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Actualités - OPINIONS

L’agression israélienne et ses retombées

Ce n’est qu’un au revoir Tout a commencé quelques jours après le début de la guerre, quand une amie a quitté avec ses deux enfants de 2 ans et 9 mois qui ont reçu leur baptême du feu. En vrais Libanais, ils venaient de vivre leur première guerre. Puis c’était au tour d’une autre amie, accompagnée de sa fille, qui en quittant avec les Anglais, s’est attiré une réplique – so british – d’un militaire : « Madame, this is not a vacation, it’s an evacuation ! » Ensuite il y eut cette amie rentrée au Liban dans les années 90 armée de bonne volonté pour monter son entreprise. Suite à cette guerre, elle a décidé de fermer boutique pour rentrer aux USA où, disent-ils, « il fait bon vivre ». Et ce fut le tour de nos amis européens. Ils sont partis les uns après les autres, au fil du ballet des bus et navires de guerre flanqués de leurs drapeaux flambant neufs, murmurant la gorge nouée : « On revient, c’est promis. » Enfin cet ami architecte, ayant tout perdu au travail, qui attend un signe de l’eldorado des pays du Golfe pour partir avec femme et enfant. À vous tous, Tania, Sacha et Maya, Sally et Gabriella, Nada, Harris, Didier et Pierre Alain, Makram, Zeina et Nicolas : ce n’est qu’un au revoir. En attendant, je lève mon verre à notre pays, à vous, à nos retrouvailles. Shérif AOUN Lettre au Premier ministre canadien Deux bateaux se trouvent présentement à 15 milles nautiques à l’ouest de la ville de Beyrouth au Liban. Ces bateaux contiennent l’un, de l’essence, l’autre, du mazout (diesel bon marché). M. Harper (le Premier ministre canadien – NDLR), vous avez compris qu’Israël avait raison de détruire le Liban pour le kidnapping de deux de ses soldats et des quelque 43 morts civils (en plus des dommages matériels à près de 60 maisons du nord d’Israël). Les Libanais vous en savent gré et sauront se rappeler de vos paroles. M. Harper, je vous parle au nom d’une centaine de milliers de personnes vivant autour de moi, dans la région du Kesrouan. Pourriez-vous téléphoner aux membres du gouvernement israélien ainsi qu’à votre cher voisin, M. George W. Bush, pour autoriser ces deux navires à décharger leur cargaison ? Voyez-vous, M. Harper, l’un de ces navires contient le mazout nécessaire au ravitaillement des centrales électriques qui alimentent les hôpitaux du Liban pour soigner les blessés (pour la plupart des civils) que votre ami israélien remplit à chaque jour de plus en plus (OK, il s’agit de légitime défense). L’autre, eh bien, c’est tout simplement pour mettre dans les autos, pour que les gens d’ici puissent recommencer à se déplacer et à travailler. La situation ici devient très difficile, M. Harper. Croyez-moi, c’est l’enfer. Claude BEAUMIER Safra, Liban Et si seulement… Et si les États-Unis avaient obligé Israël à respecter et appliquer les différentes résolutions des Nations unies depuis les années 1970 (425 et suivantes) ; Et si les États-Unis avaient imposé (ils pouvaient très bien le faire, vu leur domination) une paix juste entre Israël et les Palestiniens ; Et si les États-Unis n’avaient pas soutenu Israël sans réserve dans ses colonisations, son occupation de territoires et ses ambitions ; Il n’y aurait pas eu cette floraison de el-Qaëda, de jihadistes, d’extrémistes. Israël et tous les peuples de la région auraient fraternisé, prospéré et le monde entier aurait été en sécurité. Et si les États-Unis n’avaient pas permis à la Syrie de prendre en otage le Liban pendant vingt ans, cette Syrie, qui a justement tout fait pour empêcher l’envoi de l’armée libanaise au Sud, afin de renforcer et de laisser le champ libre au Hezbollah ; Et si les États-Unis avaient obligé Israël à faire un échange de prisonniers et à se retirer des fermes de Chebaa, une insignifiante parcelle d’une vingtaine de kilomètres carrés qui ne présentait aucun danger pour la sécurité du nord d’Israël, ils auraient coupé l’herbe sous les pieds du Hezbollah et auraient enlevé toute justification à son existence. Et si les grands de ce monde embarquaient dans la navette spatiale et regardaient la Terre du haut des étoiles, ils comprendraient la beauté et la fragilité de notre planète. Raymond CHÉBLI « La pierre du lâche » Je compatis à votre douleur et que Dieu vous vienne en aide. Il est indéniable que les dés sont pipés. Comme