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Harcèlement sexuel : le président Katzav mis sur le gril par la police

Le président israélien Moshe Katzav, censé être une autorité morale et un symbole de l’unité nationale, s’est vu contraint de s’expliquer hier devant la police dans le cadre d’une affaire de harcèlement sexuel qui pourrait le pousser à la démission. « Une équipe spéciale de quatre enquêteurs de la police a interrogé durant cinq heures M. Katzav dans sa résidence officielle à Jérusalem, a indiqué la police. L’interrogatoire se poursuivra demain matin (jeudi) », a déclaré Mickey Rozenfeld, son porte-parole. L’un des avocats du président, Me Zion Amir, a rejeté en bloc les soupçons pesant sur son client. « Le président Katzav n’a commis aucun délit. Il n’a jamais harcelé personne sexuellement », a affirmé l’avocat à l’issue de l’interrogatoire. Les enquêteurs avaient déjà perquisitionné mardi dans les bureaux de M. Katzav, où ils ont saisi son ordinateur personnel ainsi que d’autres documents. Le président est soupçonné d’avoir abusé de son autorité et contraint deux des employées de la présidence à entretenir avec lui des relations sexuelles, les menaçant de les licencier si elles repoussaient ses avances. Les policiers vont également se pencher sur des soupçons concernant la façon dont le président a géré les dossiers de demandes de grâce de détenus qui lui sont soumis. Selon les médias, il aurait favorisé certains prisonniers. Le quotidien Maariv affirme même qu’un des plus célèbres chefs de la pègre, Zeev Rosenstein, aurait été averti par des membres du bureau de M. Katzav de l’imminence de son arrestation. Zeev Rosenstein a ensuite été extradé vers les États-Unis pour une affaire de trafic de drogues. Sur la base des résultats de l’enquête, le conseiller juridique du gouvernement, Menahem Mazouz, qui fait office de procureur général, devra décider de l’éventuelle inculpation du président, qui ne bénéficie d’aucune immunité liée à sa fonction. Le scandale, qui fait la une de la presse, a pris une telle ampleur que la plupart des commentateurs estiment que Moshé Katzav n’aura pas d’autre choix que de démissionner. D’ores et déjà les noms de successeurs potentiels circulent. Parmi eux figure notamment Shimon Peres, le numéro deux du gouvernement que Moshe Katzav avait coiffé sur le poteau lors d’un vote au Parlement en l’an 2000. L’affaire tombe au plus mal pour la classe politique. Le gouvernement est la cible d’une vague déferlante de critiques de l’opinion publique qui lui reproche une longue série d’erreurs et de négligences. Et, circonstances aggravantes, plusieurs autres responsables ont actuellement maille à partir avec la justice. Le ministre de la Justice, Haïm Ramon, accusé d’avoir embrassé une jeune militaire contre son gré a notamment été contraint de démissionner dimanche. Hier, il a été formellement inculpé mercredi par le tribunal de district de Tel-Aviv mais la date d’ouverture de son procès n’a pas été fixée, a-t-on indiqué de source judiciaire. Le ministre israélien de l’Habitat, Meir Sheetrit, membre du parti Kadima du Premier ministre, Ehud Olmert, a été nommé ministre de la Justice par intérim.

Le président israélien Moshe Katzav, censé être une autorité morale et un symbole de l’unité nationale, s’est vu contraint de s’expliquer hier devant la police dans le cadre d’une affaire de harcèlement sexuel qui pourrait le pousser à la démission.
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