De Bkerké, une délégation réclame la fin des poursuites contre Abou Arz

Une délégation formée de MM. Obad Zouein, Pascal Azzam, Youssef el-Khoury, Claude Hajjar et Joseph Hannouche a été reçue hier à Bkerké par le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir. La délégation a soulevé avec Mgr Sfeir le cas du chef des Gardiens du cèdre, Étienne Sakr, alias Abou Arz, toujours en exil forcé. À l’issue de la rencontre, la délégation a publié le communiqué suivant : « Depuis fin 1990 jusqu’au 26 avril 2005, le Liban était sous occupation syrienne, qui a imposé à l’État libanais un style arbitraire et revanchard à tous les niveaux, notamment sur le plan de la justice. Les tribunaux ont été submergés par des procès politiques fabriqués de toutes pièces. Puis est venue la deuxième indépendance, et la Syrie a quitté le Liban. Tous les dossiers judiciaires arbitraires et sélectifs ont commencé à tomber les uns après les autres. Il en est ainsi, à titre d’exemple, du dossier d’Aboul Aynaïn, qui a enfin été innocenté, sans qu’on ne sache qui était le véritable criminel. Un seul citoyen libanais reste la victime de cette justice arbitraire et sélective. Il s’agit d’Étienne Sakr-Abou Arz. Ce héros résistant, qui a consacré sa vie à son pays, n’a pas le droit de voir sa patrie (...) et vit en exil, loin de sa terre natale et de ses amis de la Résistance libanaise, pour la seule raison qu’il a combattu l’occupation. « Nous sommes venus aujourd’hui, à travers cette délégation symbolique, pour placer cette affaire, qui concerne toutes les fractions de la Résistance libanaise, entre les mains de Mgr Nasrallah Sfeir, en raison de son rôle spirituel et national global. Nous demandons que justice soit faite et que ce dossier monté de toutes pièces soit refermé (...). » De son côté, Mgr Sfeir a mis l’accent sur la nécessité de traiter sur un même pied d’égalité tous les dossiers judiciaires, aussi bien ceux qui ont été fermés que ceux qui demeurent en suspens. Le patriarche maronite a par ailleurs accordé audience à une délégation du Rassemblement des associations islamiques, présidée par Hajj Moustapha Boutari, qui a félicité l’armée pour le démantèlement du réseau israélien. La délégation a estimé que c’était là une preuve que l’institution militaire est la seule capable de protéger le pays, avec le soutien de toutes les parties libanaises. La délégation a également réclamé la vérité sur tous les attentats qui ont frappé les symboles de la liberté au Liban, depuis Rachid Karamé jusqu’à Gebran Tuéni. Mgr Sfeir a en outre accordé audience à l’ambassadeur de l’Ordre souverain de Malte, le baron Jacques Guerrier de Dumast, puis à MM. Saadeddine Hassan Khaled et Jean Obeid.