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Patrimoine - La première cuvée « Marie-Antoinette » récoltée au Hameau de la Reine Versailles se déguste en... « château »

Des oiseaux gourmands, perchés sur les toits de chaume des fermes du Hameau de la Reine au château de Versailles, veillent aux grains : noir, juteux et bien sucré, le raisin cueilli jeudi promet une savoureuse première « cuvée Marie-Antoinette » dès le printemps prochain. Une quinzaine de jardiniers, les pieds dans la terre et le dos courbé, récoltent au sécateur les grappes des 1 850 ceps de vigne plantés il y a trois ans sur le domaine que la reine Marie-Antoinette s’était fait aménager entre 1783 et 1786. « Pour parfaire le paysage champêtre imaginé par le jardinier de la reine, Antoine Richard, nous avons planté ces cépages de cabernet franc et de merlot », explique Antoine Baraton, jardinier en chef du petit Trianon. Plantés entre un champ de céréales, un pâturage où des chèvres broutent et un potager où rougissent des potirons, les deux grands carrés de vignes promettent une centaine de bouteilles de rosé vendanges tardives. « Cette vigne a beaucoup de mérite », explique Goulven Hénaff, jardinier d’art au Hameau. « À peine plantée, elle a dû traverser la canicule, les nuits froides des hivers et a essuyé les pluies du mois d’août », ajoute-t-il en chargeant de belles grappes dans un cageot de bois. « On l’a bichonnée, c’était notre bébé », confie Jacky Durand, jardinier au Hameau depuis 1976. « Pendant trois ans, elle a été notre angoisse permanente », dit-il. « À l’image de Marie-Antoinette, il fallait que ce soit un vin doux, précieux et rafraîchissant, un peu comme un rosé de Provence », raconte Jean-Louis Croquet, propriétaire du château Thuerry dans le Haut-Var, où sera pressée la récolte. « Notre choix s’est porté sur un rosé qui est un vin rouge qui n’a pas abouti. Un peu comme la vie de Marie-Antoinette », ajoute-t-il, effeuillant quelques branches de pieds de vigne. Le précieux nectar liquoreux (de 16 à 17 degrés d’alcool) a son flacon estampillé avec les initiales de la souveraine sur un cachet de céramique rose. « Dans quelques années, nous espérons produire mille bouteilles par an. Elles seront toutes rendues au château, qui les vendra hors de prix, soit pour des ventes aux enchères, soit pour des œuvres caritatives ou pour des donateurs », plaisante Jean-Louis Croquet. « Si Marie-Antoinette revenait aujourd’hui, raconte Christophe Tardieu, administrateur du château de Versailles, elle ne serait pas perdue. Elle commanderait un petit verre de rosé et le dégusterait avec un glaçon tout en regardant ses moutons brouter les verts pâturages... ». Légende : Le précieux nectar a son flacon estampillé avec les initiales de la souveraine sur un cachet de céramique rose. Dominique Faget/AFP
Des oiseaux gourmands, perchés sur les toits de chaume des fermes du Hameau de la Reine au château de Versailles, veillent aux grains : noir, juteux et bien sucré, le raisin cueilli jeudi promet une savoureuse première « cuvée Marie-Antoinette » dès le printemps prochain.
Une quinzaine de jardiniers, les pieds dans la terre et le dos courbé, récoltent au sécateur les...