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Rien ne va…

«Malheureusement, nos politiciens sont soit incompétents, corrompus et mercantiles, soit les trois en même temps, le même jour.» Cette boutade de Woody Allen est l’image vivante de l’esprit qui caractérise certains de nos politiciens. J’ajouterai: ignorants, démagogues, sournois, irresponsables et inconscients. Ces gens-là sont-ils atteints d’amnésie ou bien cherchent-ils encore à nous faire avaler des histoires de Père Noël? Pensent-ils qu’avec leurs discours tonitruants, ils sont à même de nous faire oublier leur passé entaché de corruption et en parfaite harmonie avec l’occupant? Nous le voudrions bien si seulement ces messieurs avaient eu la décence de s’excuser auprès du peuple libanais et de se taire, ou bien de s’inspirer de l’exemple de M. Walid Joumblatt qui a eu le courage (même s’il ne le pense pas) de reconnaître le mérite de ceux qui l’ont devancé dans la lutte pour l’indépendance, en s’abstenant de voir chez les vrais patriotes des tares dignes de l’histoire de ceux qui se sont enlisés jusqu’aux oreilles dans la collaboration avec l’occupant. En ayant réussi a s’infiltrer dans les rangs de ceux qui incarnaient effectivement l’esprit du 14 Mars, ces opportunistes, flairant des changements sur le point d’intervenir au niveau régional, ont réussi à se tailler une place au sein de ce mouvement né d’une triste conjoncture, appelée à être mise à contribution pour servir la cause d’un peuple assoiffé de liberté. Ces gens-là, sortis de l’anonymat, à part quelques exceptions, ont sapé l’esprit du 14 Mars par leurs magouilles. Ils ont réussi à provoquer la défection de ceux qui, durant quinze ans, étaient le fer de lance de la lutte pour l’indépendance et la souveraineté. Avec une arrogance sans pareille, ils n’hésitent pas à les accuser d’être de connivence avec ceux qui, hier encore, étaient leurs maîtres. Toujours dans ce même contexte, l’objectif de ceux-là consistait à les écarter du pouvoir par crainte de voir s’ouvrir certains dossiers compromettants. Cette caste inutile, étrangère a la nation durant plus de trois décennies, n’arrive plus à se débarrasser des mauvaises habitudes que l’occupant lui a inculquées. Elle persiste à vouloir s’imposer avec la même mentalité qu’elle a héritée de l’école syrienne, sans prendre en considération la fragilité de notre système politique, basé exclusivement sur un équilibre confessionnel et en partie tribal. Partant de là, le principe même de la «majorité au pouvoir» demeure loin d’être applicable au Liban à l’instar des pays où la démocratie est exercée dans toute sa plénitude. Parler de démocratie consensuelle, à ma modeste connaissance, est une invention à la libanaise, une aberration destinée à situer la démocratie dans un concept incompatible avec ce qu’elle représente comme valeur intrinsèque, en contradiction avec tout système autocratique. Il serait donc préférable, dans notre cas, de parler d’arrangements ou de compromis entre pôles d’influence, lesquels arrnangements se font souvent sans tenir compte de la volonté populaire. En cherchant à monopoliser le pouvoir, cette majorité parlementaire, élue grâce à une loi truquée, affiche une ignorance totale de la réalité libanaise. Elle donne, de ce fait, l’impression de vouloir instaurer une sorte d’oligarchie, en faisant fi des déconvenues du peuple libanais, de son refus de ce genre de pratique et de sa volonté à vouloir vivre dans un État de droit. Cette politique a abouti à la déviation du 14 Mars de sa vraie trajectoire et son orientation vers une sorte de totalitarisme périlleux, inspiré de l’ère syrienne. Dans la foulée de la révolution du Cèdre, on a osé rêver à un changement qualitatif, annonciateur d’un Liban nouveau, régi par une prise de conscience nationale. Malheureusement, le virus des anciennes pratiques, viscéralement ancré dans le cerveau des responsables, a vite fait de réapparaître pour laisser entrevoir un schéma de contradictions, de surenchères, de démagogie. C’est en observant le comportement de ces gens-là face aux dangers qui nous entourent et aux éventuelles retombées pouvant provenir d’une région en ébullition, sans parler des difficultés économiques dans lesquelles nous nous débattons, qu’on est en droit de se poser des questions sur leur capacité à prendre en main notre destin. Sommes-nous condamnés à suivre le conseil d’Alexandre Dumas fils: «Commencez par admirer ce que Dieu vous montre, et vous n’aurez plus le temps de chercher ce qu’il vous cache»? Mario HÉLOU
«Malheureusement, nos politiciens sont soit incompétents, corrompus et mercantiles, soit les trois en même temps, le même jour.» Cette boutade de Woody Allen est l’image vivante de l’esprit qui caractérise certains de nos politiciens. J’ajouterai: ignorants, démagogues, sournois, irresponsables et inconscients. Ces gens-là sont-ils atteints d’amnésie ou bien...