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Actualités - CHRONOLOGIE

L’humoriste belge est décédé hier à Paris à l’âge de 83 ans Raymond Devos, le jongleur de mots, n’est plus

L’humoriste belge Raymond Devos, qui s’était fait une spécialité des jeux de mots, des non-sens, des paradoxes et des récits sans queue ni tête, est mort hier près de Paris à l’âge de 83 ans, a-t-on appris dans son entourage. Raymond Devos avait été hospitalisé pendant plusieurs mois dans un hôpital parisien, à la suite d’un accident vasculaire cérébral en février, et a succombé à son domicile de Saint-Rémy-les-Chevreuse. Dans un communiqué, le président Jacques Chirac salue « un artiste immense, « un irrésistible funambule des mots, un éblouissant magicien de la langue française, un très grand poète de l’humour ». Raymond Devos s’était imposé comme l’un des plus subtils manipulateurs de la langue française en inventant un style où images, « malentendus, homonymies et figures de style » se télescopaient pour débusquer l’absurde et faire éclater le rire. Né le 9 novembre 1922 à Mouscron (Belgique), Raymond Devos a deux ans lorsque sa famille s’installe à Tourcoing, dans le nord de la France. Il découvre à cinq ans, sur le perron de son école, son don de conteur et sa vocation : le plaisir de captiver un auditoire. Ce n’est qu’en 1945 qu’il peut les mettre en pratique, après avoir connu, à la suite de la faillite de son père, la pauvreté dans la banlieue parisienne, les petits boulots dès 13 ans aux Halles de Paris, puis la guerre, le Service du travail obligatoire (STO) comme prisonnier en Allemagne. Viennent les cours de théâtre chez Tania Balachova et Henri Rollan, puis de mime chez Étienne Decroux. Dès 1947, il est engagé. Suivent alors les soirées de cabaret à la Rose rouge et au Vieux colombier, et la comédie dans la troupe de Jacques Fabbri. En 1957 débute à l’Alhambra en seconde partie ce que Devos appelle son « aventure solitaire ». Il présente son premier « one-man-show » en 1964 au Théâtre des variétés. Avec La Mer démontée, Le Car pour Caen, Les sens interdits, « Mon chien, c’est quelqu’un ou Sens dessus dessous, cet homme timide au physique d’ogre débonnaire incarne un comique basé sur la chute, le malaise, l’échec, l’humiliation. Jusque dans les années 90, il multipliera tournées triomphales et one- man-show. D’abord réticent à éditer ces textes, l’humoriste avait finalement publié une dizaine d’ouvrages, dont Matière à rire (1992), résumant alors ses trente-cinq ans de scène. Viennent ensuite deux récits rocambolesques, Un jour sans moi (1996) et Les 40e délirants (2002) puis, en 2003, une nouvelle illustrée par Yves Saint-Laurent, Une chenille nommée Vanessa. Commandeur de la Légion d’honneur, Devos avait reçu de nombreuses distinctions artistiques. En 2003, le ministère français de la Culture crée en son hommage le prix Raymond-Devos, destiné à récompenser un travail d’excellence autour de la langue française. En février dernier, une bataille judiciaire sordide avait éclaté autour de son hospitalisation : une femme disant être sa compagne avait demandé à la justice de l’autoriser à lui rendre visite alors que, selon sa famille et l’hôpital, l’humoriste refusait de la voir.
L’humoriste belge Raymond Devos, qui s’était fait une spécialité des jeux de mots, des non-sens, des paradoxes et des récits sans queue ni tête, est mort hier près de Paris à l’âge de 83 ans, a-t-on appris dans son entourage.

Raymond Devos avait été hospitalisé pendant plusieurs mois dans un hôpital parisien, à la suite d’un accident vasculaire cérébral en...