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Actualités

Les lecteurs ont voix au chapitre

Arrêtez l’hémorragie ! Au nom de toutes les mères du Liban, je voudrai crier fort mon indignation et mon désespoir ! Notre économie est déjà moribonde et notre pays quasiment en faillite, nos dissensions sont profondément inquiétantes, notre situation est gravissime : ce sont là autant d’évidences et il serait inutile de s’y attarder. Mais la plus déchirante des évidences est représentée par cet exil de notre jeunesse et de nos cerveaux. Mon fils me disait tout à l’heure : « Maman, je n’ai plus un seul copain au Liban. » Est-ce que nos politiciens et nos gouvernants se rendent-ils compte de la gravité de cet exode ? Nous allons de guerre en guerre, de crise en crise, et ce n’est pas demain la veille que ça s’arrêtera. Bougez donc ! Et faites vite ! Car sans solution radicale et durable, qui pourrait peut-être, et je dis bien peut-être, redonner confiance et espoir aux jeunes de ce pays, le Liban se retrouvera bientôt déserté par tout ce potentiel si vital pour lui. Grace F. D’un blocus à l’autre Israël a imposé un blocus économique à toute une nation pour des faits dont la population est innocente. Ce blocus ne pouvait qu’être illégitime, inhumain, contraignant et terrorisant. Il était temps qu’il cesse et des dommages et intérêts s’imposent. Mais qu’en est-il du blocus imposé par le Hezbollah à toute la nation libanaise depuis 2000 ? Le Hezbollah est coupable de l’usurpation à son profit de la décision de guerre ou de paix, de l’état de guerre permanent imposé au pays, de la mise sous tutelle de toute une communauté, de la fuite des investisseurs et des cerveaux, d’une croissance économique et culturelle bien en deçà de son potentiel. Outre ces faits, depuis l’été 2006 sont venues s’ajouter la destruction d’une partie de l’infrastructure, de villages et de villes entières, d’écoles, et l’annihilation de tout le capital confiance que le pays avait réussi à accumuler à grand-peine depuis la fin de la guerre commencée en 1975. À quand la levée du blocus imposé par le Hezbollah à toute la nation ? Pierre NAAYEM Animation sociale À l’approche de la rentrée scolaire, on ne peut que féliciter certains de nos établissements qui, d’année en année, donnent à l’enseignement technique après le brevet une place primordiale pour aider l’élève à s’adapter aux besoins du marché et à l’évolution rapide des nouvelles technologies. Une de ces formations modernes qui sera prête dès le mois d’octobre et dont le pays a surtout besoin en ce moment est l’animation sociale. Le travailleur social a pour but de favoriser l’interaction au sein des groupes, du public ou des communautés afin d’améliorer la qualité de vie et le mieux-être. En milieu urbain ou rural, l’élève travaille pour la protection de l’environnement, la valorisation du patrimoine et surtout la formation à la citoyenneté et à la démocratie, au développement de la vie associative et au dialogue des cultures. À l’université, il pourra parfaire son exercice professionnel et acquérir les qualifications requises. Alors, aux parents hésitant toujours à aider leurs enfants à forger leur avenir, le temps est venu d’y penser. Le pays connaît un nombre inquiétant de chômeurs à cause du choix classique des carrières privilégiées, imposées d’avance par notre société. Antoine SABBAGHA Pour une neutralité « provisoire » Notre pays a payé un prix exorbitant, de son sang, de son économie et de son infrastructure, pour le compte de tous les pays arabes dans leurs guerres avec Israël. C’est pourquoi il est vital de rechercher une formule politique définitive, pour le Liban, qui le dégagerait de ce piège mortel. Il serait judicieux de déclarer la neutralité du Liban « provisoirement ». Et simultanément, le gouvernement libanais demanderait officiellement la réunion de tous les pays arabes, y compris ceux qui ont signé un traité de paix avec Israël, pour l’adoption d’une stratégie de défense commune. Si cette stratégie de défense commune venait à être adoptée à l’unanimité, le Liban s’y joindrait par la suite, en renonçant alors à son statut de neutralité provisoire. Émile R. AZAR À nos chers hommes politiques Nous n’avons rien contre vous, chers hommes politiques libanais, mais nous vous demandons une seule chose : donnez-nous du nouveau ! Nous en avons assez de ces commémorations