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Actualités - OPINION

Les lecteurs ont voix au chapitre

L’exploit de Maxime Chaya Mon cher Maxime, Ton escalade de l’Everest fut plus qu’une routinière ascension de montagne. Elle a été exécutée par un funiculaire grimpant les pentes escarpées, mû par un câble de volonté inébranlable d’accéder au pinacle de liberté d’un peuple qui a opposé un non éternel à toute tentative d’asservissement. Le peuple libanais se tenait haletant devant ta dernière foulée vers le pic. Il blindait la hampe de bois de Cèdre qui t’a servi de support au dernier saut périlleux. Tu as entamé une genèse mythique, présageant d’autres exploits. Que Dieu bénisse les mains qui ont fait claquer notre drapeau au vent de fierté. Merci à celui qui nous a donné un frisson de dignité. Merci Maxime et en avant! Nadim TAKIEDDINE Lettre ouverte à Marc Chartouni Votre lettre « d’humeur » parue dans L’Orient-Le Jour (du samedi 3 juin 2006) m’a émue aux larmes, ainsi que beaucoup de mes concitoyens. Moi aussi j’ai été baignée depuis l’enfance dans l’idée des valeurs et des grands principes. Je continue aujourd’hui avec mes enfants la même (mauvaise ?) éducation. Je m’entête à me dire et à leur dire que seuls les bons principes et la vraie sueur au front nourrissent un peuple. Je vois comme vous et votre fils, pourtant, les « collabos » « réussir » et nous narguer comme si nous n’avions rien compris... Remisez votre valise au placard, monsieur, le Liban a besoin de gens comme vous. De gens qui ont la grandeur d’âme de reconnaître avoir misé sur le mauvais pion (« pion pion pion pion » !) et qui savent encore regarder les choses avec l’objectivité que notre patrie mérite. Remisez votre valise et consolez-vous : aucun « collabo » n’a jamais touché au cœur autant de Libanais avec juste quelques mots qui sonnent fort ! Et cela, croyez-moi, n’a pas de prix... Joumana NAHAS Le plaisir des yeux Ce fut vraiment le monde enchanté de La danse de l’étoile samedi et dimanche dernier au théâtre Tournesol. De féeriques tableaux, de riches costumes complétaient cet éblouissant spectacle en trois actes. Un groupe d’artistes de tout âge a pu durant un bon moment émerveiller, par la finesse et l’élégance de leurs mouvements, un public nombreux venu les applaudir. Bravo, à Pierre Alain Pérez et à Didier Vergne pour ce beau travail et cette belle réussite. Puissent-ils continuer et aller de l’avant avec cette spontanéité, cette simplicité, cettre fraîcheur et surtout ce réel plaisir des yeux. Michèle B. DOUMET « Basmat Watan » et un certain 1er juin... Un peu de lucidité ! Coïncidence ? La veille de la commémoration du décès de Samir Kassir, voilà des hommes lâchés dans la rue, pour s’indigner d’un programme de TV... Et voilà Beyrouth qui s’enflamme, quelques mois après le tollé provoqué par les caricatures danoises. Décidément, l’humour est un péché bien grave pour certains. Les émeutes n’ont certainement rien de spontané. Concentrons-nous sur le Liban, où le suivisme est particulièrement répandu et, bien sûr, particulièrement inquiétant. Comment concevoir que les partisans du Hezbollah obéissent à leur leader ? Comment concevoir que les partisans du général Aoun le suivent dans son alliance avec le Hezbollah ? Comment accepter qu’au sein de leurs formations et parmi leurs partisans, d’autres leaders politiques comme Joumblatt et Hariri soient suivis presque aveuglément ? Il ne s’agit pas pour l’instant de rejeter tous les leaders politiques libanais. Mais il est clair que chaque citoyen a un devoir, celui de réfléchir à la cohérence des engagements et des actions des hommes et femmes politiques, celui de les critiquer quand cela est nécessaire. Il ne faut pas se faire d’illusion : sans un esprit critique minimum, sans un engagement lucide, nous ne parviendrons pas à avancer. Il faudra rapidement dépasser les clivages communautaires. Le Liban a besoin de partis politiques basés sur des projets et des idées, et non pas sur des partis basés sur l’appartenance à une communauté. Il faudra aussi un État souverain, qui assure la protection de ses citoyens et les traite de manière équitable pour que cesse le recours aux chefs de communautés pour assurer sa protection ou trouver un emploi. Le chemin sera sans doute semé d’embûches, mais il n’est pas infranchissable. La première étape commence par une prise de conscience collective du problème. Line RIFAÏ Le printemps inachevé Un simple sketch satirique provoque une manifestation... Sont-ce là les prémices d’une guerre civile ? Basmat Watan a causé tout ce trouble. Mieux vaut, comme toujours, prendre le terme en son sens péjoratif : oui, le Liban est sur le point de s’éteindre, il est au seuil de la décadence. C’est vrai qu’un symbole religieux a été mis en parodie, mais la réaction doit être digne. Pour une fois, apprenons à nous comporter convenablement, de manière civile. Essayons d’éviter toute perturbation ; défendons-nous par la parole car elle seule est constructive. Notre pays traverse une phase critique. Pourquoi