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Actualités - ANALYSE

Éclairage La bande de Gaza dans l’impasse un an après le retrait israélien

Le 12 septembre 2005, Israël se retirait de la bande de Gaza après 38 ans d’occupation, donnant l’espoir aux Palestiniens d’un avenir meilleur. Un an après, le territoire est plongé dans une de ses plus graves crises politique et économique, sans perspective d’amélioration. À Jérusalem comme à Gaza, le retrait avait été présenté comme une victoire. Côté israélien, on célébrait le triomphe de l’unilatéralisme et de la séparation des Palestiniens prônés par l’ancien Premier ministre Ariel Sharon, grand architecte du retrait. Côté palestinien, on fêtait à grands refrains de nationalisme « la victoire de la résistance » et les « terres libérées de l’occupation », en espérant la fin des violences et un nouveau départ. Les deux belligérants ont toutefois vite déchanté. Douze mois après, les soldats israéliens sont de retour dans la bande de Gaza, bouclée et privée de la majeure partie des fonds internationaux après la victoire aux législatives de janvier du Hamas, qualifié par les pays donateurs de « mouvement terroriste ». L’asphyxie est totale : l’économie est au point mort, les projets de reconstruction sur les anciennes colonies inexistants, les conditions de vie – décrites comme « misérables et dangereuses » par l’ONU – se sont effondrées à des niveaux inquiétants et les services publics sont en déliquescence. Selon l’agence des Nations unies pour le secours aux réfugiés de Palestine (Unrwa), 100 000 personnes sont venues s’ajouter aux listes des bénéficiaires de l’aide alimentaire dans la bande de Gaza, soit une hausse de 15 %. « Les Israéliens sont sortis de la bande de Gaza par la porte, mais y sont revenus par la fenêtre. Gaza est toujours un territoire occupé et Israël gère tous les détails de notre vie », déclare Raji Sourani, directeur du centre palestinien des droits de l’homme, basé à Gaza-ville. Pour les Palestiniens, l’espoir d’avoir enfin un État s’est envolé alors que l’opinion publique israélienne a été témoin de la poursuite des tirs de roquettes artisanales depuis Gaza. « Nous espérions avant le retrait que Gaza devienne un bel endroit, avec des investissements, une liberté de mouvement, du commerce. Mais c’est devenu une grande prison », indique le porte-parole du gouvernement issu du Hamas, Ghazi Hamad. Aujourd’hui, « il existe une crise. L’économie est au niveau zéro. La situation sécuritaire est très difficile, Israël poursuit ses meurtres, ses démolitions et ses opérations », ajoute-t-il, soulignant que la « faiblesse des services de sécurité palestiniens » avait favorisé le « chaos sécuritaire » interne. Sur le plan politique, l’impasse est flagrante. Le parti Fateh, dont une frange refuse d’avoir perdu le pouvoir, et le Hamas se livrent une guerre intestine qui a dégénéré en mai en affrontements armés meurtriers. Le Hamas refuse toujours de reconnaître le droit à l’existence d’Israël et d’abandonner la violence, conditions posées par les donateurs pour la reprise des aides. Le porte-parole du gouvernement reconnaît toutefois que les Palestiniens ont commis « de nombreuses erreurs » en un an, indiquant qu’ils n’avaient notamment pas réussi à juguler le chaos sécuritaire et unifier leurs rangs. « La résistance n’est pas organisée, chacun a une vision différente. Elle devrait au contraire être intégrée avec la direction politique », dit M. Hamad. Mehdi LEBOUACHERA (AFP)

Le 12 septembre 2005, Israël se retirait de la bande de Gaza après 38 ans d’occupation, donnant l’espoir aux Palestiniens d’un avenir meilleur. Un an après, le territoire est plongé dans une de ses plus graves crises politique et économique, sans perspective d’amélioration.

À Jérusalem comme à Gaza, le retrait avait été présenté comme une victoire. Côté...