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Actualités - CHRONOLOGIE

CRISE - Livraisons syriennes ou corridor humanitaire, les options à moyen terme restent floues Nouvelle ruée sur les stations d’essence, mais les responsables parlent de stocks suffisants pour deux semaines

Alors que les propos rassurants tenus par les responsables au début de la crise avaient réussi à calmer les ardeurs des automobilistes, on observe depuis quelques jours une nouvelle ruée sur les stations d’essence. Et pour cause, les stocks s’amenuisent de jour en jour sans qu’aucune percée significative ne laisse espérer une levée prochaine du blocus imposé par Israel. Aux premiers jours de l’offensive, les responsables avaient indiqué que le Liban avait des stocks lui permettant de s’autosuffire pendant au moins un mois. Hélas, le temps passe vite et au 21e jour de blocus, les craintes de pénurie, légitimes, refont surface. Des craintes relayées au sein de la population et confirmées par l’absence de livraison dans certaines stations d’essence qui sont de plus en plus nombreuses à rester fermées. Conséquence immédiate, les queues devant les stations surchargées deviennent interminables. Dès le début du conflit, les autorités concernées avaient pourtant pris des mesures d’urgence et mis au point un programme de rationnement progressif. Aujourd’hui, à la place des cinq millions de litres d’essence quotidiennement distribués aux stations, ces dernières ne reçoivent plus que 1,2 million de litres par jour, selon le président du rassemblement des sociétés pétrolières, Bahige Abou Hamza. Les stations se sont accommodées de la situation, certaines ayant choisi de fermer plus tôt. Selon lui, le problème se situe aujourd’hui au niveau des consommateurs qui cèdent à la panique et stockent chez eux des quantités importantes. « Depuis le début du blocus, nous avons distribué près de 70 millions de litres d’essence, en temps normal cela aurait suffi pour un mois », a affirmé M. Abou Hamza à L’Orient-Le Jour. D’après lui, le programme de rationnement mis en place permettra de tenir environ deux semaines. « Mais les citoyens doivent faire preuve davantage de retenue et adopter un comportement plus rationnel », a-t-il ajouté. De leur coté, les stations d’essence soulignent également la frénésie des clients. « Vu les quantités réduites que nous recevons, nous avons décidé de ne vendre que des quantités limitées. Mais les clients ne comprennent pas et nous accusent de faire des stocks. Aujourd’hui (hier) par exemple, dans une station d’essence à Dora, un homme armé a ouvert le feu en guise de protestation », a déploré le président du syndicat des stations, Sami Brax, qui réfute la rumeur selon laquelle certaines stations auraient augmenté leurs prix. Et à plus long terme ? Une certaine retenue de la part des consommateurs permettrait donc de mieux gérer cette quinzaine. Mais à plus long terme, il faudra à nouveau faire appel à l’extérieur. La délégation libanaise, présidée par le Premier ministre, Fouad Siniora, qui s’était rendue à Rome la semaine dernière, a bien demandé à ce que le fuel et les carburants puissent être acheminés au Liban à travers le corridor humanitaire. Ils avaient même obtenu un accord de principe de la part des participants à la conférence. Reste que ce fameux corridor humanitaire n’a pas vraiment encore vu le jour et qu’il n’est pas sûr que l’essence fasse partie des priorités. Hier, M. Abou Hamza a affirmé que des négociations à ce propos avec les Nations unies, chargées de coordonner la mise en place de ce corridor, n’avaient pas encore abouti. Selon lui, la décision ne revient pas aux autorités onusiennes qui se sont simplement engagées à faire leur possible pour obtenir l’accord des parties concernées. Dans ce contexte, l’option syrienne se précise. Le secrétaire général du Haut Conseil syro-libanais Nasri Khoury a affirmé hier que la Syrie avait décidé de puiser dans ses réserves stratégiques pour fournir de l’essence à son voisin. « Un accord préliminaire a été conclu et nous mettons au point les quantités », a déclaré Nasri Khoury à Reuters. Il a ainsi indiqué qu’une délégation du ministère libanais de l’Énergie s’était rendue la semaine dernière en Syrie pour organiser les livraisons. Le ministre de l’Énergie, Mohammad Fneich, n’a ni confirmé ni infirmé cette information. Il s’est contenté d’affirmer que « toutes les options étaient étudiées ». Il s’est néanmoins montré optimiste, soulignant qu’il n’y avait « aucune raison de paniquer, on trouvera toujours une solution ». Si on connaissait les détails de ces éventuelles livraisons, on partagerait sans doute son optimisme. Mais, pour le moment, on voit mal comment des citernes syriennes pourraient traverser la frontière sans être la cible des bombardements israéliens, ni comment le parc automobile libanais pourrait s’accommoder de la mauvaise qualité de l’essence syrienne. En attendant, il reste, en principe, une quinzaine de jours de stocks. Et dans la conjoncture actuelle, il est impossible de faire des projections plus loin que ce délai. Sahar AL-ATTAR
Alors que les propos rassurants tenus par les responsables au début de la crise avaient réussi à calmer les ardeurs des automobilistes, on observe depuis quelques jours une nouvelle ruée sur les stations d’essence. Et pour cause, les stocks s’amenuisent de jour en jour sans qu’aucune percée significative ne laisse espérer une levée prochaine du blocus imposé par...