Rechercher
Rechercher

Actualités

Pékin, allié traditionnel de la Corée du Nord, se déclare pour une action punitive mais appropriée Le Conseil de sécurité et le Japon poursuivent leurs discussions pour des sanctions contre Pyongyang

Les cinq « Grands » du Conseil de sécurité de l’ONU et le Japon tentaient toujours hier de s’entendre sur les termes d’une résolution prévoyant des sanctions pour punir la Corée du Nord qui a revendiqué avoir effectué un essai nucléaire la veille. Les ambassadeurs de ces six pays se sont réunis dans la matinée et devaient se revoir dans l’après-midi à New York pour discuter de propositions américaines et japonaises de sanctions économiques et commerciales, contenues dans un projet de résolution mis en circulation lundi soir. Avant cela, les ambassadeurs des États-Unis, de France, de Grande-Bretagne et du Japon avaient tenu une réunion à part pour tenter d’harmoniser les propositions avancées par Washington et Tokyo, a-t-on appris de source diplomatique, les propositions du Japon étant plus sévères. À l’issue d’une réunion d’une heure en fin de matinée, les ambassadeurs des « Six » ont indiqué n’avoir pas encore trouvé d’accord, en partie parce que le représentant russe n’avait pas encore d’instructions de Moscou. Le ministre russe de la Défense Sergueï Ivanov a toutefois déclaré hier que la Corée du Nord était devenue « de facto la neuvième puissance nucléaire » mondiale. Les discussions portent notamment sur « l’étendue des mesures » punitives à prendre à l’égard de Pyongyang et l’invocation ou non du chapitre VII de la Charte de l’ONU, a précisé l’ambassadeur du Japon, Kenzo Oshima. Les résolutions sous chapitre VII donnent au Conseil de larges pouvoirs d’action, y compris militaires, pour traiter les « menaces pour la paix, les infractions à la paix, ou les actes d’agression ». Alliée traditionnelle de la Corée du Nord, la Chine, bien qu’ayant condamné l’essai nord-coréen, reste réticente à l’invocation de ce chapitre, selon une source diplomatique. Pékin est d’accord pour que la communauté internationale punisse la Corée du Nord pour avoir effectué son essai nucléaire, à condition que la punition soit appropriée, a déclaré son ambassadeur, Wang Guangya. « Il doit y avoir une action punitive mais elle doit être appropriée », a-t-il dit. « Nous devons apporter une réponse ferme, constructive, appropriée mais prudente au test nucléaire nord-coréen », a-t-il ajouté, se refusant à préciser davantage sa pensée. Pékin avait fustigé lundi un essai réalisé de « manière éhontée », une condamnation inhabituellement véhémente de la part de la Chine, traditionnellement réticente à se joindre aux sanctions internationales contre son protégé. Le gouvernement japonais a, pour sa part, de nouveau appelé, comme les États-Unis et la Grande-Bretagne, à une résolution « invoquant le chapitre VII » de la Charte de l’ONU. Le Japon, qui préside ce mois-ci le Conseil de sécurité, « cherche à obtenir une réponse rapide », a répété M. Abe. Il a assuré que son pays ne se doterait pas de la bombe atomique, et a affirmé ne pas chercher, en réclamant des sanctions sévères, l’effondrement du régime de Pyongyang. La France souhaite elle aussi que le Conseil de sécurité renforce « le plus rapidement possible » les sanctions déjà imposées à Pyongyang, a déclaré le ministère français des Affaires étrangères. À Washington, le porte-parole de la Maison-Blanche, Tony Snow, a relevé un « nouveau sentiment de détermination » chez les alliés des États-Unis, en particulier les plus proches de la Corée du Nord, la Chine et la Corée du Sud. Le projet de résolution américain « condamne le test nucléaire », « exige le retour immédiat et sans conditions préalables de la Corée du Nord aux pourparlers à six » et son « retour au sein du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) et aux garanties de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ». Les pourparlers à six (Chine, les deux Corées, États-Unis, Japon, Russie), qui visent à faire abandonner son programme nucléaire militaire à la Corée du Nord, sont boycottés par Pyongyang depuis novembre 2005 pour protester contre des sanctions bancaires américaines. Le projet de résolution prévoit aussi un embargo sur « les armes et matériels connexes », « les matériels liés à la technologie nucléaire ou à celle des missiles », et « les marchandises de luxe ». Le texte prévoit également « l’inspection internationale de toute cargaison à destination ou en provenance de Corée du Nord ». Le projet de résolution comporte en annexes des propositions déposées par le Japon qui sont plus fermes. Le Japon propose d’interdire totalement aux navires nord-coréens l’accès aux ports des autres pays et aux avions nord-coréens l’accès à leurs aéroports. Tokyo propose également un embargo sur tous les biens en provenance de Corée du Nord et l’imposition d’une interdiction de voyager aux hauts dignitaires nord-coréens. À Pyongyang, un responsable nord-coréen a averti que le régime communiste pourrait tirer un missile à tête nucléaire si les États-Unis refusaient de faire des concessions. « Nous espérons un règlement de la situation avant que nous lancions un missile à tête nucléaire. Tout dépend de la réaction des États-Unis », a déclaré ce responsable non identifié, cité par l’agence de presse sud-coréenne Yonhap depuis Pékin. Face à cette menace, 650 000 soldats ont été placés en état d’alerte en Corée du Sud.
Les cinq « Grands » du Conseil de sécurité de l’ONU et le Japon tentaient toujours hier de s’entendre sur les termes d’une résolution prévoyant des sanctions pour punir la Corée du Nord qui a revendiqué avoir effectué un essai nucléaire la veille.
Les ambassadeurs de ces six pays se sont réunis dans la matinée et devaient se revoir dans l’après-midi à New York...