie unique, qui avait fortement grimpé vendredi, se maintenait hier au-dessus du seuil de 1,31 dollar. Comme au printemps dernier, un débat sur la politique monétaire pourrait ressurgir entre les grands argentiers et la Banque centrale européenne (BCE). Certains ministres, à commencer par le président de l’Eurogroupe, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, avaient alors appelé en vain la BCE à ne pas monter ses taux d’intérêt. Hier, le ministre français de l’Économie et des Finances Thierry Breton a réagi le premier, jugeant que la dépréciation du dollar face à l’euro appelait une « grande vigilance collective », sans plus de précisions. Selon certains économistes, un euro trop fort serait dommageable pour la croissance économique de la zone euro. « Si l’euro reste au niveau actuel, cela pourrait réduire la croissance de 0,2 à 0,3 point l’an prochain », indique Éric Chaney, économiste chez Morgan Stanley. Les dernières prévisions prévoient une croissance économique de la zone euro de 2,1 %, l’an prochain, selon la Commission européenne et la BCE, et de 2,0 %, selon le FMI, en baisse par rapport à la fourchette de 2,4 % à 2,6 % anticipée pour 2006. « Un euro durablement fort serait dommageable pour la compétitivité de la zone euro et s’ajouterait aux vents contraires que l’économie européenne affrontera en 2007 », renchérit Howard Archer, de Global Insight. Ces « vents contraires » sont le ralentissement de la croissance mondiale, la hausse des taux d’intérêt, le resserrement des politiques fiscales en Europe pour diminuer les déficits publics, notamment en Allemagne, et des prix du pétrole toujours élevés, explique-t-il. Pour Michael Dicks, de Lehman Brothers, « une hausse de 10 % du taux de change effectif de l’euro affecte d’un demi-point la croissance du PIB ». Ce taux de changes, pondéré en fonction de la distribution géographique des échanges de la zone euro (qui ne se font pas tous avec la zone dollar), a augmenté de 5 % depuis le début de l’année, selon cet économiste. Holger Schmieding, de Bank of America, tempère cependant les propos alarmistes, estimant que « l’impact est faible à ce niveau » de hausse. « Le taux de change effectif se situe 1,6 % au-dessus de sa moyenne depuis début 2004, donc il ne s’agit pas d’une variation préoccupante », note-t-il. Ces économistes jugent que cette hausse de l’euro ne devrait pas infléchir dans l’immédiat la politique de la BCE. Ils attendent toujours en décembre un relèvement de son principal taux directeur, de 3,25 % à 3,50 %. Le mouvement de hausse de l’euro « pourrait changer un peu la rhétorique » de la BCE après la hausse de décembre, selon Holger Schmieding. Mais si l’euro ne monte pas davantage, la Banque devrait porter ce taux à 3,75 % en mars prochain, ajoute-t-il. Pour Éric Chaney, « une poursuite de l’appréciation (de l’euro) au rythme de novembre serait préoccupante, bien sûr, et susciterait probablement une réaction de la BCE, comme en décembre 2004 ». L’euro avait atteint à l’époque son record historique face au dollar, à 1,3666 dollar, ce qui avait poussé le président de la BCE Jean-Claude Trichet à parler de mouvements « malvenus et indésirables ».
Les ministres des Finances des douze pays de la zone euro se réunissent hier soir à Bruxelles, alors que la monnaie unique a atteint son plus haut niveau depuis 20 mois face au dollar, ce qui pourrait handicaper la croissance, selon des économistes.
La monnaie unique, qui avait fortement grimpé vendredi, se maintenait hier au-dessus du seuil de 1,31 dollar. Comme au printemps...