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Thomas Schaaf, l’anti-Mourinho

Quand Jose Mourinho brille souvent devant les caméras de télévision, Thomas Schaaf traîne une réputation de raseur : ce n’est pas la seule différence entre l’entraîneur de Chelsea et son collègue de Brême, adversaires demain en Ligue des champions. Schaaf n’est peut-être plus qu’à deux matches de la reconnaissance européenne : deuxième du groupe A devant le Barça, avant d’affronter Chelsea, déjà qualifié pour les 8es de finale, et de se déplacer à Barcelone le 5 décembre, « son » Werder pourrait faire sensation en éliminant le tenant du titre espagnol. Mais l’ancien défenseur qui a fait toute sa carrière sous le maillot de Brême de 1978 à 1995 n’en tirera sans doute, publiquement en tout cas, aucune satisfaction personnelle. « Je suis quelqu’un de complètement normal », affirmait-il en 2004 après avoir pourtant réalisé le doublé Coupe/championnat d’Allemagne avec Brême. Une phrase que Mourinho serait bien en peine de prononcer, lui qui est surnommé par la presse anglaise « the special one » depuis sa première conférence de presse à Chelsea en juin 2004 où il glosa sur son palmarès (Coupe de l’UEFA, Ligue des champions et deux titres de champion du Portugal avec le FC Porto). Même avant de rencontrer Mourinho, qui a indisposé avec son arrogance et ses fanfaronnades Alex Ferguson, Arsène Wenger ou Frank Rijkaard, Schaaf ne parvient pas à forcer sa nature, une nature qui lui vaut la réputation peu enviable d’homme terne et sans humour. Au niveau du Bayern « C’est un entraîneur qui a tout gagné, il a aussi quelques défauts, mais ses joueurs ne disent que du bien de lui. Je ne le connais pas assez pour en dire plus », confiait Schaaf, 45 ans, cette semaine au magazine Kicker. Nommé entraîneur du Werder en 1999 à la stupéfaction générale, Schaaf a remporté la Coupe d’Allemagne à deux reprises (1999 et 2004), un titre de champion (2004) : il est surtout parvenu à établir Brême presque au niveau du puissant Bayer Munich. Son palmarès fait pâle figure face aux deux titres de champion d’Angleterre successifs conquis par Mourinho, mais les deux techniciens ne travaillent pas dans les mêmes conditions. Grâce à la fortune de son richissime président Roman Abramovitch, Mourinho dispose d’un budget presque illimité pour ses transferts, ce qui lui a permis de s’offrir notamment Didier Drogba, Andreï Shevchenko ou Michael Ballack. À Brême, le tandem formé par Schaaf et le directeur sportif Klaus Allofs s’est spécialisé dans les bonnes affaires : ils ont déniché le buteur croate Ivan Klasnic en 4e division allemande, acheté Miroslav Klose à Kaiserlautern alors en pleine déconfiture financière et parié six millions d’euros cette saison sur le Brésilien Diego qui sortait de deux saisons ternes au FC Porto. Partisan d’un football offensif (33 buts en 13 matches de championnat) quand le Chelsea, calculateur et physique, de Mourinho peine encore cette saison à enthousiasmer les foules, Schaaf ne fait pas mystère de son dispositif tactique avant d’affronter l’ogre Chelsea : « Attaquer, aller de l’avant, un point, c’est tout. » Terne et peu charismatique, peut-être, courageux et enthousiasmant, assurément.
Quand Jose Mourinho brille souvent devant les caméras de télévision, Thomas Schaaf traîne une réputation de raseur : ce n’est pas la seule différence entre l’entraîneur de Chelsea et son collègue de Brême, adversaires demain en Ligue des champions.
Schaaf n’est peut-être plus qu’à deux matches de la reconnaissance européenne : deuxième du groupe A devant le...