Halte au terrorisme !

Si l’on croit encore, comme je le crois, que la raison souligne la transcendance de l’homme par rapport au reste de la création, qu’elle est une force directrice qui règle sa conduite… Si l’on pense que la raison est la boussole à quoi l’on se fie pour orienter sa vie… Si l’on admet que vivre rationnellement, c’est vivre moralement et que tout ce qui n’est pas rationnel serait une perversion, une déchéance de la nature humaine… Alors le temps est venu pour nous de tout remettre en question, de nous préparer à une révision radicale des valeurs qui, de tout temps, ennoblissent l’homme et font son apanage ; car dans ce monde où le terrorisme ne démord pas de son erreur mais s’y entête, où l’homme est un loup pour l’homme, où la corruption est un chancre qui ruine toute la société, le barbarisme et la puissance tentaculaire conduisent le carnaval social. Quel grand malheur! La guerre écrase sous les roues de son char des milliers d’innocents ; ce vent mortel armé de sa faux emporte chaque jour des millions pour naviguer vers l’inconnu. Les valeurs humaines s’effondrent, l’exercice de la liberté disparaît ; ce ne sont que les trognes de la haine qui règnent partout, des hécatombes horrifiantes contre lesquelles le bon sens s’insurge, des calamités proliférées par les hommes de guerre. Bref, ce n’est plus de vie mais de destin qu’il faudrait parler. Il est évident que le monde terroriste est resté sous la loi de la bête et ne s’est pas élevé au mode d’agir spécifiquement humain. La violence s’est emparée des âmes telle la flamme s’empare des feuilles sèches et s’est répandue comme une épidémie. Malheureusement les attentats projettent de pulvériser une population entière. C’est l’heure de procéder à un examen de conscience, de déchirer le masque lugubre de la guerre, de briser le carcan de cette peste noire, cette grande fédération de douleurs, de peines et de misères. Halte aux massacres sanglants ! Halte aux menées exécrables des belligérants ! Appartient-il aux hommes de s’entre-déchirer, de mettre des régions à feu et à sang ? Les victimes innocentes écrasées sous l’étau oppressant de la guerre et les dégâts matériels ne constituent-ils pas une rançon exorbitante ? C’est le moment de condamner la guerre, d’extirper le réseau terroriste, de tarir l’écoulement de sang, de proclamer que le plus grand héros n’est pas celui qui lutte pour la victoire mais pour la paix, temps de mettre en application le premier article de la déclaration universelle des droits de l’homme soulignant que tous les êtres humains sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. Je termine en disant que notre devoir actuel consiste à recréer un monde où les mots civilisation, liberté, amour et amitié prennent leur vrai sens : un humanisme qui place l’homme au-dessus de toutes les valeurs. Éliane ABBOUD