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Actualités

Aidons-nous les uns les autres

Ce qu’Israël a fait au Liban est monstrueux. Les civils ont payé très cher de leurs biens, de leur chair et de leur vie. Les petits corps si tendres des enfants ont été violemment blessés, déchiquetés et massacrés. Il faut empêcher par tous les moyens qu’une nouvelle vague de violence ne recommence, pas seulement au Liban ou en Palestine, mais partout où d’innocents civils paient le prix de conflits internationaux. Nous ne devons pas oublier cette guerre, mais nous devons, pour le Liban, pour ses enfants, pour ses femmes et hommes, réapprendre à vivre. Le lendemain de la trêve, le mardi 15 août, nous sommes allés en famille au centre-ville de Beyrouth. Il était triste, désert, presque méconnaissable. Une exposition de photos prises durant la guerre se tenait autour de l’horloge centrale: de grandes images de nos enfants violés par l’arrogance israélienne, blessés par sa haine ou massacrés par sa machine infernale y étaient exposées à la face du monde, pour qu’il ne détourne pas ses yeux du Liban meurtri. Bien sûr que l’effet fût fort. Mais il fallait que nos cris triomphent de la surdité des autres, de ceux qui ne veulent pas voir, de ceux qui ne veulent pas admettre les crimes contre l’humanité qu’Israël a froidement exécutés. J’ai caché les yeux de mes propres enfants et nous sommes rentrés vite de ce centre-ville lugubre et fermé. Hier, un peu plus d’une semaine plus tard, nous avions décidé de participer par nos modestes moyens à redonner vie au centre de notre ville. Avec un couple d’amis, nous avons dîné dans un de ses restaurants. Les images témoins de cette sale guerre étaient toujours là, macabre symbole de ce centre-ville agonisant. Cette fois-ci, ce ne sont pas nos cris cherchant à réveiller la torpeur du monde que j’ai entendus; c’est un autre message que j’ai perçu, un message qui m’était adressé, à moi simple citoyenne. Ton pays est en guerre, ses enfants sont lâchement tués. Tu dois avoir honte de sortir. Rentre chez toi. Ne dépense pas ton argent pour des futilités. Ta piètre et pathétique tentative de ressusciter l’économie de ton pays est vouée à l’échec. Je n’ai pas aimé ce message. Il nuit à mon pays. Avec mon impulsivité, trait typique de mon caractère, j’en ai touché deux mots au serveur du restaurant. J’ai eu droit à une double réaction. La première de mon mari: un clin d’œil significatif et un petit coup de pied sous la table. La deuxième du serveur, d’un ton laconique et froid, il m’a répondu: «Il faut que le monde voie.» Qui n’a pas encore vu ? Je propose qu’au moins on réarrange différemment ces images, avec plus de déférence, dans un autre endroit qui pourrait être au centre-ville ou non loin. Non pas pour oublier ces enfants ni ces crimes ignobles et injustifiables, mais pour permettre à cet endroit de ressusciter. Pour ceux qui pourraient penser à tort que je ne suis pas solidaire de mes compatriotes, je jure le contraire. Je suggère d’allouer une part (aussi minime soit-elle) des éventuels bénéfices (peu probables dans les circonstances!) des restaurants et boutiques de ce secteur de la ville pour venir en aide aux enfants blessés pour que ces derniers retrouvent si possible leurs sourires. C’est beaucoup plus bénéfique pour tout mon peuple que de faire pleurer en vain d’autres enfants devant ces images de la guerre. Par amour des enfants et du Liban. Roula DOUGLAS
Ce qu’Israël a fait au Liban est monstrueux.
Les civils ont payé très cher de leurs biens, de leur chair et de leur vie. Les petits corps si tendres des enfants ont été violemment blessés, déchiquetés et massacrés. Il faut empêcher par tous les moyens qu’une nouvelle vague de violence ne recommence, pas seulement au Liban ou en Palestine, mais partout où d’innocents...