États-Unis - Robert Zoellick était notamment en charge des dossiers chinois et soudanais Le numéro deux de la diplomatie américaine démissionne pour Goldman Sachs

Le secrétaire d’État adjoint américain Robert Zoellick, en charge notamment de la Chine et du Soudan, a démissionné hier pour rejoindre la banque d’affaires Goldman Sachs, moins de deux ans après sa nomination. « C’est avec une tristesse considérable que j’annonce que Bob Zoellick quittera le département (d’État) dans les prochaines semaines », a déclaré la secrétaire d’État américaine, Condoleezza Rice, en annonçant à la presse cette démission largement attendue. « Il a été l’un de mes conseillers les plus proches et les plus précieux sur toutes les questions internationales sans exception », a ajouté Mme Rice, sans préciser qui allait lui succéder. Dans ce qui est apparu comme une tentative d’écarter toute rumeur de divergence entre son adjoint et elle, Mme Rice a rappelé l’importance de « sa relation personnelle » avec M. Zoellick, datant de plus de 10 ans. Pour sa part, M. Zoellick a indiqué avoir « accompli les objectifs qu’il s’était fixés ». Au cours d’un entretien avec quelques journalistes, il a précisé qu’il dirigerait à partir de l’automne prochain le groupe de conseil à l’international de la banque d’affaires. Il devrait quitter le département d’État début juillet. M. Zoellick est déjà passé par Goldman Sachs, dont il a été un conseiller à l’international dans les années 1990. Selon la presse, qui évoquait la démission de M. Zoellick depuis plusieurs semaines, l’avocat formé à la célèbre Université Harvard aurait été déçu de ne pas avoir été choisi au poste de secrétaire au Trésor, lors du remaniement ministériel décidé le mois dernier par le président George W. Bush. Mais M. Zoellick a démenti hier que son départ soit lié à la nomination de Henry Paulson, alors PDG de Goldman Sachs, en remplacement de John Snow. Selon Robert Hathaway, du Woodrow Wilson International Center for Scholar, « il était indubitablement l’une des voix raisonnables d’une Administration qui n’a pas toujours été connue pour sa maturité, sa sobriété et sa réflexion ».