la résolution de nos conflits doit-elle passer par les injures, par les pneus brûlés et le désordre ? Nos politiciens ont essayé, depuis trois mois, d’entamer un dialogue mais en vain. Nous sommes incapables de nous entendre et c’est là que réside le vrai problème : nous souffrons d’une incapacité de communication, et cet obstacle entrave tout développement. La table ronde ne génère que stérilité et mensonge. Nous avons besoin d’une volonté forte pour guider le pays vers la liberté. Samir Kassir, ton printemps reste inachevé. Nous attendons toujours l’éclosion des fleurs, l’épanouissement du pays et la réalisation de la souveraineté. Jusqu’à quand ? Le chemin est ardu et les Libanais s’essoufflent. Ils ont hâte de vivre loin du virus de cette haine qui empoisonne les corps et détruit l’avenir. Lama BADRAN Humour maladroit Au lieu de donner un exemple de modération, de dire que la question des armes de la Résistance est complexe, que la conférence du dialogue devrait l’aborder avec calme et tracer une stratégie de défense basée sur cet atout dont le Liban dispose, le président de la République s’embarque en surenchères. Il accuse de trahison « ceux qui veulent désarmer la Résistance », donc au moins les deux tiers des Libanais. Le député du Hezbollah, Ali Ammar, nous assène tous les jours que « tous ces gens de la majorité travaillent en faveur du projet américano-sioniste ». Selon la logique du député, le Liban aurait besoin de centaines de milliers de cliniques psychiatriques pour y interner au moins les deux tiers des Libanais. Le fait est que de tels propos enveniment à l’extrême l’atmosphère et exacerbent les sentiments des citoyens. La responsabilité est celle des politiciens, dans la réaction qu’on a vue dans la rue à un programme d’humour finalement bien maladroit. Halim ABOUCHAKRA L’humour du plus fort Région expiatoire par excellence, Achrafieh a subi à nouveau et stoïquement son énième invasion punitive. Cette déferlante (tsunami serait plus judicieux) réglait, semble-t-il, un lourd contentieux avec un show télévisé de la LBC, qui a commis le sacrilège de caricaturer le leader d’un grand courant politique. De telles incursions ponctuelles et vengeresses contre le quartier d’Achrafieh sont en passe de devenir un rituel de défense contre une certaine névrose spirituelle. Le plus inquiétant dans cet incident, ce n’est ni le seuil humoristique du Hezbollah ni la dérive attendue de la rue. L’inquiétude est ailleurs, dans l’interaction d’hommes supposés être d’un certain niveau intellectuel. Le créateur du show télévisé Basmat Watan s’est excusé devant le peuple libanais de la causticité du contenu de sa dernière prestation. Son acte fut doublement coercitif. Cet homme se devait en priorité de s’expliquer et de se blanchir aux yeux des habitants d’Achrafieh, victimes innocentes de ses élucubrations sur petit écran et, par la même occasion, juste par souci d’équité, de présenter des excuses identiques à toutes les personnalités fustigées tout le long de ses shows télévisés (et celles qui les avait tolérés avant les autres). Plus besoin, à présent, de se délecter devant le petit écran pour se gausser grassement des pochades de nos politiciens. M. Charbel Khalil a vécu, grandeur nature, ce qu’il vilipendait sarcastiquement le plus chez nos politiques : que l’humour du plus fort reste toujours le plus mordant. Joseph MANTOURA « Black-out » Les manifestations des sympathisants de sayyed Hassan Nasrallah sont inimaginables dans d’autres pays du monde. Encore plus que les autres pays arabes, nous ne tolérons pas la critique, fût-ce à travers des émissions de divertissement. La solution que je proposerais à ce qui s’est passé dans la nuit du jeudi 1er juin serait un « black-out » total, dans les émissions de la LBC, ainsi que dans les journaux (qui le désireraient et qui seraient solidaires de la LBC), de toute nouvelle politique, économique ou sociale concernant les leaders dont les fans ne supporteraient pas la critique. Agir donc comme si tel ou tel leader n’existait pas. Et cela, quel qu’il soit. Je proposerais même deux sortes de carton (comme au football, en cette période de Mondial...) : jaune ou rouge. Jaune, pour un « black-out » d’une durée de trois jours à une semaine. Rouge, pour une durée de deux semaines à un mois. Ou plus, pourquoi pas ! Je crois enfin que, plus que de permettre la diffusion des chaînes étrangères à travers le câble, les télévisions libanaises devraient montrer elles-mêmes des émissions de « talk show », des discussions politiques et surtout des caricatures politiques pour qu’enfin ces habitudes démocratiques soient aussi acceptées chez nous. Aharon BOYADJIAN Paris
L’exploit de Maxime Chaya

Mon cher Maxime,
Ton escalade de l’Everest fut plus qu’une routinière ascension de montagne. Elle a été exécutée par un funiculaire grimpant les pentes escarpées, mû par un câble de volonté inébranlable d’accéder au pinacle de liberté d’un peuple qui a opposé un non éternel à toute tentative d’asservissement.
Le peuple libanais...