David Odonkor, le turbo de la Mannschaft

David Odonkor, l’attaquant le plus rapide de la Bundesliga, a fêté la veille face à la Pologne (1-0) sa troisième sélection en équipe d’Allemagne par une passe décisive à Oliver Neuville qui a ouvert à la Mannschaft les portes des huitièmes de finale du Mondial. Odonkor, entré en jeu à la 64e minute à la place d’Arne Friedrich, avait pour mission de déborder sur le côté droit une défense polonaise jusque-là imperméable. Dans le stade du Borussia Dortmund, son jardin, Odonkor a été un poison pour les défenseurs adverses. Il a même failli inscrire son premier but sous le maillot blanc, invalidé pour un hors-jeu (90) de Ballack. Enfin, son activité sur le côté a été couronnée de succès dans le temps additionnel, sur un dernier centre qui a trouvé Neuville. « Je suis content », répète depuis la veille au soir le jeune milieu offensif de 22 ans, encore peu à l’aise avec la presse. « C’est un sentiment extraordinaire d’avoir pu entrer en jeu à Dortmund et d’avoir joué une demi-heure. J’ai été surpris d’être entré si tôt, je sois remercier Jurgen Klinsmann de sa confiance », développe-t-il. Car le nom d’Odonkor avait créé la surprise lors de l’annonce de la sélection allemande pour le Mondial. Il n’avait en effet encore jamais été appelé en équipe nationale A et s’apprêtait à disputer au Portugal l’Euro des espoirs, avec lesquels il a fait ses débuts en 2004 (15 sélections, trois buts). « Il a un talent énorme, avait alors expliqué Klinsmann. Il apporte ce dont nous avons besoin, la rapidité, la fraîcheur et l’engagement. » Accident La route de la sélection a pourtant été difficile pour le jeune milieu droit, qui vit avec sa mère depuis le divorce de ses parents alors qu’il avait sept ans. Une fracture de la sixième cervicale lors d’un accident de vélo à l’âge de 15 ans aurait pu lui coûter la carrière et les jambes. Né près de Bielefeld, d’une mère allemande et d’un père ghanéen, il débute au Borussia Dortmund en 1998 et signe son premier contrat en 2002, l’année du titre national du club. Avec le Borussia, il dispute 73 matches de championnat et inscrit deux buts. Mais cet attaquant râblé (1,72 m pour 74 kg) confond parfois vitesse et précipitation. Cette saison, il n’a réussi à convertir qu’une des sept grosses occasions de but qu’il s’était créées en 33 matches. « J’apprends beaucoup avec la sélection, surtout le secteur défensif où j’ai encore des faiblesses », explique-t-il. Surnommé « Speedy » pour sa vitesse de pointe, il avoue ne pas connaître exactement son temps sur le 100 mètres. Crédité d’un 10 sec 9 sur la ligne droite, il estime plutôt valoir 11 sec 5 et se dit « content » d’avoir choisi le football plutôt que l’athlétisme. Amateur de reggae et de hip-hop, Odonkor, qui porte le tatouage « Je crois en Dieu et en ma famille » sur un bras, a prolongé jusqu’en 2008 au Borussia. En attendant de marquer, enfin, son premier but avec la Mannschaft.