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Les efforts de médiation pour libérer le soldat Shalit sont proches de l’impasse Israël bombarde les bureaux de Haniyeh, les activistes menacent de frapper Israël

Les menaces israéliennes contre le Hamas se faisaient hier de plus en plus pressantes, à mesure que s’effaçait l’espoir d’une solution négociée pour le soldat israélien capturé, après un raid aérien contre les bureaux du Premier ministre Ismaïl Haniyeh à Gaza. Une semaine jour pour jour après l’enlèvement du caporal Gilad Shalit par un commando palestinien, le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, a annoncé hier qu’il avait ordonné à l’armée et aux forces de sécurité « d’agir avec toute leur puissance pour poursuivre les terroristes, leurs idéologues et ceux qui leur offrent protection ». « Nous ferons tout, je dis bien tout, pour libérer le soldat (...) Je le répète : personne ne sera épargné », a insisté M. Olmert. De fait, le Hamas était plus que jamais hier dans le collimateur d’Israël qui s’attaque à tous les symboles du pouvoir islamiste. Après le ministère de l’Intérieur, visé par un raid dans la nuit de jeudi à vendredi, c’était au tour des bureaux du Premier ministre Ismaïl Haniyeh d’être la cible de l’aviation israélienne hier. « L’attaque contre le bureau d’Ismaïl Haniyeh s’inscrit dans le cadre de nos efforts visant à porter atteinte aux capacités du gouvernement du Hamas à contrôler la situation et à gouverner », a prévenu le ministre de l’Intérieur, Roni Bar-On, un proche de M. Olmert. Le Premier ministre palestinien a qualifié le raid d’« atteinte à un symbole palestinien » et appelé « la communauté internationale et la Ligue arabe à prendre leurs responsabilités ». Le principal négociateur palestinien Saëb Erakat a, pour sa part, affirmé que les Israéliens cherchaient avant tout à saper les institutions palestiniennes. « Je ne pense pas qu’il s’agisse du gouvernement du Hamas. Je pense que c’est tout le concept de l’Autorité palestinienne » que les Israéliens visent, a estimé M. Erakat lors d’un entretien accordé à la chaîne de télévision CNN. Le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, a de son côté réclamé que les institutions palestiniennes soient préservées. Parallèlement, la branche armée du Hamas a menacé de s’attaquer aux infrastructures et bâtiments gouvernementaux israéliens si la campagne de raids aériens se poursuivait. « Si ses opérations continuent, nous frapperons les mêmes cibles de l’occupation que nous nous réfrénions d’attaquer auparavant », pouvait-on lire dans un communiqué de leur porte-parole Abou Obeida. La dernière attaque anti-israélienne revendiquée par le Hamas remonte à janvier 2005. Le représentant du Hamas au Liban, Ousama Hamdan, a également averti samedi dans un entretien à un journal norvégien que les enlèvements d’Israéliens se poursuivraient tant qu’Israël ne libérerait pas les prisonniers palestiniens. Les groupes armés ont exigé dans un communiqué la libération de « 1 000 prisonniers, palestiniens, arabes, musulmans et de toutes les nationalités », sans s’engager explicitement à libérer le soldat israélien. Un dirigeant du Fateh de Mahmoud Abbas a précisé quant à lui que l’Égypte, qui joue un rôle de médiateur, avait proposé aux ravisseurs de libérer le soldat en échange d’un « engagement israélien – assorti d’une garantie égyptienne – de relâcher d’ici à la fin de l’année toutes les prisonnières et mineurs détenus ». Ehud Olmert a toutefois, une nouvelle fois, rejeté la libération de prisonniers palestiniens. « Nous n’avons aucune intention de céder au chantage », a-t-il souligné. Dans ce contexte, le porte-parole du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas s’est montré pessimiste sur les négociations, annonçant que les efforts de médiation approchaient de « l’impasse ». « Les efforts se poursuivent mais pour l’instant en vain», a déclaré Nabil Abou Roudeina après un entretien entre M. Abbas et un émissaire des Nations unies, Alvaro de Soto, à Gaza. « Les prochaines heures seront cruciales. Toutes les parties ont la responsabilité de trouver une solution pacifique », a-t-il poursuivi. Même pessimisme côté israélien, le chef du service de sécurité intérieure, le Shin Beth, Yuval Diskin, estimant que la crise pourrait durer « plusieurs mois ». Il a estimé qu’Israël devait prendre une « série de mesures qui imposeront une nouvelle règle de jeu face au Hamas et à l’Autorité palestinienne ». Le Shin Beth a également annoncé avoir déjoué en juin une première tentative d’enlèvement et d’assassinat d’un soldat par des activistes palestiniens des Comités de la résistance populaire, l’un des groupes qui ont revendiqué la capture du soldat Gilad Shalit. Parallèlement, le vice-Premier ministre Shimon Peres a déclaré dans un entretien diffusé hier sur CNN que les ministres du Hamas arrêtés ces derniers jours par les Israéliens seraient jugés pour participation à des actes terroristes. Par ailleurs, cinq Palestiniens ont été blessés, dont un grièvement, lors d’une opération menée dans un hôpital à Naplouse par l’armée israélienne pour arrêter un activiste des Brigades des Martyrs d’al-Aqsa, groupe armé issu du mouvement Fateh de Mahmoud Abbas. L’armée israélienne a confirmé l’opération, mais affirmé être repartie bredouille, sans causer ni victime ni dégât.
Les menaces israéliennes contre le Hamas se faisaient hier de plus en plus pressantes, à mesure que s’effaçait l’espoir d’une solution négociée pour le soldat israélien capturé, après un raid aérien contre les bureaux du Premier ministre Ismaïl Haniyeh à Gaza.
Une semaine jour pour jour après l’enlèvement du caporal Gilad Shalit par un commando palestinien, le...