Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

INDUSTRIE La flambée des matières premières de plus en plus dure à supporter pour l’automobile

Pétrole bien sûr, mais aussi acier, zinc ou aluminium : l’envolée généralisée des prix des matières premières déstabilise de plus en plus l’industrie automobile, en réduisant la rentabilité des sociétés et en aggravant les tensions entre constructeurs et équipementiers. Déclenchée dès 2004 par l’appétit exponentiel de la Chine pour soutenir sa croissance, la hausse des matières premières a fait bondir les coûts d’achat d’une industrie très gourmande en acier (10 à 15 % du marché mondial), en caoutchouc, voire en métaux précieux, utilisés dans les systèmes d’échappement. « L’industrie automobile va devoir vivre avec des prix élevés de l’énergie et des matières premières », prévenait en début d’année le PDG de Renault et de Nissan Carlos Ghosn, estimant que le pire n’était pas passé. Conséquence : des surcoûts annuels de plusieurs centaines de millions d’euros, qui devraient encore gonfler cette année et peser sur les comptes des sociétés. Du coup, plusieurs constructeurs comme PSA, Peugeot, Citroën, ou équipementiers comme Michelin ont revu en baisse leurs prévisions de rentabilité pour 2006, en partie à cause des matières premières. Tous cherchent à trouver de nouvelles sources d’économies et à répercuter ces dépenses supplémentaires dans les prix de leurs produits. Mais les équipementiers peinent à imposer des hausses de tarifs à des constructeurs qui réclament au contraire 3 à 4 % de baisse de prix en moyenne chaque année à leurs fournisseurs. « Jusqu’alors, les constructeurs ne voulaient pas en entendre parler, mais ils ne vont pas pouvoir continuer indéfiniment, sous peine de précipiter la disparition de certains fournisseurs comme aux États-Unis. Il faudrait quitter un mode de relation conflictuel entre constructeurs et équipementiers pour collaborer davantage », estime Rémi Cornubert, expert automobile chez Mercer Management Consulting. Le patron de l’équipementier automobile français Valeo, Thierry Morin, a répété à plusieurs reprises qu’il n’allait « pas se satisfaire d’avoir répercuté un tiers des augmentations de prix à ses clients ». « Nous travaillons à en répercuter toujours plus, mais nous marchons sur un tapis roulant puisque les matières premières augmentent constamment. » « Il va bien falloir à un moment que le marché répercute la hausse des prix des matières premières : il est assez illégitime que les véhicules ne soient pas vendus à leur juste coût », conclut-il. Confrontés à une vive concurrence qui se traduit par une guerre des prix entre marques automobiles, les constructeurs rechignent pour l’instant à vendre leurs voitures plus cher. La dépense accrue liée à la flambée des prix des matières premières est « difficile à répercuter sur les prix de vente, eu égard au renchérissement des carburants, qui pèse déjà lourdement dans le budget transport des ménages », remarque cependant le président du Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA) Manuel Gomez. Dans tous les cas, comme aucune matière première n’est à l’abri d’une hausse importante des prix et qu’elles n’ont pas toutes les mêmes propriétés mécaniques, « la solution ne réside pas dans une substitution d’une matière première par une autre. En revanche, il y a sans doute des progrès à faire sur une meilleure utilisation des matériaux », note M. Cornubert.
Pétrole bien sûr, mais aussi acier, zinc ou aluminium : l’envolée généralisée des prix des matières premières déstabilise de plus en plus l’industrie automobile, en réduisant la rentabilité des sociétés et en aggravant les tensions entre constructeurs et équipementiers.
Déclenchée dès 2004 par l’appétit exponentiel de la Chine pour soutenir sa croissance, la...