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Solana et Larijani doivent se rencontrer à nouveau mardi à Bruxelles L’UE optimiste malgré l’absence de réponse de Téhéran

Le haut représentant de l’UE pour la politique étrangère, Javier Solana, s’est montré optimiste hier pour la suite des négociations sur le nucléaire iranien, même si Téhéran refuse de dire à ce stade s’il va accepter l’offre de coopération des grandes puissances et suspendre l’enrichissement d’uranium. Les entretiens qu’ont eus M. Solana et le négociateur en chef iranien, Ali Larijani, lors d’un dîner jeudi en tête à tête à Bruxelles, ont constitué « un bon début » pour les négociations, qui visent à écarter la menace que l’Iran se dote de l’arme atomique, a indiqué hier la porte-parole de M. Solana, Cristina Gallach. « Nous avons posé les bases pour la réunion du 11 (juillet), dont nous espérons qu’elle sera positive », a-t-elle ajouté. MM. Solana et Larijani doivent se retrouver à Bruxelles mardi pour une rencontre cette fois élargie aux représentants de 4 des 6 pays (France, Grande-Bretagne, Allemagne, États-Unis, Russie, Chine) à l’origine de l’offre de coopération présentée le 6 juin dernier à Téhéran. Cette offre est subordonnée à la suspension préalable par Téhéran de toutes activités d’enrichissement d’uranium, dont la communauté internationale redoute qu’elles ne cachent un programme militaire visant à fabriquer la bombe atomique. Les dirigeants iraniens ont toujours refusé jusqu’ici de suspendre ces activités, assurant qu’elles n’avaient que des objectifs civils. Ils n’ont cependant pas encore répondu directement à l’offre des 6, alors que les grandes puissances les pressent de donner « une réponse substantielle » avant le sommet du G8 le week-end prochain à Saint-Pétersbourg (Russie). Le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, a encore pressé hier M. Larijani – parti pour Madrid juste après son dîner à Bruxelles – de répondre rapidement à cette offre. Jeudi, un haut responsable iranien avait prévenu qu’il n’y aurait pas de réponse dans l’immédiat, ni jeudi ni même mardi. La porte-parole de M. Solana a implicitement reconnu que ce dernier n’attendait pas de réponse mardi et que les pourparlers entamés jeudi soir équivalaient plus à des prénégociations. Le but de la rencontre mardi sera de « commencer à créer les conditions » des négociations, a indiqué Mme Gallach, avant de préciser : « Nous devons nous mettre d’accord sur les termes de la négociation, c’est-à-dire sur le contenu – à partir de notre offre –, sur le calendrier, sur qui va négocier et aussi sur ce que doit faire chacun pour ces négociations : nous, nous arrêtons le processus au Conseil de sécurité de l’ONU et eux doivent arrêter l’enrichissement. » Une source européenne a souligné que les dirigeants iraniens semblaient encore hésiter en interne sur la réponse à donner à cette offre. « C’est une des raisons pour lesquelles ils traînent », a indiqué cette source. Les Occidentaux n’ont pas caché qu’un rejet de leur offre par Téhéran relancerait l’étude de mesures contre l’Iran au sein du Conseil de sécurité. Mais la Russie et la Chine, qui ont toutes deux un droit de veto, sont opposées à des sanctions, rappelait hier Fraser Cameron, du centre d’analyse European Policy Centre. « Il est exclu que les États-Unis attaquent militairement l’Iran et les Iraniens savent que les Occidentaux ont peu d’options », a-t-il souligné. Selon lui, les Iraniens peuvent faire traîner les choses « longtemps » pour « en retirer le maximum de bénéfices », Téhéran espérant obtenir de Washington qu’il reconnaisse le régime islamique iranien et accepte de négocier directement avec lui. Une source proche de l’UE, sans nier que les Iraniens pourraient faire traîner les choses, a néanmoins souligné « qu’ils savent bien » que pour obtenir un nouvel assouplissement de la position de Washington, « il faut qu’ils s’assoient à la table des négociations ». Parallèlement, le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique, Mohammad el-Baradei, a déclaré hier qu’il restait encore beaucoup de temps pour trouver une solution négociée à la crise et a de nouveau exclu une solution militaire, répétant que l’Iran avait encore besoin de 5 à 10 ans pour construire une arme atomique.

Le haut représentant de l’UE pour la politique étrangère, Javier Solana, s’est montré optimiste hier pour la suite des négociations sur le nucléaire iranien, même si Téhéran refuse de dire à ce stade s’il va accepter l’offre de coopération des grandes puissances et suspendre l’enrichissement d’uranium.
Les entretiens qu’ont eus M. Solana et le négociateur...