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Actualités - OPINION

Honneur à l’Italie

Après le cataclysme qui a tout ravagé, l’heure des bilans a sonné. Victoire, défaite? Il ne s’agit pas de trancher. Le diagnostic à cet égard est une évidence : on nous a suffisamment seriné que la victoire est éclatante alors que le Premier ministre en personne a déclaré le Liban «pays sinistré». En Orient, on n’est pas à une duperie près. Le bilan à considérer consiste à faire le tri entre ceux qui sont véritablement nos amis et ceux qui sont nos ennemis. Israël a maintes raisons, on le sait, de voir le Liban anéanti. La Syrie, dont les convoitises remontent à des dizaines d’années, a mis le pays à feu et à sang pour exercer, trente ans durant, la plus exécrable des tutelles, dont le dernier épisode a été l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri. L’Iran a trouvé au Liban la terre de prédilection pour mener son combat contre l’Occident. Les États-Unis qui, les derniers temps, ne rataient pas une occasion pour parler du sauvetage du Liban, ont été, ne l’oublions pas, ceux qui avaient laissé les coudées franches à la Syrie. L’Amérique, qui se targue d’être le premier défenseur des libertés, n’agit qu’en fonction de ses propres intérêts stratégiques, fussent au détriment des droits des peuples. Jamais le Libanais n’oubliera. De toutes les nations, la France s’est démarquée par son appui constant au Liban, à son indépendance et sa souveraineté; et dresser une liste des actions menées par elle serait superflu devant l’évidence du soutien, tant sur le plan politique, qu’économique et culturel. Ce n’est point étonnant de la part du pays des droits de l’homme, celui qui entretient des relations séculaires avec le Liban. Mais émerge aussi un autre pays qui s’est toujours tenu prêt à aider, dans la plus décente des discrétions. Il s’agit de l’Italie. La contribution italienne – qui sera la plus importante – à la Finul et son intervention comme médiateur pour l’échange de prisonniers et otages ne sont pas les premières initiatives. Tout au long de la guerre libanaise, soit depuis 1975, l’Italie a assuré une présence diplomatique discontinue et n’a cessé de fournir des aides à la population sinistrée, sans compter la prise en charge, en Italie, de blessés de guerre. Au sein de la première Finul, le contingent italien a été le premier arrivé; il demeure le noyau de cette force. Quand il a fallu, après l’invasion de 1982, constituer une force multinationale, l’Italie a tout de suite répondu présente. Depuis 1983, des accords de coopération sont signés entre les deux pays pour la réalisation de projets avec financement favorable, sans compter de multiples donations. Après l’accord de Taëf, l’Italie a été le premier pays à signer un accord pour la reconstruction du pays. A suivi l’envoi de navires militaires en signe d’amitié et pour un processus de paix consolidé. Parmi ces navires, le prestigieux navire école à voile Amerigo Vespucci et la goélette à voile Palinuro. La réhabilitation des centrales électriques et la réalisation de divers projets dans les domaines des ressources hydrauliques, de l’agriculture et de la santé publique figurent au nombre des réalisations de première importance dues à l’Italie. Le 1er août 2004, à la fête de l’armée libanaise, on s’en souvient, les forces armées italiennes ont voulu faire à l’armée libanaise un geste d’amitié, avec la formidable évolution de la patrouille acrobatique «Frecce Tricolori», pendant que l’ Amerigo Vespucci mouillait dans le port de Beyrouth. Après les derniers événements, l’Italie s’est démenée, de la manière la plus désintéressée qui soit, pour aider à la recherche d’une issue. Le Liban meurtri, piégé, poignardé de tous côtés, peut continuer à espérer, à s’enorgueillir de compter sur des amitiés comme celle que lui offre l’Italie. Joe KHOURY-HÉLOU
Après le cataclysme qui a tout ravagé, l’heure des bilans a sonné. Victoire, défaite? Il ne s’agit pas de trancher. Le diagnostic à cet égard est une évidence : on nous a suffisamment seriné que la victoire est éclatante alors que le Premier ministre en personne a déclaré le Liban «pays sinistré». En Orient, on n’est pas à une duperie près.
Le bilan à...