à n’en plus finir de vos anciennes victoires. Pourquoi faut-il tout le temps nous rappeler ce que vous avez fait il y a trente ans ? Que faites-vous aujourd’hui ? Pourquoi faut-il entretenir ce culte des morts, se remémorer sans cesse tel et tel et imposer leurs images à notre génération ? Nous voulons de nouvelles victoires, nous voulons de nouveaux hommes qui puissent répondre à nos aspirations et résoudre nos problèmes. Car vos vieilles idoles ne peuvent plus rien pour nous et, souvent, vos discours sont aussi vieux que leurs images collées dans les rues. Alors, de grâce, si vous voulez conquérir la jeunesse libanaise, commencez par la comprendre, commencez par vous débarrasser de cette mentalité héritée de la guerre civile. Nos jeunes sont certes nés pendant ou après cette guerre, mais contrairement à ce que vous pensez, ils ne veulent plus de la guerre civile ; ils ne demandent qu’à vivre ensemble aujourd’hui loin des conflits anciens. Oui, contrairement à ce que vous croyez, nous avons envie de vivre ensemble. Et cela n’est pas impossible comme certains le prétendent. Déjà, beaucoup de nos jeunes s’y sont mis, avec succès. Si vous ne le croyez pas, vous n’avez qu’à le vérifier de vos propres yeux. La jeunesse qui pensait avoir trouvé une bouffée d’oxygène avec le mouvement du 14 Mars se retrouve aujourd’hui ligotée et retombe dans vos anciennes guerres. Ne nous ôtez pas cet espoir, ne minez pas notre éveil à la vie. Nous avons cru pour un moment qu’il était possible de « transformer le monde » et de « changer la vie » (à la manière de Rimbaud). Nous avons cru pour une fois que nous possédions la force du changement et que nous pouvions exprimer nos désirs. Pour la première fois depuis des années, la jeunesse libanaise avait enfin son mot à dire et elle avait pris son destin en main. Nous avons cru que nous étions capables de bousculer la vie politique libanaise et de changer quelque chose. Hélas, nous nous retrouvons aujourd’hui aussi impuissants que nous l’étions il y a quelques années. En un mot, vous avez étouffé nos voix pour nous ramener à une situation de stagnation… Zeina ANTONIOS Mission espagnole de paix L’infanterie de marine espagnole vient de partir vers le Liban. Avec elle, c’est tout l’espoir du peuple espagnol de voir rétabli le Liban comme un pays frère et riverain de la Méditerranée. C’est une mission de paix, une mission pour la sécurité et pour la reconstruction. Nous souhaitons que nos soldats soient bien accueillis au Liban. Là, ils se retrouveront loin de leurs familles, mais ils porteront sur leurs épaules, et avec orgueil, un message de paix et de fraternité avec le peuple libanais. Nous espérons qu’avec notre présence au Liban, nos troupes pourront développer des relations d’amitié avec le Liban et instaurer des relations plus profondes pour une coopération future sur le plan culturel et éducatif. José Cristóbal Pérez HERNANDEZ Malaga – Espagne Je m’en vais Je suis né à Beyrouth et j’ai déjà 29 ans. Je suis toujours au Liban, contrairement à la majorité des personnes de mon âge qui ont quitté le pays depuis au moins 6 ans. Mes amis me disaient toujours de faire mes bagages et de m’exiler pour bâtir ailleurs mon avenir. Pourtant, et malgré le fait que tous mes amis ont quitté, je suis resté pour faire face à un avenir qui n’a jamais été aussi morne et sombre que maintenant. Servir mon pays, quoique jamais mon pays ne m’ait rendu aucun service, je l’ai fait. Faire le service militaire, je l’ai fait. Trouver du travail, j’en ai trouvé. Être optimiste, je l’ai toujours été, jusqu’au jour où j’ai vu mon avenir dans ce pays scellé par une multitude de facteurs qui ne sont même pas libanais. Après un surplace qui dure depuis cinq ans, un surplace qui ne me permettra peut-être pas de fonder une famille et d’évoluer, j’ai pris la décision de m’en aller à la première occasion et de ne revenir que quand messieurs les Libanais auront fait en sorte que leur pays soit libanais, un point c’est tout. Bachir NACOUZI
Arrêtez l’hémorragie !

Au nom de toutes les mères du Liban, je voudrai crier fort mon indignation et mon désespoir !
Notre économie est déjà moribonde et notre pays quasiment en faillite, nos dissensions sont profondément inquiétantes, notre situation est gravissime : ce sont là autant d’évidences et il serait inutile de s’y attarder.
Mais la plus déchirante des...