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Actualités - CHRONOLOGIE

INITIATIVE - « Namleh at3a », une idée qui fait son chemin Béatrice Harb et Nina Najjar, pas de répit pour les fourmis

Née au lendemain de la guerre, «Namlé at3a» est l’addition d’efforts soutenus de deux jeunes filles. Désireuses d’agir en cette période de crise grave qu’a traversée le pays, Béatrice Harb et Nina Najjar ont créé cette association qui fait aujourd’hui boule de neige. Alors que certains subissaient la guerre et d’autres s’essayaient à des travaux de bénévolat, Béatrice Harb et Nina Najjar ont tenu à prendre action au cours des événements vécus récemment par le Liban et à s’exprimer à leur manière. C’est donc caméra au poing, moyen qu’elles connaissent bien, puisqu’elles ont toutes deux fait des études d’audiovisuel, qu’elles vont regrouper un nombre d’adhérents à leur projet. «Namlé at3a» évoque la fourmi travailleuse, les demeures reconstruites, mais également le boycottage de la guerre et de la violence (du verbe en arabe kata’a). «Nous avons joint nos efforts le 10 août pour créer cette association qu’on a surnommée “Namléh at3a” et lancer un projet baptisé “Shoot the War”, disent-elles. Un appel à tous les jeunes souhaitant accomplir leur première œuvre cinématographique et qui a été largement suivi par tous ceux qui voulaient s’impliquer dans la guerre d’une façon artistique.» «C’est avec les moyens de bord (affiches et brochures que nous avons nous-mêmes conçues et placardées dans toute la ville) que nous avons pu mettre sur pied ce projet. Nous invitions ces jeunes novices à nous rejoindre à la rue Bliss et nous mettions à leur disposition le matériel voulu (deux caméras empruntées à Jihad Zehri). Il leur était demandé de nous livrer un film allant de trente secondes à dix minutes, narrant un vécu de guerre.» Une opération réussie Aucune condition n’était requise. Il fallait cependant ne pas filmer des immeubles en ruine ou détruits par la guerre. Les jeunes étaient libres d’utiliser, à leur choix, la technique ou le support voulus. Avec de la musique, de la peinture ou des films animés, les artistes en herbe plus un certain nombre de professionnels, comme le peintre Jean-Pierre Nahas, se sont amusés à traduire artistiquement leurs émotions de l’instant. Quel était l’étonnement de Harb et de Najjar lorsqu’elles se sont retrouvées quelques semaines plus tard avec plus d’une vingtaine de films. «Aucune sélection n’a été opérée. Bien au contraire, nous avons tout pris en vrac et la projection a eu lieu, fin septembre, au théâtre al-Madina», confient-elles. L’affluence, le soir de la projection, a conforté les deux jeunes artistes dans leur jugement et les a encouragées à poursuivre leurs efforts. Des projets, elles en ont plein la tête, et leurs yeux brillent à l’idée de savoir que bientôt leur association sera officialisée. Mais cela ne s’arrête pas là. Le 24 octobre à l’Espace SD, dans le cadre du festival Nafas Beyrouth (qui débute le 12 du mois), et deux jours plus tard à la médiathèque German Dialogue Centre (Tripoli) sont deux dates à retenir. Béatrice Harb et Nina Najjar y projetteront les œuvres cinématographiques qui auront, cette fois-ci, été sélectionnées auparavant. En attendant d’autres objectifs qu’elles se sont déjà fixées. Colette KHALAF
Née au lendemain de la guerre, «Namlé at3a» est l’addition d’efforts soutenus de deux jeunes filles. Désireuses d’agir en cette période de crise grave qu’a traversée le pays, Béatrice Harb et Nina Najjar ont créé cette association qui fait aujourd’hui boule de neige.
Alors que certains subissaient la guerre et d’autres s’essayaient à des travaux de...