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Actualités - OPINION

Télé d’antan ou d’antenne

Il y a quelques jours, on fêtait le quarante-huitième anniversaire de Télé-Liban. Je ne voudrais pas être sarcastique, mais on aurait dû commémorer son décès. En effet, la télé d’antan (entendre par là CLT et Télé-Orient), c’est bien fini depuis longtemps. Elle est morte et enterrée. Cette télé qui vivait, qui procurait du rêve, du divertissement a fait place à une télé qui sous-produit du cauchemar. Et ces nouveaux riches des stations satellitaires, ces marchands de vidéoclips bidon se penchent sans état d’âme sur son cadavre. Wissam Ezzeddine, le père de la télé nationale, Mounir Takchi, ce génie de la pub, Paul Tannous, ce programmateur hors pair, ont été emportés par le vent. Que Dieu prête longue vie à notre Jean-Claude Boulos national, seul rescapé de ce génocide visuel. Quand on regardait la télé d’antan, on levait la tête pour voir Let’s Have a Party, Pêle-Mêle ou encore Studio el-Fan (d’antan). On se tordait de rire devant l’humour subtil de Sammy Khayat, d’Yvette reçoit, ou même d’Abou Salim. Avec la télé d’antenne, on baisse les yeux de honte. On bâille à se décrocher la mâchoire en suivant les talk-shows de ces guignols de l’info. On sanglote dès que des présumés chansonniers nous gavent de niaiseries. On a la nausée devant les conseils diététiques que nous prodigue une déviante présentatrice. Selon elle, il faudrait respirer des «selles» en cas d’évanouissement et procéder à un «ketchup» général pour garder la forme. Le romanesque, la sobriété, ça n’existe plus. Place au fric, au vulgaire. Les gens de la télé moderne sont des homicides involontaires (qui sait?). Ils prétendent répondre à la majorité des téléspectateurs. Ce sont des homicides démocrates. Ezzeddine, Takchi, Tannous appartiennent à une génération de dinosaures. Vous me direz que je suis méchant, ringard. Pas du tout. Il y a eu de grands écrivains après Gibran, Rihani, Boustani, de grands peintres après Corm, Doueihy, Srour, Gemayel. J’appartiens à une génération qui a grandi avec la musique de Boghos Gelalian, Zaki Nassif, Philémon Wehbé, les Rahbani, Roméo Lahoud. Quand Philémon, Assi et Zaki sont partis, je suis devenu orphelin. Dieu fasse que les autres se portent bien, sinon je deviendrais comateux. Je n’ai rien contre les Haïfa, Élissa, Nancy et autres «chantonneuses» saisonnières, elles sont mignonnes à croquer et à faire craquer les plus endurcis. D’autres, moins douées mais plus suggestives, étalent leurs charmes sur des posters géants où l’on a du mal à faire la différence entre leur botox et leurs «postères». Cela s’appelle poser pour la... postérité. Télé est la réalité. Cette Reality TV qui nous harcèle jour et nuit, et qui nuit surtout de jour. Ce n’est plus de la TV, c’est de la... TVA ! Et ce n’est pas M. Siniora qui me contredira. Nahi LAHOUD
Il y a quelques jours, on fêtait le
quarante-huitième anniversaire de Télé-Liban. Je ne voudrais pas être sarcastique, mais on aurait dû commémorer son décès. En effet, la télé d’antan (entendre par là CLT et Télé-Orient), c’est bien fini depuis longtemps. Elle est morte et enterrée. Cette télé qui vivait, qui procurait du rêve, du divertissement a fait place à...