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Réhabiliter la religion dans sa mission de promouvoir l’alliance des civilisations

par Adnan NASRAWIN* Lors de la réunion du Groupe de haut niveau de l’ONU pour l’alliance des civilisations, le 28 février dernier à Doha au Qatar, le coprésident de ce groupe de l’ONU, M. Federico Mayor, avait lancé un appel à tous les chefs religieux du monde, les pressant de travailler ensemble pour promouvoir les vrais messages de paix, d’amour, de fraternité, de tolérance et de réconciliation des religions, au service de l’humanité et de l’alliance des civilisations, notamment entre l’Occident et le monde arabo-musulman. Cet appel du responsable du Groupe de haut niveau de l’ONU pour l’alliance des civilisations a rencontré des échos très favorables auprès des plus hautes autorités religieuses et civiles à travers le monde. Ainsi, le pape Benoît XVI, recevant en audience au Vatican une délégation de l’American Jewish Committe, le 20 mars dernier, avait déclaré: «Le judaïsme ,le christianisme et l’islam croient en un Dieu unique, créateur du ciel et de la terre. Il s’ensuit donc que les trois religions monothéistes sont appelées à coopérer les unes avec les autres pour le bien commun de l’humanité, en servant la cause de la paix dans le monde.» Et le souverain pontife d’ajouter: «Les guides religieux ont une responsabilité dans l’œuvre de la réconciliation à travers le dialogue authentique et les actes de solidarité humaine, et de bâtir des ponts de compréhension au-delà de toutes les barrières.» Le président égyptien Hosni Moubarak, dans un discours prononcé le 6 avril 2006 lors de la réunion du Haut Conseil des affaires islamiques au Caire, avait appelé les chefs religieux de l’islam à «prendre conscience de leur responsabilité pour bâtir dans les esprits des jeunes les principes de tolérance et de paix de I’islam et de sa civilisation, qui rejette l’extrémisme et le terrorisme, et qui respecte la dignité de la personne humaine». De son côté, le prince Charles d’Angleterre, qui, dans une visite qualifiée d’historique le 21 mars dernier à l’une des plus prestigieuses universités islamiques du monde, l’Université al-Azhar au Caire, avait appelé, dans un discours intitulé «Unité des croyances», les dirigeants religieux à mettre l’accent sur l’héritage des valeurs partagées par les différentes religions en soulignant que «l’une des plus importantes valeurs de cet héritage partagé est le respect mutuel», a rappelé que «ces valeurs et croyances appellent à la paix, et non à la violence et au conflit». Ainsi, et pour montrer que les valeurs des croyances et des religions appellent à la paix et à la réconciliation, 150 imams et rabbins du monde entier se sont réunis à Séville, en Espagne, du 21 au 23 mars dernier, et se sont engagés à bâtir des ponts pour la paix, affirmant dans leur communiqué final: «Nous nous engageons à jeter des ponts de respect, d’espoir et d’amitié, à combattre l’hostilité, à surmonter les obstacles, à servir la paix universelle, en particulier dans la Terre sainte, pour nous tous.» Cette réunion des imams et des rabbins, et leur engagement pour la paix ne peuvent qu’avoir des répercussions positives sur l’avenir du conflit israélo-arabe, surtout que les participants venus d’Israël et de Palestine ont rappelé que «l’islam et le judaïsme n’ont aucun conflit intrinsèque et partagent les valeurs les plus fondamentales de la foi en un Dieu unique». Il est à rappeler que le coprésident du Groupe de haut niveau de l’ONU pour l’alliance des civilisations, Federico Mayor, a demandé aux adeptes du dialogue à «ne pas abdiquer» face à la recrudescence des voix qui prêchent la confrontation, formant le vœu que le deuxième congrès mondial des imams et rabbins puisse adopter des mesures pour amorcer une transition de la culture de la force vers la culture du dialogue et de la réconciliation. Ce message des imams et rabbins de Séville ne peut être que renforcé par la prise de position du colloque international pour la défense du prophète Mohammad, qui a eu lieu à Bahreïn du 23 au 25 mars dernier et qui a réuni 300 ulémas, prédicateurs et présidents d’associations islamiques et arabes d’Europe. Ce colloque islamique international a affirmé la volonté des participants «de lancer un dialogue avec les autres religions et avec les autres parties occidentales dans le but de promouvoir une stratégie médiatique requise pour convaincre l’Occident que le prophète Mohammad est un messager de paix et d’amitié entre les peuples, et non un adepte de violence et de meurtres». Les participants à ce colloque international ont décidé d’envisager «des échanges de visites entre des délégations occidentales et musulmanes de jeunes». Cheikh Adel al-Mouawda, porte-parole de la conférence internationale, avait déclaré à la fin de ses travaux: «Nous voulons aussi éduquer les musulmans sur les moyens d’obtenir leurs droits en évitant les pratiques négatives. Les ulémas présents à la conférence ont souligné que la charia (loi islamique) interdit ces pratiques.» Les organisateurs se sont fixé des buts ambitieux comme «la réglementation des relations entre l’islam et l’Occident», et «l’unification des positions des musulmans sur les questions religieuses ». Toutes ces prises de position sur le rôle des religions dans le monde d’aujourd’hui confirment, comme le dit le cardinal Paul Poupard, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, que: «la dimension constitutive de l’homme est d’être homo religiosus». Ainsi, nous assistons aujourd’hui à une volonté sincère et confirmée de vouloir réhabiliter les religions dans leur mission de répandre une vraie culture religieuse de la paix, et pour qu’elles deviennent ce qu’elles auraient dû toujours être: un moyen de rapprochement entre les peuples et les civilisations. * Consultant auprès du Groupe de haut niveau pour l’alliance des civilisations de l’ONU.
par Adnan NASRAWIN*

Lors de la réunion du Groupe de haut niveau de l’ONU pour l’alliance des civilisations, le 28 février dernier à Doha au Qatar, le coprésident de ce groupe de l’ONU, M. Federico Mayor, avait lancé un appel à tous les chefs religieux du monde, les pressant de travailler ensemble pour promouvoir les vrais messages de paix, d’amour, de fraternité, de...