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ÉDITION - « Quarante ans de sculpture », ce soir, à 18h, au City Café Lire Mona Saudi sur pierre...

Sur papier glacé... la pierre dans toute sa beauté. La pierre que cisèle inlassablement Mona Saudi, depuis quarante ans, pour en faire jaillir des formes vivantes. La pierre qui, pour cette artiste jordanienne, installée depuis plus de trois décennies à Beyrouth, est une compagne de tous les instants, choisie, élue entre toutes, car «éternelle et vivante, matière première de la terre». C’est cette relation à la pierre que Mona Saudi, l’une des premières femmes sculptrices du monde arabe et l’une des plus reconnues – une de ses œuvres trône sur le parvis de l’Institut du monde arabe à Paris –, retrace dans un bel ouvrage édité à compte d’auteur et sobrement intitulé Mona Saudi. Quarante ans de sculpture*. Sur 272 pages, des photos de ses plus belles réalisations sculpturales, accompagnées d’une sélection d’articles de grands critiques d’art libanais et étrangers, à l’instar de Joseph Tarrab, Nazih Khater, Samir Sayegh, Maha Sultan, Paul Richard (Washington Post) et bien d’autres. Ainsi que des poèmes «odes à la sculpture» signés Mona Saudi elle-même, Adonis ou encore Michel Butor... Un ouvrage trilingue qui s’ouvre sur une intéressante autobiographie, dans laquelle la sculptrice évoque son enfance à Amman, berceau de sa fascination pour la sculpture. Un art qu’elle a découvert, en effet, dans l’amphithéâtre romain de la capitale jordanienne, près duquel elle habitait et qui était son terrain de jeu. Elle y parle de sa famille traditionnelle, de l’impact qu’eut sur elle – de son vivant et par sa mort très jeune – l’un de ses frères, Fathi, passionné de poésie et de littérature. Elle revient sur les préoccupations métaphysiques qui occupèrent son adolescence. Des questionnements sur l’existence de Dieu et la création qui vont forger sa liberté d’esprit et alimenter plus tard son œuvre. Et de cette soif de liberté et de créativité qui la conduira à s’inscrire au début des années soixante à l’École des beaux-arts, à Paris, d’où elle reviendra en 1969 s’installer à Beyrouth, capitale vivante, dynamique où elle peut poursuivre sa recherche artistique. Jardin de pierres et d’orangers Depuis, sous les bombes ou en temps de paix, Mona Saudi n’a jamais quitté son «jardin de pierres et d’orangers», son atelier à ciel ouvert collé à sa maison nichée dans un coin tranquille de Beyrouth. Ses sculptures, par contre, ont, elles, voyagé. Outre les pièces qui font partie des collections privées, de grandes œuvres se trouvent dans des lieux publics, à l’instar de Géométrie de l’esprit, la pièce monumentale en marbre qui se dresse depuis 1987 devant l’IMA; La Rivière, une sculpture de granit bleu qui se trouve devant la Banque de Petra; ou encore Variations sur le noun, installée dans le jardin de l’ambassade de France à Amman... Mona Saudi, qui dit rechercher toujours la forme pure et parfaite, n’aime pas «les cris dans l’art, ni la tragédie, ni l’expressionnisme direct (...) pas plus que la sculpture qui déforme le corps humain». Ses œuvres en témoignent: des abstractions qui épousent et célèbrent toutes les natures de pierre, de celle verte de Jordanie – pour laquelle l’artiste a une prédilection certaine – au marbre de Carrare, en passant par le calcaire rose d’Irbid ou le marbre sauvage de la Békaa... Et ses thèmes qui, des Femmes–fleuves aux Mères-Terre, en passant par L’eau, les Amoureux ou les Cercles de vie, dégagent un sentiment de calme cosmique mêlé à une impression de plénitude terrestre. Normal pour une sculptrice dont le dessein est de contribuer «à aider la masse informe à engendrer sa forme propre, à devenir ce qu’elle est: ce que dans sa nuit minérale, elle a toujours, “immémorialement”, été» (dixit Joseph Tarrab). Une œuvre à découvrir. Même à travers les pages d’un livre. Zéna ZALZAL * Mona Saudi signera son livre (distribution Librairie Antoine) ce soir, de 18h à 21h, au City Café, rue Sadate.
Sur papier glacé... la pierre dans toute sa beauté. La pierre que cisèle inlassablement Mona Saudi, depuis quarante ans, pour en faire jaillir des formes vivantes. La pierre qui, pour cette artiste jordanienne, installée depuis plus de trois décennies à Beyrouth, est une compagne de tous les instants, choisie, élue entre toutes, car «éternelle et vivante, matière première de...