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N’Djamena accuse Khartoum de soutenir les rebelles ; les insurgés démentent La tension reste forte entre le Tchad et le Soudan

Moins de trois mois après la normalisation des relations entre les deux pays, le Tchad a à nouveau accusé hier le Soudan de soutenir les rebelles, hostiles au président Idriss Deby Itno, qui ont repris dimanche dernier leurs opérations dans l’est du pays. Dans un entretien téléphonique avec l’AFP, le ministre tchadien des Affaires étrangères Ahmat Allami a affirmé que le tir, lundi, par les rebelles d’un missile sol-air sur un avion français constituait une preuve du soutien de Khartoum à la rébellion. « Ces rebelles sont entrés au Tchad à partir du Soudan et ils n’ont pu se procurer ce type d’équipement militaire qu’au vu et au su des autorités soudanaises. Le Soudan ne peut le nier », a déclaré M. Allami. Un chef rebelle tchadien de l’Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD), fusion de plusieurs groupes hostiles au régime de N’Djamena, a toutefois catégoriquement démenti que ses forces étaient directement armées par le Soudan. « Le missile qui a été tiré lundi par erreur sur un avion français est un missile Redeye pris dans les stocks de l’armée tchadienne. Il ne vient pas du Soudan », a déclaré à l’AFP par téléphone satellitaire le vice-président de l’UFDD Acheikh Ibn Oumar. « Nos armes nous viennent des nombreux officiers et soldats de l’armée tchadienne qui ont fait défection ces derniers mois pour nous rejoindre », a-t-il ajouté. Dimanche et lundi, les hommes de l’UFDD ont successivement occupé Goz Beïda, près de la frontière soudanaise, puis Am Timan, à une centaine de kilomètres plus au sud, avant de s’en retirer quelques heures plus tard. C’est alors qu’il survolait cette zone qu’un avion de reconnaissance de type Bréguet Atlantique 2, déployé au Tchad avec un millier de soldats dans le cadre du dispositif français Épervier, a essuyé lundi un tir de missile sol-air qui ne l’a pas touché. Ce geste constitue « un coup porté à la normalisation » entre le Tchad et le Soudan, a par ailleurs regretté mardi Ahmat Allami. « Nous allons maintenant convoquer l’ambassadeur du Soudan pour lui demander des explications. (...) Nous allons privilégier le dialogue avec le Soudan pour surmonter ces difficultés », a toutefois assuré le ministre. Le Tchad a néanmoins saisi le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine (UA) afin qu’il statue sur « l’agression » des rebelles tchadiens, a annoncé son ministère des Affaires étrangères. Le Tchad et le Soudan ont normalisé leurs relations le 8 août après plusieurs mois de conflit larvé, les deux pays s’accusant mutuellement de soutenir des rébellions hostiles à leur régime. N’Djamena avait ainsi rompu ses relations diplomatiques avec Khartoum le 14 avril dernier au lendemain de la défaite des rebelles du Front uni pour le changement (FUC), qu’elle accusait Khartoum de soutenir. Et les autorités soudanaises soupçonnent les Tchadiens de venir en aide aux rebelles qui combattent depuis début 2003 leur armée dans la région soudanaise du Darfour, frontalière avec le Tchad. Sur le terrain, la situation était calme hier autour d’Am Timan. Selon une source militaire tchadienne, l’armée a déployé dans cette zone d’importants renforts, en blindés et en hélicoptères notamment. Des sources françaises ayant requis l’anonymat ont toutefois indiqué craindre un regain de tension militaire. « Il semblerait que la fameuse offensive dont on parlait il y a quelques mois commence », a commenté l’une d’elles. La France a, en outre, condamné « fermement » hier « toute tentative illégale de prise du pouvoir » au Tchad.

Moins de trois mois après la normalisation des relations entre les deux pays, le Tchad a à nouveau accusé hier le Soudan de soutenir les rebelles, hostiles au président Idriss Deby Itno, qui ont repris dimanche dernier leurs opérations dans l’est du pays.

Dans un entretien téléphonique avec l’AFP, le ministre tchadien des Affaires étrangères Ahmat Allami a affirmé...