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MOMENTS INSOLITES - Un club très fermé à Beyrouth après les plus grandes capitales du monde Pour « Quintessentially », il n’existe pas de missions impossibles

Vouloir assister au coucher du soleil aux Bahamas, 24 heures plus tard au plus tard, à la finale du Mondial de foot. Faire partie des happy few à dîner chez Lagerfeld, célébrer la Saint-Valentin à Paris, avec, au programme, jet privé peint en rose, suite dans un grand hôtel de la capitale, bain moussant au champagne et une bague huit carats. Se faire livrer des papillons deux heures avant son mariage, 4 pingouins vivants pour l’anniversaire de son fils qui a adoré « La marche de l’empereur » ou, pour celui de son père, un des deux exemplaires de la montre la plus chère au monde. Assurer à Madonna son thé de Chine matinal et à Jennifer Lopez 15 paons albinos pour une fête blanche... « Quintessentially » et son armée de concierges six étoiles réalisent à ses « happy members », quelque 8000 privilégiés heureux, tous leurs désirs, dans les délais les plus brefs. Qui a dit que l’argent ne fait pas le bonheur ? Ici, dans ses bureaux libanais, inaugurés en avril passé, perchés au 11e étage avec vue sur la ville, tout n’est que luxe et volupté, grigris et bouddha, bougies et encens, décor zen et musique new age. Un avant-goût des services et du bien-être que « Quintessentially » tient à offrir à ses membres. Ce club international, qui vient de lancer un bureau à Cannes, a été créé en 2000 par deux anglais dans le vent, Aaron Simpson et Ben Elliott, qui n’est autre que le neveu de Camilla Parker-Bowles, épouse du prince Charles. Avec un carnet d’adresse très fourni, la crème de la crème anglaise et internationale, le jeune Ben, qui, pour le plaisir, se chargeait de rendre à ses amis, des gens très riches, des services fous, « tout ce dont on peut rêver tant que c’est dans la légalité », a décidé d’en faire un métier. Un club payant très privé et très select. Ses clients, des gens du show-biz et des hommes d’affaires. Le concept, une carte, utilisable partout dans le monde, qui se transforme en un sésame magique. Les conditions pour être membre : « Une situation socioprofessionnelle importante», répond Brahms Chouity, directeur des opérations pour le Liban, la Syrie et la Jordanie. Et trois formules, au choix et en fonction du budget et des exigences de chacun : « Pour 750 pounds par an, explique-t-il, vous avez droit à la formule de base, qui vous donne accès à des numéros de téléphone et, au bout du fil, un concierge disponible 24 heures sur 24. Pour 2 500 pounds, un “dedicated concierge”, toujours le même, où que vous soyez dans le monde, entièrement dédié à vos désirs, qu’il finit par connaître. » Enfin, last but not least, comme dirait Ben, pour la bagatelle de 25 000 pounds par an, la « VIP Elite Card » met à la disposition de son propriétaire un directeur himself qui se charge de toutes ses fantaisies. Le Liban était donc la destination idéale, voire incontournable, pour ce club qui marche et qui se permet, quoi de plus normal, de refuser des membres qui ne correspondent pas à son image. Au goût du pays Brahms Chouity est, comme son prénom pourrait l’indiquer, petit-fils d’un musicien, Antonio Zabeta, qui fut chef d’orchestre à la Scala de Milan. Son père Raymond, plus connu sous le nom de Orpheus Râ, est artiste doublé d’organisateur exclusif d’événements auprès de la famille royale saoudienne. Après des études à l’école hôtelière de Lausanne, Brahms décide de créer Trait-d’Union, une société spécialisée dans les investissements hôteliers. C’est ainsi qu’il rencontrera Simon Eliott, père de Ben, venu au Liban pour des affaires. Ce dernier décidera que le jeune homme, 27 ans, est bien l’homme de la situation au Liban. Souriant, aimable, il décrit les exigences somme toute classiques, voire simples, de ses clients du jour : un yacht à Marbella avec quatre voitures d’une célèbre marque italienne rouge et autant de body guard. Que le tout soit prêt dans deux jours, à l’arrivée du membre. Ou encore une veste également d’une marque de grand couturier que la cliente n’a pu trouver lors de son dernier voyage en Europe. Deux heures plus tard, elle lui sera envoyée dans le pays où elle est. « Il y a certaines choses que nous refusons de faire, car elles ne sont pas légales. Pour le reste, tout est possible », conclut-il en nous tendant, juste pour la montrer, la fameuse grande boîte noire qui renferme la non moins fameuse carte de membre noire. À peine ouverte, il s’en dégage comme une odeur de puissance. À peine refermée, elle est à nouveau rangée dans un tiroir secret. L’abonnement se fera un autre jour… Avant de repartir, une dernière question s’impose : à quand un gala pour une bonne cause, comme celui de AmfaR, organisé chaque année à Cannes par « Quintessentially », avec la présence magique de Sharon Stone, sa présidente, et qui transforme le caprice de certains en un combat utile ? Carla HENOUD
Vouloir assister au coucher du soleil aux Bahamas, 24 heures plus tard au plus tard, à la finale du Mondial de foot. Faire partie des happy few à dîner chez Lagerfeld, célébrer la Saint-Valentin à Paris, avec, au programme, jet privé peint en rose, suite dans un grand hôtel de la capitale, bain moussant au champagne et une bague huit carats. Se faire livrer des papillons deux...