tout Algérien, je suis de tout cœur avec le Liban et son peuple et je partage son malheur. C’est d’une lâcheté sans borne de la part d’Israël, qui se dit la plus grande puissance militaire de la région, de bombarder des femmes et des enfants (et dans leur sommeil !). Certains pays occidentaux avaient remarqué la disproportion des forces et l’avaient crié haut et fort. Nous ne nous étonnons pas de voir Israël recourir à un armement ultrasophistiqué et à l’artillerie lourde. Un dicton local de chez nous dit : « La pierre du lâche est grosse. » Lakhdar MAIDI France Que veulent les Américains ? Extrait de l’article du professeur Dominique Chevallier, paru dans L’Orient-Le Jour du 10/08/2006 : « L’État libanais, dans ses frontières internationalement reconnues, contribue au maintien d’un équilibre arabe, régional, méditerranéen et mondial. Il est un facteur de paix, car il est devenu la patrie où plusieurs communautés confessionnelles ont œuvré ensemble pour construire l’avenir. » Que veulent les Américains de plus ? Détruire ce Liban pour répondre aux vœux d’Israël ? Éliminer cette formule unique définie par le pape Jean-Paul II comme message de paix qu’il faut préserver pour constituer, aux yeux du monde, un exemple de coexistence pacifique et, pour les pays arabes, un exemple de démocratie ? Faire une croix sur le Liban est un crime ! Si les États-Unis se considèrent comme amis du Liban, pourquoi ne font-ils pas pression sur Israël pour qu’il se retire des fermes de Chebaa, libère les prisonniers en échange de ceux kidnappés par le Hezbollah, livre les plans des mines antipersonnelle ? En ce faisant, il ferait disparaître la raison d’être des armes du Hezbollah. S’ils se considèrent comme les amis du Liban, pourquoi s’opposent-ils au plan de 7 points de M. Siniora approuvé unanimement par le gouvernement libanais et qui constitue une solution définitive au problème ? Est-ce parce que ce plan passe sous silence le désarmement du Hezb ? Croient-ils vraiment qu’Israël pourra réaliser ce désarmement par la force ? Mais une fois que le plan Siniora sera appliqué, que l’armée libanaise sera déployée à la frontière sud avec l’aide de la Finul renforcée, les armes du Hezbollah se tairont d’elles-mêmes et seront livrées à l’État libanais. Les Américains se sont cassé la gueule à Pearl Harbour, au Vietnam, au Liban et en Irak. Il semble qu’ils aient pris goût à cela, car bientôt ils en feront de même une deuxième fois au Liban, à travers Israël. Michel BARDAWIL Souvenirs de 1984 Dans l’impossibilité de joindre par e-mail votre ambassade à Paris, je vous adresse ce message que vous pourrez faire suivre aux autorités libanaises. Je suis un amoureux du Liban depuis que j’y ai travaillé en 1984 pour la création de Solidere, à l’époque rue des Banques, derrière le CDR et devant la Poste complètement ravagée. J’y suis retourné en juin 2002, avec un centre-ville complètement reconstruit. J’ai pu me baigner dans la magnifique piscine de l’hôtel Saint-Georges ; j’ai visité Byblos et dîné chez Pépé. Je suis allé à Baalbeck et descendu jusqu’à Saïda, la ville de Rafic Hariri. Je tiens donc à exprimer ma très grande solidarité avec le peuple libanais dans ces moments dramatiques où ce sont toujours les civils qui paient le plus lourd tribut. Une fois de plus, le Liban n’a plus l’intégrité de son territoire. Mes amitiés à l’ensemble de la rédaction ; c’est votre journal que je lisais en 1984 et 2002. Christian LAROCHE France NDLR Dans le nombreux courrier que nous recevons quotidiennement, certaines lettres comportent des passages qui seraient difficilement publiables. Pour cette raison, et aussi afin de faire paraître le plus grand nombre possible de lettres, le journal se réserve le droit de n’en reproduire que les parties les plus significatives et d’en rectifier certains termes désobligeants. En outre, chaque missive doit comporter la signature (nom et prénom) de son auteur. Les lecteurs, nous en sommes certains, le comprendront, ce dont nous les remercions par avance.
Ce n’est qu’un au revoir

Tout a commencé quelques jours après le début de la guerre, quand une amie a quitté avec ses deux enfants de 2 ans et 9 mois qui ont reçu leur baptême du feu. En vrais Libanais, ils venaient de vivre leur première guerre. Puis c’était au tour d’une autre amie, accompagnée de sa fille, qui en quittant avec les Anglais, s’est attiré une...