Des voix réclament la tête de Dan Haloutz, le gouvernement débat de l’étendue des pouvoirs de la commission d’enquête Démission fracassante en Israël : un général paye le prix des échecs de la guerre du Liban

Un mois après la fin des hostilités entre le Hezbollah et Israël, un haut responsable militaire israélien, le général Oudi Adam, a démissionné, payant ainsi le prix des ratés de la guerre au Liban. C’est le premier haut responsable israélien à quitter ses fonctions malgré la pluie de critiques qui s’est abattue sur le gouvernement et l’état-major. Les autres dirigeants politiques et militaires se sont bornés à se rejeter les responsabilités des erreurs les uns sur les autres, provoquant une crise de confiance de l’opinion publique. C’est ainsi que plus de vingt mille manifestants ont réclamé samedi, à Tel-Aviv, la constitution d’une « commission d’enquête d’État indépendante ». Pour tenter de dissiper ce profond malaise, plusieurs commissions d’enquête ont été créées ou sont sur le point de l’être, alors que des responsables politiques demandent ouvertement la tête du général Dan Haloutz. Le ministre des Infrastructures (Travailliste), Binyamin Ben Eliezer, a estimé à la radio publique que le général Haloutz « devait suivre l’exemple du général Adam, car il a lui-même admis que l’armée n’était pas prête pour cette guerre ». Ami Ayalon, un député travailliste et ancien chef du Shin Beth, le service de sécurité intérieure, a pour sa part déclaré que le ministre de la Défense Amir Peretz et chef du Parti travailliste « doit changer de fonctions au sein du gouvernement ». Le général Adam, commandant de la région nord, directement impliqué dans les combats, entretenait des relations très tendues avec le patron de l’armée. Le 9 août, en pleine guerre, il avait été mis sur la touche par le général Haloutz qui avait nommé le chef d’état-major adjoint, le général Moshé Kaplinsky, pour le « seconder ». Cette mesure avait été interprétée comme un désaveu à la suite de l’échec de l’armée à « casser » la milice chiite du Hezbollah. Le général Adam s’était vu reprocher une conduite trop prudente des opérations au Liban-Sud, de crainte de subir des pertes trop sévères. Les commentateurs avaient estimé que le chef d’état-major avait trouvé ainsi un « bouc émissaire » censé le dédouaner de ses propres responsabilités. Citant des proches, le quotidien Maariv a indiqué que le général Adam espère que son exemple serait suivi par d’autres officiers supérieurs. Le gouvernement israélien doit décider dans les prochains jours des pouvoirs qui seront accordés à une commission d’enquête sur les ratés de la guerre au Liban.