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Les lecteurs ont voix au chapitre

Le beurre et l’argent du beurre Quand on avait 10 et 12 ans, on allait, mon frère et moi, jouer dans un club de tennis de la capitale libanaise. Inutile de vous dire que c’était le bon vieux temps des années soixante. Mais ces parties soi-disant de plaisir étaient pour moi des cauchemars vu la façon dont elles se jouaient. Mon cher frère n’était pas «fairplay» du tout et exigeait de rejouer tous les points que je savais pertinemment en ma faveur. Et moi je m’exécutais systématiquement, ce qui entraînait un certain stress que j’arrivais difficilement à contenir. Aujourd’hui, le Hezbollah joue exactement le même rôle que mon frère il y a quarante ans, aidé en cela par le général que je considérais il y a encore un an comme un héros et dont je ne comprends pas la logique depuis qu’il est retourné de France. Je ferai remarquer que les amendements au projet du tribunal international réclamés par la Russie (pour le compte du Hezb, du général et de la Syrie) ont été pris en compte. Donc, cela a été en contrepartie de la création de cette instance. L’opposition n’a pas à demander une autre contrepartie, qui de plus concerne le tiers de blocage, situation appelée à bloquer au sens propre la vie politique, économique, sociale au Liban. Situation de statu quo qui dure depuis plus de trente ans et que l’opposition veut faire perdurer. Quelle mentalité, messieurs !... Aharon BOYADJIAN Paris Compte à rebours Peut-on encore parler d’entente ou de dialogue, pardon, de «concertation», tant que nos dirigeants ne s’engagent pas sérieusement à (enfin !) assumer leur responsabilité en faveur du peuple libanais? Afin d’éviter la cassure entre les communautés représentatives de notre société, l’unique remède serait de sauver l’exemple existant depuis des décennies du brassage (de ces mêmes communautés), basé sur l’entente, le respect mutuel et la complémentarité. Une prise de conscience générale, dans ce sens-là, doit se manifester chez tous les Libanais si l’on veut sauver le pays du désastre qui le guette. Et de grâce, assez parler de confessionnalisme, facteur déstabilisant qui s’oppose à la dignité d’une nation unie et exemplaire, loin de toute susceptibilité capable de créer une fracture des cultures et de créer un fossé entre les communautés. Permettez au peuple, messieurs nos représentants, de récupérer ses droits et sa dignité afin de fêter, dans quelques jours, un semblant d’indépendance dans la joie et l’espérance. Hilda DADOURIAN Célébrons la tolérance Aujourd’hui 16 novembre, le monde célèbre la Journée pour la tolérance, proclamée ainsi depuis 1995. Sommes-nous conscients de la valeur de la diversité, de la richesse de nos 18 communautés? Modifierons-nous le langage qui est le nôtre, évoquant tantôt une majorité qui domine et tantôt une minorité qui bloque? N’est-il pas plus sage de faire reculer l’intolérance, génératrice de violence, partout où elle se trouve, pour inciter nos représentants à trouver une solution urgente afin de pouvoir coexister dans la paix et le respect de l’autre? Faisons passer des messages positifs autour de nous, chacun à sa façon. Éloignons le spectre d’une nouvelle guerre civile, qui sera sans doute la plus dévastatrice. Tout individu a droit à la liberté d’opinion et d’expression. Coupons court à toutes les discussions byzantines et à toutes les surenchères mesquines pour sauver le pays. Le peuple a soif de paix, et vous, messieurs les ministres et députés, soyez avant tout libanais, cessez toute collaboration avec l’étranger pour que nous puissions tous ensemble célébrer la tête haute cette journée placée sous le sigle de la tolérance. Nazira SABBAGHA Plus de mises en scène Quand donc tous les dirigeants de notre cher pays vont-ils se réveiller enfin et travailler pour l’essentiel: le Liban? Il est temps d’être productif, de proposer des projets d’avenir, de redonner espoir aux Libanais, de retrouver leur confiance. Le peuple libanais n’est pas dupe, messieurs, il est juste fatigué de vos mises en scène. Votre rôle consiste à redresser le pays. Qu’attendez-vous pour le faire? Parlez de chômage, d’éducation, d’environnement, du prix des biens de consommation courante (pain, essence...). Nos hommes politiques adorent les représentations soit-disant patriotiques. Or, tout ce que nous voyons, nous Libanais, ce sont des hommes et des femmes corrompus qui, après être arrivés au pouvoir, ont tôt fait d’oublier leurs promesses. J’espère que ce peuple se réveillera un jour de sa léthargie et qu’il vous désapprouvera aux prochaines élections. Attention : je ne dis pas que l’affaire de la mort de Hariri ne doit pas être élucidée, je dis qu’il est ridicule de plonger le pays dans une crise sans fin avec juste cette excuse! Nancy ABOUZEID Nos enfants aussi ont des mères La Maison-Blanche a dit «regretter profondément» la mort de 18 Palestiniens à Beit Hanoun. Comme elle l’avait fait pour les massacres précédents et comme elle le fera pour les massacres futurs (horrible, mais malheureusement vrai). Cette maison est digne de porter le nom de la Maison-Noire par excellence puisqu’elle ne fait que porter le deuil des mères arabes et même américaines. Le langage politique le plus utilisé par les États-Unis et leurs alliés, et ce même face aux massacres les plus horribles, est d’appeler «toutes les parties à la retenue». Pourquoi? Juste parce que c’est Israël qui les commet avec des armes américaines (regrettablement, ils ont produit tellement de bombes intelligentes qu’ils ont commencé à penser que l’intelligence n’existe qu’à travers ses armes). Quant aux États arabes... Alors là, c’est encore plus fort. Réaction immédiate: la Ligue arabe convoque à une réunion urgente les ministres des Affaires étrangères. On pense vraiment que les Arabes vont taper fort et qu’ils en ont eu enfin assez. On s’attend au moins à une réaction politique, économique. Malheureusement, il semble que les Arabes n’en ont jamais assez. On ne vous demande pas de déclarer la guerre à Israël puisqu’on connaît le déséquilibre des forces. Mais pour l’amour de Dieu, nos enfants aussi ont des mères. Réagissez, montrez que vous êtes dignes de porter le nom d’homme. Johnny FENIANOS NDLR Dans le nombreux courrier que nous recevons quotidiennement, certaines lettres comportent des passages qui seraient difficilement publiables. Pour cette raison, et aussi afin de faire paraître le plus grand nombre possible de lettres, le journal se réserve le droit de n’en reproduire que les parties les plus significatives et d’en rectifier certains termes désobligeants. En outre, chaque missive doit comporter la signature (nom et prénom) de son auteur. Les lecteurs, nous en sommes certains, le comprendront, ce dont nous les remercions par avance.
Le beurre et l’argent du beurre

Quand on avait 10 et 12 ans, on allait, mon frère et moi, jouer dans un club de tennis de la capitale libanaise. Inutile de vous dire que c’était le bon vieux temps des années soixante.
Mais ces parties soi-disant de plaisir étaient pour moi des cauchemars vu la façon dont elles se jouaient. Mon cher frère n’était pas «fairplay» du...