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PORTRAIT Andre Heller: un artiste viennois obsédéde la création

L’artiste autrichien Andre Heller, « visionnaire talentueux » pour certains, « mégalomane surréaliste » pour d’autres, «créateur obsédé » selon lui-même, chargé d’organiser les cérémonies d’ouverture et de clôture de la Coupe du monde de football, a un penchant pour la démesure. L’artiste multimédia a dû cependant faire une croix sur le grand gala d’ouverture de l’événement sportif de l’année, gala annulé en janvier par la Fédération internationale de football (FIFA). « Pendant deux jours, j’ai pensé que j’étais tombé dans un mauvais rêve », reconnaît celui qui avait su convaincre en 2000 le jury de la FIFA, lors de la présentation finale de la candidature allemande à l’organisation du Mondial. Mais que cela nous semble logique ou non, « la volonté de ne pas abîmer la pelouse est la vraie raison de l’annulation » de ce gala qui devait durer 90 minutes et donner le coup d’envoi du Mondial, avant même la cérémonie d’ouverture, deux jours plus tard à Munich (Sud), le 9 juin. Chansonnier, poète et dramaturge, Andre Heller, 58 ans, doit sa célébrité internationale à plusieurs projets médiatiques et principalement à la création du cirque Roncalli en 1976. Mais, très vite, il se brouille avec son partenaire Bernhard Paul et fait ses adieux au monde du cirque. Motif invoqué : « Je ne voulais pas partager le succès. » Goût du colossal Cofondateur et DJ de la première radio pop autrichienne « ?3 » en 1967, il avait commencé la même année à mettre en musique ses poèmes après s’être exercé sur les scènes de théâtre d’avant-garde de la capitale autrichienne. En 1985, il met fin à ses 18 ans de carrière musicale, laissant derrière lui 15 disques et neuf tournées de concerts : « Au zénith de ma carrière musicale, j’ai dû mettre fin à mes concerts parce que c’était devenu un supplice de devoir me produire avec brio devant des milliers de spectateurs à 20 heures, simplement parce qu’ils avaient payé leur billet d’entrée », explique-t-il. Depuis, il cultive le goût du colossal : en 1984, à Berlin, il met en scène un spectacle de feu devant le Reichstag et 650 000 spectateurs. Pour l’exposition horticole de Berlin en 1985, il réalise un parterre artistique avec 40 000 fleurs, dans le but de faire passer un message sur la protection de l’environnement. Avec Dali Puis il travaille notamment avec Roy Lichtenstein, Salvador Dali, Hundertwasser, à la réalisation d’une foire de l’art moderne à Hambourg (Nord). En 1992, dans le bassin portuaire de Hong Kong, il met à l’eau une statue de bambou haute de 55 m plantée sur un ponton tiré par des bateaux en forme de symbole chinois de la chance, un événement vu par plus de deux millions de personnes. À côté de ces projets artistiques de grande ampleur, il trouve encore le temps d’écrire des livres, des pièces de théâtre et de jouer dans des films. Amoureux de la cuisine italienne, il affiche volontiers son tempérament latin : « Je suis né sous un mauvais climat par un étrange cours de circonstances », dit-il, confiant même s’être acheté une bouillotte avec son premier argent de poche. Né en 1947 à Vienne, dans une famille juive, avec un père qui ne « voulait pas se pardonner d’avoir survécu alors que nombre des ses amis étaient morts à Auschwitz », il a passé une partie de sa scolarité en internat chez les jésuites et a pris des cours de théâtre étant enfant. Il a quitté la capitale autrichienne, où il s’était forgé dans sa jeunesse une réputation d’artiste impertinent et provocateur, pour s’installer en Italie, près du lac de Garde (Nord) en 1989. Anne PADIEU (AFP)

L’artiste autrichien Andre Heller, « visionnaire talentueux » pour certains, « mégalomane surréaliste » pour d’autres, «créateur obsédé » selon lui-même, chargé d’organiser les cérémonies d’ouverture et de clôture de la Coupe du monde de football, a un penchant pour la démesure.
L’artiste multimédia a dû cependant faire une croix sur le grand gala...